DOI Heft:
Nr. 7 (15 Février)
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54
LA CHRONIQUE DES ARTS
sente une jeune femme penchée sur une ba
lustrade de marbre.
La commission des Monuments histo-
riques de Suisse va entreprendre, avec le con-
cours financier du Conseil fédéral, la restau-
ration de I'églige Santa Maria degli Angeli, à
Lugano, c lèbre par les fresques de Bernardo
Luini qu'elle renferme. Nos lecteurs se rap-
pellent que notre correspondant de Suisse
avait protesté contre le provisoire dangereux
où restait le Cenacolo du maître (1).
On va procéder à la restauration de
l'église romane de San Lorenzo, à Trente.
Le Musée de Lille
La ville de Lille, qui s'est acquis une triste cé-
lébrité par les désastres de son Musée, semble
s'être décidée à sortir de son inertie et à procéder
à l'amélioration de cet édifice jusqu'ici si réfrac-
taire à la peinture.
Une commission locale et technique a pris à
tâche de mener à bien cette entreprise salutaire
et elle a proposé une première série de mesures
dont l'opportunité a été reconnue, et par la mu-
nicipalité lilloise et par les représentants de l'Etat:
MM. Roujon, directeur des Beaux-Arts; Roger
Marx, inspecteur principal des Musées; MM.Vau-
dremer et Daumet, membres de l'institut; MM.
Lisch, inspecteur général des Monuments histo-
riques, et Moyaux, inspecteur général des Bâti-
ments civils.
Ces mesures pourront, dans la suite, être
complétées par d'autres ; mais les délégués du
ministre des Beaux-Arts ont rapporté l'es-
poir que si la commission continuait à la muni-
cipalité son concours très actif et très compé-
tent, et que si la ville de Lille exécutait d'ur-
gence les travaux demandés, la prochaine saison
d'hiver ne verrait pas se reproduire les graves
accidents sur lesquels la Chronique a attiré l'at-
tention en novembre dernier.
Expositions à Vienne
A Vienne, une exposition très intéressante :
colle de la collection des œuvres d'artistes
français et hollandais réunies par le Club
artistique de Rotterdam, et constituant sur-
tout un résumé assez complet de la plus
belle époque du paysage français ; deux
Corot : un sous-bois de toute beauté et un
paysage que le catalogue qualifie de hollan-
dais (nous dirions plutôt normand) ; deux
'Théodore Rousseau : un coin de son Ermi-
tage de Fontainebleau et un Bord de rivière
après l orage ; quatre Daubigny : un Bord
de l'Oise, le fameux Ru du Valmondois.
des Lessiveuses et des Environs de Rome ;
(I) Voir la Chronique des A7'ls du 21 septembre 1S95.
. n paysage plein d'arbres, de Marilhat ;
deux Millet : une Forêt hivernale aux bran-
ches chargées de corbeaux, et un Cerf aux
écoutes ; des Nymphes au bain, de Diaz ;
une Fenaison, do Fromentin ; deux Troyon :
une Foire et un Retour de marché ; un
Wetterhorn, de Calame ; un Jules Dupré ;
deux beaux Courbet franc-comtois pris, l'un
sur le plateau, l'autre dans la vallée de la
Loire. En outre, un Galop de Vedettes
turques, de Schreyer ; un superbe Chien
danois, de Rosa Bonheur; un Jongkind :
Environs d''Amsterdam; des Israëls, des
Mesdag, des Hébert, des Gérôme, etc.
En même temps, le Kiinstlerhaus est oc-
cupé, jusqu'au 15 février, par l'exposition
annuelle des aquarellistes. Elle rassemble
le contingent accoutumé des aimables diver-
tissements de peintres et d'amateurs autri-
chiens, autour de cinq ou six oeuvres de
valeur dues à des peintres étrangers et à un
tchèque, M. Tomre. De ce dernier : un vil-
lage bohème et une printanière matinée sur
une vallée aux grandes lignes simples ; de
M. Ludwig Dettmann (Berlin), des études
de sols fleuris sous des couchants orange et
vert, et d'avenantes petites villes de pê-
cheurs du Holstcin ; enfin, une église déla-
brée sur une falaise rouge dominant la mer ;
de M. L. Uiy (Berlin), un rivage de Rfisen,
extrêmement lumineux, et des arbres et des
toits sous un ciel triste, au bord d'une route
déserte de la Marche, un souvenir de Corot,
dirait-on; de M. Hans Herrmann (Berlin),
de gras paysages et des types de Hollande ;
des vagues très mouvementées et le retour
d'une ilotille de pêcheurs dans la mer du
nord, de Hans von Bartels (Munich), dont
les marines ont acquis une juste célébrité
en Angleterre et en Allemagne.
