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À l'hôtel Drouot
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2ÔO
L'ART.
A L'HOTEL DROUOT
Chaque année on tend un peu plus à suivre
l'exemple de Londres et à ne commencer les en-
chères que vers la fin de novembre. Il faut s'at-
tendre à les voir ensuite se prolonger en juillet,
- voire en août, absolument comme à Londres.
^ • u: * "•> ■ > ■ - ' " -
Ainsi que nous l'avons annoncé 1, c'est par une
v vente peu nombreuse de tableaux, mais de tableaux
hoisis que la saison a débuté dans les meilleures conditions. Me Paul Chevallier, assisté
de M. Féral, expert, a réalisé 55,g63 francs, en quelques instants avec quinze tableaux et
quelques objets mobiliers d'ordre secondaire. Trois des meilleures œuvres do Mlle Mar-
guerite Gérard, l'élève de Fragonard, originaire de Grasse comme son maître — elle y
naquit en 1761 — ont été adjugés, le premier, la Leçon de musique, à i,85o francs; le
second, la Leçon de géographie, à 1,780 francs; et le troisième, la Jeune. Mère, à
1,020 francs. — Un Jour de fête, par Jules Goupil, 4,310 francs. — le Jardin,
aquarelle de Ferdinand Heilbuth, 1,600 francs. — Des Légumes et Ustensiles de
cuisine, d'Antoine Vollon : 2,200 francs. —Le Départ pour la promenade, un très
élégant Florent Willems de i85g : 2,35.0 francs. Mais c'est Hubert-Robert qui a été
le triomphateur de cette vente du 18 novembre où il était représenté par deux de ses
plus spirituels, de ses plus excellents panneaux décoratifs : la Balançoire
86 et la Promenade en bateau de 1786 également. Chacune de ces
1 m. 60 cent, de haut sur 1 m. 5 cent.) a été adjugée à i2,5oo francs.
Une autre vente à sensation a eu lieu après décès de Mme Lenormant,
l'héritière de Mme Récamier, par le ministère de Me Maurice Delestre, assisté
de M. B. Lasquin, expert. '
L'unique attrait de la vente consistait en souvenirs des plus authen-
tiques de Mmc Récamier, mais à l'exception de son buste exécuté
pour elle par le très habile sculpteur lyonnais Chinard,
né en 1766 et mort en 1813, buste qui a été poussé à
14,360 francs et qui le méritait, tous ces souvenirs-là
^ étaient de très mince mérite artistique. Les fervents,
car Mme Récamier a décidément conservé des fervents,
ont tout porté aux nues. On a fait de ce mobilier fort
médiocre, 44,960 francs, chiffre énorme, mais pas aux yeux des adorateurs posthumes qui, douce illusion, demeurent
convaincus qu'ils ont conquis ces reliques au grand rabais.
Me Maurice Delestre, assisté de M. Bouillon, marchand d'estampes de la Bibliothèque Nationale, a vendu le
2 décembre une très curieuse réunion d Estampes, Lithographies et Livres à figures, le tout presque exclusivement
consacré à des sujets militaires et appartenant à M. Germain Bapst. Le total s'est élevé à 9,847 francs.
Me Paul Chevallier, assisté de M. Féral, vendra, le 8 décembre, une collection lyonnaise de Tableaux anciens et
modernes, et les 11 et 12, avec le concours de M. Charles Mannheim, l'éminent expert, une collection très variée
d'Objets d'art et de Curiosité.
Les 11, 12 et i3 décembre, M. Léon Tuai, assisté de M. Bernheim jeune, expert, procédera à la très importante
vente — 463 numéros — de l'atelier de feu J. J. Veyrassat, et le 14, avec le concours de M. B. Lasquin, il adjugera ces
quarante et un tableautins que François Bonvin avait peints avec passion pour orner son modeste appartement
de Saint-Germain entretenu avec tant de soin, ainsi qu'il fallait s'y attendre chez cet enthousiaste de la patrie de Pieter
de Hooch et de la merveilleuse École que domine le génie de Rembrandt. Les raffinés vont se disputer ces cadres lilli-
putiens, ainsi que les portraits de Bonvin exécutés par'quelques-uns de ses camarades, et des études de divers maîtres
que conservait pieusement le regretté peintre. On vendra aussi des paysages — toiles et panneaux — de Ferdinand
Jacomin, un artiste sincère et digne qui n'a jamais demandé le succès au cabotinage de la réclame, mais dont le sérieux
talent est très apprécié des__connaisseurs. Le croquis que nous reproduisons ici a été dessiné par M. Jacomin pour servir
de titre au catalogue.
1. Voir l'Art, 190 année, tome II, page 228.
Le Gérant : E. MORE AU.
