L’ARCHITECTURE CISTERCIENNE EN POLOGNE
de la premiere periode la regle strictement observee
interdisait, semble-t-il, une influence exterieure ma-
nifeste. La structure primitive des abbayes ne pre-
voyait ni priorats ni services pairoissiaux. C’est pre-
cisement au cours de cette periode qui s’etend jusqu’eń
1240 que furent eleves les plus anciens edifiees mo-
numentaux cisterciens. Mais en dehors des construc-
tions cisterciennes deux specimens seulement d’ar-
chitecture et de sculpture peuvent etre attribues aux
influences de l’Ordre. Notamment 1’eglise a nef unique
ou plutót la chapelle a chevet piat de Mokrsk pres
Jędrzejów a ete sans auoun doute construite par des
artisans cisterciens50. Le detail ornemental des co-
lonnettes angulaires identiąue a celui de la salle
capitulaire de Jędrzejów, la technique du travail et
surtout la corniche bourguignonne faite de petites
consoles qu’on ne retrouve nulle part en Pologne —
en sont une preuve evidente. Le tympan de 1’eglise
parossiale de Końskie51, dont 1’iconographie se rat-
tache nettement aux monuments de Sulejów et de
Jędrzejów peut etre classe tai .aussi parmi les oeuyres
cisterciennes.
On ne peut parler de la penetration cistercienne
plus manifeste qu’a pairtir de 1240. Et ce n’est que
dans quelques cas fort rares qu’on peut admettre la
participation directe des cisterciens a une oeuvre de
construction. Mais les edifiees eleves par les cister-
ciens ont servi de modeles et la diffiusion des formes
et des techniques de construction a pu se faire par
1’intermediaire de la main d’oeuvre dont une partie
devait etre engagee sur la place. Nous en trouvons
la preuve dans le document qui parle du maęon serf
(coementarius) Dalemir, offert par le iprince a la com-
munaute des moniailes de Trzebnica52 II est a noter
que la penetration exercee parCarchitecture cistercienne
encourage en premier lieu les formes de construction
nouvelles, notamment la construction gothique des
voutes et les plans des eglises conęus en fonction de
leur utilite. On peut juger du reno.uveau opere par les
constructeurs cisterciens lorsqu’on compare leurs
edifiees aux basiliąues traditionnelles couvertes de
voutes en bois, tres nombreuses en Pologne au XIIe
et meme encore au debut du XI IN sieele et servant
de collegiales ou d’eglises paroissialeis. Quelle im-
pression puissante devait produire la hardiesse des
voutes ogivales des eglises cisterciennes ou la salle
capitulaire de Sulejów de 10 m. sur 10 m. de dimen-
sion et dont la voute ne reposait que sur un seul
so t. Przypkowski, Sprawozdanie z prac nad inwen-
taryzacją zabytków w powiecie jędrzejowskim [Compte-rendu
des travaux sur l’inventaire des monuments du district de
iędrzejówl, „Biuletyn Historii Sztuki" IX, 1947, p. 342.
51 Z. świechowski, Drzewo życia na tympanonach
romańskich [L’arbre de nie sur les tympans romans}, Księga
Pamiątkowa ku czci Władysława Pódl achy, Wrocław 1957.
52 Gr u nh ag en, Regesten zur schlesischen Geschichte,
Breslau 1884, N° 94.
55. Koprzywnica, Clef de voute dans le
collateral nord. (Photo Z. Świechowski)
pilier, comparees aux voutes timidement limitees aux
tribunes, aux nefs laterales, aux sacristies et aux
eryptes toujours soutenues par une epaisse rangee de
colonnes. Les conquetes architecturales des Cisterciens
56. Koprzywnica, Clef de voute de la croisee.
(Photo Z. Świechowski)
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de la premiere periode la regle strictement observee
interdisait, semble-t-il, une influence exterieure ma-
nifeste. La structure primitive des abbayes ne pre-
voyait ni priorats ni services pairoissiaux. C’est pre-
cisement au cours de cette periode qui s’etend jusqu’eń
1240 que furent eleves les plus anciens edifiees mo-
numentaux cisterciens. Mais en dehors des construc-
tions cisterciennes deux specimens seulement d’ar-
chitecture et de sculpture peuvent etre attribues aux
influences de l’Ordre. Notamment 1’eglise a nef unique
ou plutót la chapelle a chevet piat de Mokrsk pres
Jędrzejów a ete sans auoun doute construite par des
artisans cisterciens50. Le detail ornemental des co-
lonnettes angulaires identiąue a celui de la salle
capitulaire de Jędrzejów, la technique du travail et
surtout la corniche bourguignonne faite de petites
consoles qu’on ne retrouve nulle part en Pologne —
en sont une preuve evidente. Le tympan de 1’eglise
parossiale de Końskie51, dont 1’iconographie se rat-
tache nettement aux monuments de Sulejów et de
Jędrzejów peut etre classe tai .aussi parmi les oeuyres
cisterciennes.
On ne peut parler de la penetration cistercienne
plus manifeste qu’a pairtir de 1240. Et ce n’est que
dans quelques cas fort rares qu’on peut admettre la
participation directe des cisterciens a une oeuvre de
construction. Mais les edifiees eleves par les cister-
ciens ont servi de modeles et la diffiusion des formes
et des techniques de construction a pu se faire par
1’intermediaire de la main d’oeuvre dont une partie
devait etre engagee sur la place. Nous en trouvons
la preuve dans le document qui parle du maęon serf
(coementarius) Dalemir, offert par le iprince a la com-
munaute des moniailes de Trzebnica52 II est a noter
que la penetration exercee parCarchitecture cistercienne
encourage en premier lieu les formes de construction
nouvelles, notamment la construction gothique des
voutes et les plans des eglises conęus en fonction de
leur utilite. On peut juger du reno.uveau opere par les
constructeurs cisterciens lorsqu’on compare leurs
edifiees aux basiliąues traditionnelles couvertes de
voutes en bois, tres nombreuses en Pologne au XIIe
et meme encore au debut du XI IN sieele et servant
de collegiales ou d’eglises paroissialeis. Quelle im-
pression puissante devait produire la hardiesse des
voutes ogivales des eglises cisterciennes ou la salle
capitulaire de Sulejów de 10 m. sur 10 m. de dimen-
sion et dont la voute ne reposait que sur un seul
so t. Przypkowski, Sprawozdanie z prac nad inwen-
taryzacją zabytków w powiecie jędrzejowskim [Compte-rendu
des travaux sur l’inventaire des monuments du district de
iędrzejówl, „Biuletyn Historii Sztuki" IX, 1947, p. 342.
51 Z. świechowski, Drzewo życia na tympanonach
romańskich [L’arbre de nie sur les tympans romans}, Księga
Pamiątkowa ku czci Władysława Pódl achy, Wrocław 1957.
52 Gr u nh ag en, Regesten zur schlesischen Geschichte,
Breslau 1884, N° 94.
55. Koprzywnica, Clef de voute dans le
collateral nord. (Photo Z. Świechowski)
pilier, comparees aux voutes timidement limitees aux
tribunes, aux nefs laterales, aux sacristies et aux
eryptes toujours soutenues par une epaisse rangee de
colonnes. Les conquetes architecturales des Cisterciens
56. Koprzywnica, Clef de voute de la croisee.
(Photo Z. Świechowski)
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