LA FRANCE ET L’ART PRfiROMAN DU SUD-EST EUROPEEN
de courants dont les rotondes dalmato-balkaniąues ne
sont qu’une des nombreuses ramifications.
II est, en effet, caracteristiąue que ces types soient
repandus egalement sur les territoires des Slaves
Occidentaux — en Boheme, en Moravie, en Slovaquie
et aussi en Pologne. Tous ne datent pas de 1’epoąue
preromane, mais leurs prototypes et precisement ceux
dont 1’importance historiąue est particulierement ap-
preciable, remontent en tout cas au X-e siecle. Si Fon
veut mettre particulierement en relief la place qu’ils
occupent dans 1’histoire de la culture artistiąue des
pays en ąuestion, il convient de mentionner avant tout
trois monuments: la rotonde St Guy a Prague de 926:—
929 ou fut inhume le prince tcheąue St Venceslas,
1’eglise centrale d’Ostrowiec Lednicki en Grandę Po-
logne qui est etroitement liee au palais du prince, et
la rotonde St Felix et Adaucte de Wawel a Cracovie,
qui datę enyiron de Fan 1000 de notre ere. Ces rotondes
sont evidemment posterieureis aux monuments ca-
rolingiens proprement dits et de plus elles ne sont
pas toutes pareilles, au contraire on peut meme affir-
mer que les modeles dont elles s’inspirent directement
etaient differents. Cepenidant, on ne saurait etablir
leurs rapports genetiąues sans tenir compte des tradi-
tions de 1’architecture carolingienne; ces traditions,
surtout en dehors de la portee directe de 1’etat, se
rattacherent longtemps encore dans le fond et dans
la formę a 1’organisme du pouyoir prinoier. II est en
effet caracteristiąue que precisement les rotondes des
Slaves occidentaux etaient construites en liaison avec
la residence princiere, le palais du prince ou de son
gouverneur. Tel etait le cas a Prague ou la rotonde de
St Guy, plus tard le mauisolee de St Venceslas, fut
construite dans 1’enceinte du chateau de Hradczyn; tel
etait le cas a Ostrów Lednicki ou se trouvait une
residence princiere; tel etait aussi, dans une certaine
mesure, le cas a Wawel ou se trouyait le siege du
representant du pouvoir. Indiscutablement, cet etat de
choses avait un rapport aussi bien avec 1’organisation
precoce de 1’eglise dans les pays en ąuestion (avant
la creation des grands sieges episcopaux) a 1’epoąue
du jeune christianisme, et aussi, dans une mesure non
moins grandę, avec la fonction et le role de ces
rotondes en tant qu’eglises de chateaux, a l’exemple
de la chapelle du palais de Charlemagne a Aix-la-
Chapelle. Ainsi, bien que dans les cas particuliers la
filiation directe des eglises en question puisse etre
differente, leur architecture se ramene en definitive
a des impulsions originaires de 1’epoąue caroligienne. •
Est-ce que, devant ces faits, il n’existait qu’une
seule source dans 1’architecture de ces rotondes et
cela, aussi bien sur les territoires de la Dalmatie et
des Balkans que sur ceux des Slaves occidentąux,
c’est-a-dire, en gros, sur les terres de FEurope Cen-
trale s’etendant du sud de FAdriatiąue presąue a la
Baltique? Au premier abord on serait tente de le
croire, surtout si Fon considere que la creation de
1’eglise San Donato a Zara se rattache indiscutablement
a Aix-la-Chapelle. Une telle conclusion serait cepen-
dant trop hative. En realite il s’agit plutót ici de cou-
rants divers qui par la suitę se rejoignent dans le
temps et dans 1’eispace. D’un cóte, en Europę Meri-
dionale, que ce soit en Italie et sur le littoral adriatiąue
au dans la Peninsule Balkaniąue, 1’architecture cen-
trale manifestait les traditions de la post-antiquite qui
s’exprimaient sous formę de rotondes de type simple
ou complexe, avec peristyle ou conąues saillantes,
a fonction commemorative, sepulcrale ou representati-
ve, dont les prototypes etaient dans une certaine me-
sure les edifices dans le genre du mausolee de Dioc-
4. Preslav, Eglise rotonde, projection de la partie
basse
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de courants dont les rotondes dalmato-balkaniąues ne
sont qu’une des nombreuses ramifications.