L'ART.
A L'HOTEL DROUOT
Chaque année on tend un peu plus à suivre
l'exemple de Londres et à ne commencer les en-
chères que vers la fin de novembre. Il faut s'at-
tendre à les voir ensuite se prolonger en juillet,
- voire en août, absolument comme à Londres.
^ • u: * "•> ■ > ■ - ' " -
Ainsi que nous l'avons annoncé 1, c'est par une
v vente peu nombreuse de tableaux, mais de tableaux
hoisis que la saison a débuté dans les meilleures conditions. Me Paul Chevallier, assisté
de M. Féral, expert, a réalisé 55,g63 francs, en quelques instants avec quinze tableaux et
quelques objets mobiliers d'ordre secondaire. Trois des meilleures œuvres do Mlle Mar-
guerite Gérard, l'élève de Fragonard, originaire de Grasse comme son maître — elle y
naquit en 1761 — ont été adjugés, le premier, la Leçon de musique, à i,85o francs; le
second, la Leçon de géographie, à 1,780 francs; et le troisième, la Jeune. Mère, à
1,020 francs. — Un Jour de fête, par Jules Goupil, 4,310 francs. — le Jardin,
aquarelle de Ferdinand Heilbuth, 1,600 francs. — Des Légumes et Ustensiles de
cuisine, d'Antoine Vollon : 2,200 francs. —Le Départ pour la promenade, un très
élégant Florent Willems de i85g : 2,35.0 francs. Mais c'est Hubert-Robert qui a été
le triomphateur de cette vente du 18 novembre où il était représenté par deux de ses
plus spirituels, de ses plus excellents panneaux décoratifs : la Balançoire
86 et la Promenade en bateau de 1786 également. Chacune de ces
1 m. 60 cent, de haut sur 1 m. 5 cent.) a été adjugée à i2,5oo francs.
Une autre vente à sensation a eu lieu après décès de Mme Lenormant,
l'héritière de Mme Récamier, par le ministère de Me Maurice Delestre, assisté
de M. B. Lasquin, expert. '
L'unique attrait de la vente consistait en souvenirs des plus authen-
tiques de Mmc Récamier, mais à l'exception de son buste exécuté
pour elle par le très habile sculpteur lyonnais Chinard,
né en 1766 et mort en 1813, buste qui a été poussé à
14,360 francs et qui le méritait, tous ces souvenirs-là
^ étaient de très mince mérite artistique. Les fervents,
car Mme Récamier a décidément conservé des fervents,
ont tout porté aux nues. On a fait de ce mobilier fort
médiocre, 44,960 francs, chiffre énorme, mais pas aux yeux des adorateurs posthumes qui, douce illusion, demeurent
convaincus qu'ils ont conquis ces reliques au grand rabais.
Me Maurice Delestre, assisté de M. Bouillon, marchand d'estampes de la Bibliothèque Nationale, a vendu le
2 décembre une très curieuse réunion d Estampes, Lithographies et Livres à figures, le tout presque exclusivement
consacré à des sujets militaires et appartenant à M. Germain Bapst. Le total s'est élevé à 9,847 francs.
Me Paul Chevallier, assisté de M. Féral, vendra, le 8 décembre, une collection lyonnaise de Tableaux anciens et
modernes, et les 11 et 12, avec le concours de M. Charles Mannheim, l'éminent expert, une collection très variée
d'Objets d'art et de Curiosité.
Les 11, 12 et i3 décembre, M. Léon Tuai, assisté de M. Bernheim jeune, expert, procédera à la très importante
vente — 463 numéros — de l'atelier de feu J. J. Veyrassat, et le 14, avec le concours de M. B. Lasquin, il adjugera ces
quarante et un tableautins que François Bonvin avait peints avec passion pour orner son modeste appartement
de Saint-Germain entretenu avec tant de soin, ainsi qu'il fallait s'y attendre chez cet enthousiaste de la patrie de Pieter
de Hooch et de la merveilleuse École que domine le génie de Rembrandt. Les raffinés vont se disputer ces cadres lilli-
putiens, ainsi que les portraits de Bonvin exécutés par'quelques-uns de ses camarades, et des études de divers maîtres
que conservait pieusement le regretté peintre. On vendra aussi des paysages — toiles et panneaux — de Ferdinand
Jacomin, un artiste sincère et digne qui n'a jamais demandé le succès au cabotinage de la réclame, mais dont le sérieux
talent est très apprécié des__connaisseurs. Le croquis que nous reproduisons ici a été dessiné par M. Jacomin pour servir
de titre au catalogue.
1. Voir l'Art, 190 année, tome II, page 228.
Le Gérant : E. MORE AU.