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La chronique des arts et de la curiosité — 1896

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Nr. 3 (18 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0030
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20

LA CHRONIQUE DES ARTS

de refaire de fond en comble, mais celle
aussi de la période antérieure.

PlBERE DE NOLHAC.

Les Commandes officielles de tableaux

AU XVIII8 SIÈCLE (1)

(Suite)

François BOUCHER

{Suite)

A la Bibliothèque du Roy

Quand le Cabinet des Médailles fut, en 1741,
transféré à Paris, des aménagements nou-
veaux devinrent nécessaires à la Bibliothè-
que du Roi, et Natoire, Carie Van Loo,
Gazes et Boucher participèrent à la décora-
tion de ce lieu ; Boucher eut notamment à
faire quatre panneaux, qui devaient repré-
senter la Tragédie (et non la Poésie épique,
comme on l'a cru jusqu'ici), l'Histoire, l'Elo-
quence et VAstronomie.

La Tragédie, signée et datée de 1741,
l'Histoire, signée et datée de 1742, furent
exposées au Salon de 1743 :

N° 19. Un tableau chantourné de 6 pieds
de largeur sur pareille hauteur, représentant
la Muse Glio qui préside à l'histoire et à
l'éloge des grands hommes : elle est repré-
sentée assise, écrivant sur un grand livre,
supporté par les ailes du temps, regardant
les Bustes et Médaillons des Héroz, placez au
Temple de Mémoire.

N° 20. Autre de môme forme faisant pen-
dant, représente la Muse Melpomène : elle
préside à la Tragédie; c'est pourquoi on la
représente tenant d'une main une Epée ou
Poignard ensanglanté ; et de l'autre des
Sceptres et des Couronnes.

L'Éloquence et VAstronomie figurèrent
au Salon de 1746 :

N° 81. Un tableau de forme chantournée,
représentant l'Éloquence avec ses attributs.

N° 32. Son pendant de môme forme repré-
sente l'Astronomie. Ces deux tableaux sont
placéz dans le Cabinet des Médailles, à la
Bibliothèque du Roy.

Boucher fut payé le 3 décembre 1746 :

Au sr Boucher, peintre du Roy, la somme
de 2200 livres pour faire avec 1800 livres à
luy ordonnés, savoir 1000 livres sur l'exercice
1742 le 15 may 1743, et 800 sur l'exercice 1744
le 9 décembre de la môme année, le parfait
payement de 4000 livres à quoi montent 4 ta-

(1) Voir la Chronique des Arts du 2 mars au 4 mai et
des 20 juin, 13 et 27 juillet, 10 et 24 août, 7 septembre,
5 et 19 octobre, 9, 16 et 23 novembre, 14, 21 et 2S dé-
cembre 1895, 4 et 11 janvier 1896.

bleaux qu'il a faits pour la Bibliothèque royale
pendant l'année dernière.

Ces quatre tableaux se trouvent à la Bi-
bliothèque Nationale, dans la grande salle
qui sert de vestibule au cabinet de l'Admi-
nistrateur général.

Au château de Marly

Au rapport du duc de Luynes, en 1746, on
remania « sans raison apparente » les appar-
tements du Dauphin et de la Dauphine, à
Versailles; Boucher, à ce sujet, eut une
commande de deux tableaux; il choisit
comme sujets: Vénus demandant à Vulcain
de forger des armes pour Énée, motif qui
lui était assez familier (1), et VApothéose
d'Énée.

Il advint sans doute qu'il y eut plus de ta-
bleaux que de places disponibles, par suite
d'une commande de six toiles qui avait été
faite à Oudry; or, pour orner l'antichambre
de Mme la Dauphine, on avait tiré de Marly
deux tableaux de Fontenay (de 3 pi'eds
6 pouces sur 4 pieds 5 pouces chacun) (2);
pour combler ce vide on utilisa les deux
toiles de Boucher. Louis XV, vraisemblable-
ment, les trouva à son goût et se les réserva
pour sa chambre à coucher dans ce château.

La commande pour les appartements du
Dauphin et pour la chambre à coucher du
Roi à Marly est donc une et identique; les
comptes des Bâtiments en témoignent, et ce
fut à M. André Michel une erreur — fort
excusable dans un sujet aussi embrouillé —
d'y chercher une dualité et d'identifier, en
dehors de ces deux tableaux, la commande
faite à Boucher pour les appartements du
Dauphin (3).

(1) En 1732, Bouclier avait déjà traité ce sujet,
et ce fat même là un de ses premiers triomphes.
Ce tableau-là figure au Louvre sous le n» 31. Le
catalogue porte qu'il était destiné à être exécuté
en tapisserie pour Madame de Pompadour, et
qu'il fut payé 199 livres à la vente du marquis
de Menars : pour la première de ces attestations,
il y a assurément une erreur de rédaction; en
1732, Madame de Pompadour n'avait en effet que
11 ans ; on verra par la suite que les tableaux,
sur ce sujet destinés à être exécutés en tapis-
serie étaient différents du n° 31 du Louvre. Au
Salon de 1746, Boucher avaient également exposé
un tableau « de forme ovale, représentant Vénus
qui ordonne à Vulcain des armes pour Énée ».

(2) Piganiol de la Force. Nouvelle description-
de Versailles, t. I. p. 326.

(3) Une note prise à un Etat général des ta-
bleaux commandés pour le Roi (Areh. Nat. 011932}
corrobore cette allirmation. Il y est dit, en
effet, que les « 4 tableaux commandés pour le
grand cabinet de Mgr le Dauphin » furent « pla-
cés ailleurs » ; ces quatre tableaux doivent être:
réduits aux deux ci mentionnés.
 
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