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La chronique des arts et de la curiosité — 1896

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Nr. 3 (18 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0029
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ET DE LA CURIOSITÉ

Ball-Francino; la platine, à deux systèmes,
d'un aussi .beau travail, est signée de Pielro
Gaiano in Brescia.

Le musée d'Artillerie gagne tous les jours
sous l'habile direction du colonel Bernadac,
qui vient de publier une petite plaquette très
documentée sur les origines de cette collec-
tion, sous le titre : Le Musée d'Artillerie (Ex-
trait de la Revue d'Artillerie, sept. 1895).

Maurice Maixdkon.

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Quelques Sculptures de Versailles

SOUS LOUIS XIV

On peut attendre, je crois, comme pro-
chaine l'apparition des deux derniers volu-
mes des Comptes des Bâtiments du Roi
sous Louis XIV, dont M. GuiUrey poursuit
la courageuse publication. 11 ne semble pas
qu'on ait tiré encore grand parti des trois
volumes déjà publiés, ni que l'éditeur ait
été suffisamment récompensé, de cette façon,
d'un effort de travail aussi long et aussi dé-
sintéressé. La mine est pourtant d'une ex-
trême richesse. Pour ce qui regarde Ver-
sailles notamment, il suffit d'y puiser pour
renouveler entièrement l'histoire de la cons-
truction du château et de sa décoration.

Le malheureux livre de Dussieux, qui a
accumulé tant d'erreurs sur le Versailles du
xvuie siècle, peut facilement, pour le x.vu«,
voir décupler le nombre de ses renseigne-
ments. En voici quelques-uns qui lui man-
quent et qu'on peut citer à titre d'exemples,
parce qu'ils portent sur des œuvres de sculp-
ture connues de tout le monde et reproduites
à profusion par la photographie. Ces œuvres
anonymes prennent tout au long, dans les
Comptes des Bâtiments, le nom do leurs au-
teurs.

Le groupe d'Amours, de stuc doré, qui se
trouve dans la niche du haut de l'Escalier
de la Reine, date de la construction même
de cet escalier. Il est de Massou, qui en a
été payé définitivement le 23 juin 1682 : « A
Massou, sculpteur, parfait payement de 1200
livres pour un groupe d'enfants pour la ni-
che du grand escalier de la Reine (II, 172) ».
Dussieux a oublié de mentionner ce groupe,
resté en place depuis Louis XIV et que Féli-
bien (cité par Soulié) décrit ainsi : « Les
Amours avec leurs carquois et avec leurs
mains élèvent un bouclier où les noms en
chiffres du Roi et de la Reine entrelacés de
brandies d'olivier sous une couronne de
France, sont environnés d'une couronne de
laurier et accompagnés en haut de deux
flambeaux allumés avec une couronne de
roses qui termine cette sorte de groupe. »

Dans le même Escalier de la Reine sont
six bas-reliefs dorés placés en dessus de por-
tes, et on trouve des bas-reliefs analogues
dans la Salle des Gardes de la Reine, qui est
voisine et a été construite et revêtue de ses
marbres en même temps que l'escalier qui
y donne accès.

Ce sont généralement des Amours assis,
se faisant face de chaque côté d'un vase
enguirlandé. Il n'y a qu'à ouvrir les comptes
pour trouver le nom des auteurs, parmi
ceux qui font les « ouvrages pour achever
l'Escalier de la Reine ». Du 6 juillet au 6
septembre 1681, on payel.100livres «à Mas-
sou et Legros sur les bas-reliefs de mé-
tail qu'ils font pour les dessus des portes »
(II, 12). Je crois qu'il faut reconnaître les
bas-reliefs de la Salle des Gardes dans ceux
qui sont désignés ainsi au 13 juin 1683 :
« A Legros et Massou, sur les quatre des-
sus de portes pour le cabinet du grand
appartement de la Reine, 1.000 livres»
(II, 335). La Salle des Gardes à cette date
occupait, en effet, autant que j'ai pu le devi-
ner par les indications assez vagues des do-
cuments de cette'époque, l'emplacement de
la salle 117 et non celui de la salle 118.
Quant au sculpteur des bas-reliefs, c'est de
Pierre Legros qu'il s'agit.

Le célèbre buste de Louis XIV par Le Ber-
nin, qui orne la Salle de Diane, forme le
centre d'un petit monument de marbre, en-
richi de décorations de bronze doré assez
importantes ; au bas, sont des trophées
d'armes qui rappellent ceux de la Grande
Galerie, au-dessus, des Amours soutenant
une couronne. Les comptes apportent la
date de l'installation de cet ensemble, décrit
par Félibien, et qui remonte à 1685. Le nom
des auteurs est clairement donné par les
mentions suivantes : « 19 août. A Pierre
Mazelines et Jouvenet, à compte des ou-
vrages de marbre et modèles de figures et
ornements qu'ils font autour du buste du
Roi fait par le cavalier Bernin, 600 li-
vres». — «10 septembre. A De Vaux, sculp-
teur, parfait payement des enfans et orne-
mens de bronze qu'il a entrepris de
dorer pour mettre autour du buste du
cavalier Bernin, 2.000 livres » (II, 621, 627).
Pierre Mazeline et Noël Jouvenet travail-
laient alors associés à Versailles comme à
Marly. Ce sont les véritables auteurs des
sculptures, qui ont été seulement fondues et
dorées par Devaux, qualifié plus loin de
« sculpteur, mouleur et doreur en bronze ».

Ces indications, qu'on choisit sur des pièces
bien connues de Versailles et qu'on pour-
rait aisément multiplier, montrent que ce
n'est pas seulement l'histoire de la décora-
tion du château au xvnie siècle qu'il s'agit
 
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