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La chronique des arts et de la curiosité — 1896

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Nr. 1 (4 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0014
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4

LA CHRONIQUE DES ARTS

Les deux autres figuraient dans le cabinet
du roy :

Un tableau représentant une femme coiffée
d'un chapeau de paille, un enfant sur ses ge-
noux, des pesches et du raisin dans un pan-
nier, un jeune homme derrière un arbre
s'amusant à prendre des oiseaux aux filets,
sur un fond de paysage, beaucoup de plantes
et d'herbages, haut de 2 pieds 7 pouces sur
2 pieds 8 pouces, à oreille haut et bas ;

Un tableau représentant des petites filles
qui entourent des moutons avec des guir-
landes de fleurs, deux vaches èt chèvres sur
un fond de paysage, même forme et mesure
que le précédent.

M. André Michel, dans son livre sur
François Boucher, montre que le 7 juillet
1737, où il fut nommé professeur titulaire
de l'Académie, Boucher envoya à l'exposi-
tion intime qui précéda l'élection « trois ta-
bleaux de fantaisie, de figures, paysages et
d'animaux, faits pour le Roy »; c'étaient
évidemment trois des tableaux destinés à
Fontainebleau.

Et ces quatre tableaux figurèrent au Salon
de 1737, ainsi désignés : « 4 tableaux
ceintrés représentant divers sujets cham-
pêtres, par M. Boucher, professeur » ; la
mention « faits pour le Roy » ne se trouve
pas à la suite, mais à ce Salon de 1737 elle
ne fut portée pour aucune des commandes
officielles, et c'est par erreur que M. André
Michel l'a lue à la suite du second envoi de
Boucher à cette exposition : « deux petits
ovales, représentant les quatre Saisons » et
qui n'ont rien à voir avec la maison du
roi.

De ces quatre tableaux de Fontainebleau,
les deux du cabinet du roi se trouvent ac-
tuellement au Louvre, où ils figurent sous
les n"s 34 et 35; leur dimension (0m,98 do
haut sur lm,46 de large) provient de la mo-
dification — encore apparente — que leur
forme a subie pour être inscrite dans un
cadre rectangulaire; quelques légères dis-
semblances se remarquent dans les descrip-
tions succinctes de l'Inventaire de 1737 et
dans celles du catalogue du Louvre ; mais il
me semble néanmoins que l'identification de
ces deux toiles, provenant de l'ancienne col-
lection du roi, est évidente et peut être
hardiment affirmée.

Au surplus, voici la description qu'en
donne l'excellent catalogue de M. Lafe-
nestre :

N° 84. Sujet pastoral. Le Nid. — A droite
deux bergères sont assises de profil, tournées
à gauche, l'une nu-tête, l'autre portant un cha-
peau de paille aux bords relevés. Un berger
debout, au second plan, offre à cette dernière
un nid d'oiseaux qu'il vient de prendre sur
un arbre, contre lequel il est encore appuyé ;
aux pieds des bergères, un manteau rouge,

une corbeille de fleurs et une cage ; au milieu
une troisième bergère, agenouillée de face,
entourée de brebis, s'apprête à en tondre une
qu'elle tient dans ses bras. Fond de paysage
avec un lac et une fontaine surmontée de
deux amours renversant une urne.

N" 35. Sujet pastoral. Bergers et Bergères.
— A gauche près d'une fontaine, ornée d'un
bas-relief représentant Bacchus enfant, deux
bergères portant des fleurs dans leurs cheve-
lure blondes ; l'une de profil, tournée à droite,,
assise sur un tertre, vêtue d'une robe jaune
et d'un jupon violet, tient un agneau attaché
par un ruban bleu ; l'autre, couchée à terre,
aux pieds de sa compagne, vêtue d'une robe
lilas, de trois quarts tournée à sa gauche, re-
garde un jeune berger agenouillé à droite,
vêtu d'une culotte rose et d'une veste orange,
qui cherche à dérober les fleurs qu'elle porte
sur ses genoux ; à droite, dans l'herbe, le
chapeau et le panier du berger, et plus loin-
un troupeau de moutons. Fond de paysage
avec une rivière et au loin un pont, au milieu
duquel s'élève une tour.

Ces deux tableaux, signés F. Boucher, ne
sont point datés.

Le Nid a été gravé par Lempereur « d'après
le tableau original appartenant au Roy » et
la gravure en est dédiée à la duchesse de
Villeroy.

(A suivre.) Fbrnand Engerand.

CHRONIQUE MUSICALE

Théâtre de V'Opéra-Comique : La Jacquerie,,
opéra en quatre actes, poème de M. Edouard
Blau etMms Simone Arnaud, musique d'Edouard
Lalo et de M. Arthur Goquàrd.

C'est au Casino de Monte-Carlo que fut joué
l'an dernier, pour la première fois, l'ouvrage que
vient de représenter l'Opéra-Gomique. La. Jacque-
rie reçut un accueil chaleureux sur cette scène,
que dirige M. Gunzbourg, un imprésario dont
l'habileté n'est pas discutable et l'un de nos plus
sûrs organisateurs de succès. Le chemin n'est
pas si long de Monte-Carlo à l'Opéra-Comiquo,
qu'après ce triomphe, la Jacquerie ne l'ait pu ai-
sément franchir. Et la partition de M. Coquard,
commencée par Lalo, a retrouvé auprès du public
de M. Garvalho la belle réception que lui avait
faite le public de M. Gunzbourg. Ce succès est très,
explicable, car la Jacquerie nous semble conte-
nir tous les éléments nécessaires à une facile
réussite. Gomme ouvrage de théâtre on n'y peut
rien trouver qui s'écarte sensiblement de la tra-
dition de l'opéra, et, certainement, ce ne sont pas
les hardiesses d'aucune sorte qui ont pu dérouter-
les spectateurs. L'ensemble produit cependant
une impression sérieuse et donne une suffisante
illusion de vie scénique et musicale pour faire
naître un intérêt réel. Dans les meilleures par-
ties, cet intérêt est pleinement justifié par l'al-
lure mouvementée du drame, aussi bien que par
la sincérité d'accent de la musique qui l'accom-
pagne.
 
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