Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 19.1893 (Teil 2)

DOI Heft:
Notre bibliothèque
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0352

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
290

L'ART.

prostitués, des anarchistes ou des fous déclarés ; ils sont
maintes fois des écrivains et des artistes. »

« J'ai entrepris d'examiner les tendances à la mode
dans l'art et la littérature, le plus possible d'après votre
méthode, et de prouver qu'elles ont leur source dans la
dégénérescence de leurs auteurs, et que ceux qui les ad-
mirent s'enthousiasment pour les manifestations de la
folie morale, de l'imbécillité et de la démence plus ou
moins caractérisée. »

L'auteur termine ainsi sa dédicace : « Ainsi, ce livre
est un essai de critique réellement scientifique, qui ne
juge pas une œuvre d'après les émotions qu'elle éveille,
émotions très contingentes, capricieuses et variables se-
lon le tempérament et la disposition d'esprit de chaque

tuellesdu siècle, j'ose pourtant prendre pour exemple la
sérénité souriante avec laquelle vous suivez votre route,
sans vous soucier de la méconnaissance, des insultes et
de l'inintelligence. »

Cela promet un vaillant, et M. Max Nordau l'est à un
tel degré qu'il en devient « outrancier », et cela sans le
vouloir, par le seul fait de déductions logiques poussées
jusqu'aux limites les plus extrêmes, car il est impossible
de taxer cet esprit éminent de manque d'impartialité pré-
méditée; son propre pays n'échappe pas plus à ses coups,
■—■ au contraire ! — que n'importe quelle autre nation.

Ceci dit, parce que l'équité le commande, M. Nordau
étant vraiment quelqu'un, ce qui partout est chose rare, il
faut étudier attentivement un livre de la valeur de Dégé-
nérescence, en exposer les théories, en signaler la haute
lecteur, mais d'après les moralité etn'en point cacher

éléments psycho-physiolo------—-•WÈÈBÎS^^SÊÈËÊëBÊË&ËÊi ^ eneurs lnconscienres-

giques qui lui ont donné >i ' ' J « Wk -'e m'y emploierai de mon

naissance;— ci il tente eu ^ . , '1, - f - jjp mieux,

même temps de combler ],.' H^,S|à «c f> ' 1H Paul Leroi.

une lacune qui existe en-
core dans votre puissant
système. t
« Quant aux conséquen-
ces qu'aura pour moi mon „ -Sf | W$"<., 1 ' 7Z,~ Fantaisies.Tirage à 20 exem-
initiative, je n'ai pas de r, , >J^.'Sk '•' jE^ff, plaires numérotés à la
doute à leur sujet. 11 est . , 0^ ' ' Jp presse. Imprimerie de
aujourd'hui sans danger *' 1 ■ ^ '" -»* , 1 H"'1- l'Art, 41, rue de la Vic-
d'attaquer rKgli.se, car elle . toire.
ne dispose plus de bûchers;

il n'y a pas grand péril non 'WÊÊÊÊÊÊÊÊ AsiOll^HBfeï- * IH Ceci est vrai régal de

(A suivre.)

DCCXLIX

ail^ ^ ' "^^^^^^^^^ ^

aliéné ou un charlatan ; la m'a procuré la bonne for-
critique à hâblerie subjec- „ Embrasse-moi, dit-elle, tune de lire les dix pièces
tive est furieuse qu'on lui et nous ne reparlerons jamais plus de cela». qu'il a imprimées pour les
prouve combien elle est (Le Château où fou s'amuse.) offrir exclusivement à quel-
superficielle et incompé- ques intimes ; ma mémoire,

tente, ou de quelle façon lâche elle nage avec le torrent;
et le public lui-même est irrité qu'on le force à voir qu'il
emboîte le pas derrière des fous, des arracheurs de dents
et des saltimbanques, comme si c'étaient des prophètes.
Or, les graphomanes et leurs gardes du corps critiques
dominent une partie de la presse et possèdent en elle l'ins-
trument de torture qui leur permet de tortionner jusqu'à
la fin de sa vie, à la mode indienne, le trouble-fête impor-
tun.

« Mais le danger auquel il s'expose ne peut empêcher
un homme de faire ce qu'il a reconnu comme son devoir.
Quand on a trouvé une vérité scientifique, on la doit à
l'humanité et on n'a pas le droit de la lui refuser. On ne
le peut d'ailleurs même pas, pas plus que la femme ne
peut volontairement s'empêcher de mettre au monde le
fruit mûr de ses entrailles.

« Sans prétendre me comparer le moins du monde à
vous, qui êtes une des plus superbes apparitions intellec-

bien que fort vieille, a retenu la première, et, dussé-je
être taxé d'indiscrétion, je ne puis résister au plaisir de la
transcrire ici :

POUR DES AMIS

sonnet

Dans le chaos moderne et dans la foule immense,
Où les goûts sont divers, les étendards nombreux,
Toute âme a ses amis : c'est pour ceux-là qu'on pense ;
Notre Muse en ses vers ne chante que pour eux.

Les miens aiment la grâce et l'exquise élégance,
Et la réserve fière en des cœurs généreux.
C'est Racine ou Platon, Marc-Aurèle ou Térence,
Dont nos esprits charmés sont ensemble amoureux.

Nous suivons quelquefois les leçons du Portique,
Mais nous savons quitter la dignité stoïque ;
Nous pensons que l'on peut sourire sans danger.
 
Annotationen