II est, en effet, caracteristiąue que ces types soient
repandus egalement sur les territoires des Slaves
Occidentaux — en Boheme, en Moravie, en Slovaquie
et aussi en Pologne. Tous ne datent pas de 1’epoąue
preromane, mais leurs prototypes et precisement ceux
dont 1’importance historiąue est particulierement ap-
preciable, remontent en tout cas au X-e siecle. Si Fon
veut mettre particulierement en relief la place qu’ils
occupent dans 1’histoire de la culture artistiąue des
pays en ąuestion, il convient de mentionner avant tout
trois monuments: la rotonde St Guy a Prague de 926:—
929 ou fut inhume le prince tcheąue St Venceslas,
1’eglise centrale d’Ostrowiec Lednicki en Grandę Po-
logne qui est etroitement liee au palais du prince, et
la rotonde St Felix et Adaucte de Wawel a Cracovie,
qui datę enyiron de Fan 1000 de notre ere. Ces rotondes
sont evidemment posterieureis aux monuments ca-
rolingiens proprement dits et de plus elles ne sont
pas toutes pareilles, au contraire on peut meme affir-
mer que les modeles dont elles s’inspirent directement
etaient differents. Cepenidant, on ne saurait etablir
leurs rapports genetiąues sans tenir compte des tradi-
tions de 1’architecture carolingienne; ces traditions,
surtout en dehors de la portee directe de 1’etat, se
rattacherent longtemps encore dans le fond et dans
la formę a 1’organisme du pouyoir prinoier. II est en
effet caracteristiąue que precisement les rotondes des
Slaves occidentaux etaient construites en liaison avec
la residence princiere, le palais du prince ou de son
gouverneur. Tel etait le cas a Prague ou la rotonde de
St Guy, plus tard le mauisolee de St Venceslas, fut
construite dans 1’enceinte du chateau de Hradczyn; tel
etait le cas a Ostrów Lednicki ou se trouvait une
residence princiere; tel etait aussi, dans une certaine
mesure, le cas a Wawel ou se trouyait le siege du
representant du pouvoir. Indiscutablement, cet etat de
choses avait un rapport aussi bien avec 1’organisation
precoce de 1’eglise dans les pays en ąuestion (avant
la creation des grands sieges episcopaux) a 1’epoąue
du jeune christianisme, et aussi, dans une mesure non
moins grandę, avec la fonction et le role de ces
rotondes en tant qu’eglises de chateaux, a l’exemple
de la chapelle du palais de Charlemagne a Aix-la-
Chapelle. Ainsi, bien que dans les cas particuliers la
filiation directe des eglises en question puisse etre
differente, leur architecture se ramene en definitive
a des impulsions originaires de 1’epoąue caroligienne. •
Est-ce que, devant ces faits, il n’existait qu’une
seule source dans 1’architecture de ces rotondes et
cela, aussi bien sur les territoires de la Dalmatie et
des Balkans que sur ceux des Slaves occidentąux,
c’est-a-dire, en gros, sur les terres de FEurope Cen-
trale s’etendant du sud de FAdriatiąue presąue a la
Baltique? Au premier abord on serait tente de le
croire, surtout si Fon considere que la creation de
1’eglise San Donato a Zara se rattache indiscutablement
a Aix-la-Chapelle. Une telle conclusion serait cepen-
dant trop hative. En realite il s’agit plutót ici de cou-
rants divers qui par la suitę se rejoignent dans le
temps et dans 1’eispace. D’un cóte, en Europę Meri-
dionale, que ce soit en Italie et sur le littoral adriatiąue
au dans la Peninsule Balkaniąue, 1’architecture cen-
trale manifestait les traditions de la post-antiquite qui
s’exprimaient sous formę de rotondes de type simple
ou complexe, avec peristyle ou conąues saillantes,
a fonction commemorative, sepulcrale ou representati-
ve, dont les prototypes etaient dans une certaine me-
sure les edifices dans le genre du mausolee de Dioc-
4. Preslav, Eglise rotonde, projection de la partie
basse
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