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Dallières, Auguste: Les acquisitions des musées à la vente Spitzer, [4], post-scriptum
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0304
Au même Salon, figurait une croûte en marbre de M. Zacharie Astruc
Moine : « l'Extase dans le sommeil », dont la Commission ne voulait pas plus
que du .Saint Jean Chrysostôme. M. Poincarré en exigea, néanmoins, l'achat,
uniquement pour plaire à son prédécesseur, M. Léon Bourgeois, qui patronnait
chaleureusement cette composition religieuse mort-née. Cela s'appelle agir en
ministre soucieux des deniers et du patrimoine artistique de l'État. On se demande
à quel Musée lAdministration des Beaux-Arts osera infliger cette statue dépour-
vue de toute espèce de talent.
Dernier détail, et qui n'est pas des moins curieux : au Salon de 1891, on
admirait un tableau de M. Chevallier Tayler, artiste anglais, à qui le jury s'em-
pressa de décerner une médaille de 2e classe. Cette peinture : la Dernière Com-
munion, était, parmi les tableaux de genre, l'œuvre maîtresse du Salon, tant
elle se distinguait par de rares mérites de composition, de dessin, de couleur et
de sentiment; aussi la Commission tout entière en décida-t-elle l'achat. M. Léon
Bourgeois était, à cette époque, ministre de l'Instruction publique et des Beaux-
jMgSfc^jjr Arts; il se rendit au Salon, examina les achats de la Commission, et la pureté de
^MK. lÉ^j son radicalisme frémit d'horreur à la vue de cette scène suprême, à laquelle des
W^^S^^U^ humbles avaient appelé la religion à prendre part. L'austérité des principes poli-
---. Vf* tiques de M. le ministre des Beaux-Arts lui imposa immédiatement le douloureux
devoir de biffer la Dernière Communion de la liste des achats de l'Etat !
L'immortel Bilboquet a prévu le cas : « Ceci est de la haute comédie ; voilà
ce que j'appelle la comédie de mœurs.
La Bibliothèque Nationale n'a malheureusement pu disposer que d'un très
mince crédit : 8,56o francs.
Le Musée de la Manufacture Nationale de Sèvres a employé 2,095 francs à un
Plat ovale de Palissy (n° 627), à une Assiette ovale de Faen^a (n° io5) et à une
bouteille, un pot et quatre cruches en grès de Raeren et de Nassau, des xvie et
xviic siècles.
2! B 'UJ: li É> Le Musée des Arts décoratifs, à qui les capitaux ne manquent pas et qui avait
là une si admirable occasion d'en bien employer une partie, n'a pas su la saisir;
il s'est aussi peu distingué que possible en se bornant à acquérir quinze objsts
pour 33,363 fr. j5 :
802. Coffret en cuir; France, xive siècle. — 818. Coffret en cuir; France,
xive siècle. — 82g. Coffret en cuir; Venise, xve siècle. — 83o. Trousse en cuir;
Italie, xvie siècle. — 843. Trousse en cuir; Italie, xvie siècle. — 855. Coffret en
cuir; France, xvi« siècle.— 860. Autre; France, xve siècle.— 994. Frise en faïence
persane. — 998. Carreau en faïence persane. — 999. Autre. — loio-roi 1. Deux
carreaux de revêtement.— 1 o 13. Plaque de revêtement.— 1015. Carreau de
revêtement. — 2411. Cuillère en nacre et argent; Allemagne, xvie siècle. — 2421.
M
Moine : « l'Extase dans le sommeil », dont la Commission ne voulait pas plus
que du .Saint Jean Chrysostôme. M. Poincarré en exigea, néanmoins, l'achat,
uniquement pour plaire à son prédécesseur, M. Léon Bourgeois, qui patronnait
chaleureusement cette composition religieuse mort-née. Cela s'appelle agir en
ministre soucieux des deniers et du patrimoine artistique de l'État. On se demande
à quel Musée lAdministration des Beaux-Arts osera infliger cette statue dépour-
vue de toute espèce de talent.
Dernier détail, et qui n'est pas des moins curieux : au Salon de 1891, on
admirait un tableau de M. Chevallier Tayler, artiste anglais, à qui le jury s'em-
pressa de décerner une médaille de 2e classe. Cette peinture : la Dernière Com-
munion, était, parmi les tableaux de genre, l'œuvre maîtresse du Salon, tant
elle se distinguait par de rares mérites de composition, de dessin, de couleur et
de sentiment; aussi la Commission tout entière en décida-t-elle l'achat. M. Léon
Bourgeois était, à cette époque, ministre de l'Instruction publique et des Beaux-
jMgSfc^jjr Arts; il se rendit au Salon, examina les achats de la Commission, et la pureté de
^MK. lÉ^j son radicalisme frémit d'horreur à la vue de cette scène suprême, à laquelle des
W^^S^^U^ humbles avaient appelé la religion à prendre part. L'austérité des principes poli-
---. Vf* tiques de M. le ministre des Beaux-Arts lui imposa immédiatement le douloureux
devoir de biffer la Dernière Communion de la liste des achats de l'Etat !
L'immortel Bilboquet a prévu le cas : « Ceci est de la haute comédie ; voilà
ce que j'appelle la comédie de mœurs.
La Bibliothèque Nationale n'a malheureusement pu disposer que d'un très
mince crédit : 8,56o francs.
Le Musée de la Manufacture Nationale de Sèvres a employé 2,095 francs à un
Plat ovale de Palissy (n° 627), à une Assiette ovale de Faen^a (n° io5) et à une
bouteille, un pot et quatre cruches en grès de Raeren et de Nassau, des xvie et
xviic siècles.
2! B 'UJ: li É> Le Musée des Arts décoratifs, à qui les capitaux ne manquent pas et qui avait
là une si admirable occasion d'en bien employer une partie, n'a pas su la saisir;
il s'est aussi peu distingué que possible en se bornant à acquérir quinze objsts
pour 33,363 fr. j5 :
802. Coffret en cuir; France, xive siècle. — 818. Coffret en cuir; France,
xive siècle. — 82g. Coffret en cuir; Venise, xve siècle. — 83o. Trousse en cuir;
Italie, xvie siècle. — 843. Trousse en cuir; Italie, xvie siècle. — 855. Coffret en
cuir; France, xvi« siècle.— 860. Autre; France, xve siècle.— 994. Frise en faïence
persane. — 998. Carreau en faïence persane. — 999. Autre. — loio-roi 1. Deux
carreaux de revêtement.— 1 o 13. Plaque de revêtement.— 1015. Carreau de
revêtement. — 2411. Cuillère en nacre et argent; Allemagne, xvie siècle. — 2421.
M