W. R.
Les Commandes officielles de tableaux
AU XVIIIe SIÈCLE (1)
{Suite)
François BOUCHER
(Suite)
Les Sujets de la Fable
Dans son Répertoire détaillé des tapis-
siers des Gobelins, M. Gerspach reconnaît
les erreurs et les confusions auxquelles ont
donné lieu les tapisseries d'après Rouchcr :
« Elles ont été groupées tantôt dans un ordre
rationnel, tantôt arbitrairement; les mêmes
pièces se trouvent ainsi dans des diverses
tentures et plusieurs tapisseries isolées ont
(1) Voir la Chronique des Arts du 2 mars au
4 mai et des 20 juin, 13 et 27 juillet, 10 et24 août,
7 septembre, 5 et 19 octobre, 9,16 et 23 novembre,
1 , 21 et 28 décembre 1895, 4, 11, 18 et 25 janvier,
1er février 1896.
LA CHRONIQUE DES ARTS
sente une jeune femme penchée sur une ba
lustrade de marbre.
La commission des Monuments histo-
riques de Suisse va entreprendre, avec le con-
cours financier du Conseil fédéral, la restau-
ration de I'églige Santa Maria degli Angeli, à
Lugano, c lèbre par les fresques de Bernardo
Luini qu'elle renferme. Nos lecteurs se rap-
pellent que notre correspondant de Suisse
avait protesté contre le provisoire dangereux
où restait le Cenacolo du maître (1).
On va procéder à la restauration de
l'église romane de San Lorenzo, à Trente.
Le Musée de Lille
La ville de Lille, qui s'est acquis une triste cé-
lébrité par les désastres de son Musée, semble
s'être décidée à sortir de son inertie et à procéder
à l'amélioration de cet édifice jusqu'ici si réfrac-
taire à la peinture.
Une commission locale et technique a pris à
tâche de mener à bien cette entreprise salutaire
et elle a proposé une première série de mesures
dont l'opportunité a été reconnue, et par la mu-
nicipalité lilloise et par les représentants de l'Etat:
MM. Roujon, directeur des Beaux-Arts; Roger
Marx, inspecteur principal des Musées; MM.Vau-
dremer et Daumet, membres de l'institut; MM.
Lisch, inspecteur général des Monuments histo-
riques, et Moyaux, inspecteur général des Bâti-
ments civils.
Ces mesures pourront, dans la suite, être
complétées par d'autres ; mais les délégués du
ministre des Beaux-Arts ont rapporté l'es-
poir que si la commission continuait à la muni-
cipalité son concours très actif et très compé-
tent, et que si la ville de Lille exécutait d'ur-
gence les travaux demandés, la prochaine saison
d'hiver ne verrait pas se reproduire les graves
accidents sur lesquels la Chronique a attiré l'at-
tention en novembre dernier.
Expositions à Vienne
A Vienne, une exposition très intéressante :
colle de la collection des œuvres d'artistes
français et hollandais réunies par le Club
artistique de Rotterdam, et constituant sur-
tout un résumé assez complet de la plus
belle époque du paysage français ; deux
Corot : un sous-bois de toute beauté et un
paysage que le catalogue qualifie de hollan-
dais (nous dirions plutôt normand) ; deux
'Théodore Rousseau : un coin de son Ermi-
tage de Fontainebleau et un Bord de rivière
après l orage ; quatre Daubigny : un Bord
de l'Oise, le fameux Ru du Valmondois.
des Lessiveuses et des Environs de Rome ;
(I) Voir la Chronique des A7'ls du 21 septembre 1S95.
. n paysage plein d'arbres, de Marilhat ;
deux Millet : une Forêt hivernale aux bran-
ches chargées de corbeaux, et un Cerf aux
écoutes ; des Nymphes au bain, de Diaz ;
une Fenaison, do Fromentin ; deux Troyon :
une Foire et un Retour de marché ; un
Wetterhorn, de Calame ; un Jules Dupré ;
deux beaux Courbet franc-comtois pris, l'un
sur le plateau, l'autre dans la vallée de la
Loire. En outre, un Galop de Vedettes
turques, de Schreyer ; un superbe Chien
danois, de Rosa Bonheur; un Jongkind :
Environs d''Amsterdam; des Israëls, des
Mesdag, des Hébert, des Gérôme, etc.
En même temps, le Kiinstlerhaus est oc-
cupé, jusqu'au 15 février, par l'exposition
annuelle des aquarellistes. Elle rassemble
le contingent accoutumé des aimables diver-
tissements de peintres et d'amateurs autri-
chiens, autour de cinq ou six oeuvres de
valeur dues à des peintres étrangers et à un
tchèque, M. Tomre. De ce dernier : un vil-
lage bohème et une printanière matinée sur
une vallée aux grandes lignes simples ; de
M. Ludwig Dettmann (Berlin), des études
de sols fleuris sous des couchants orange et
vert, et d'avenantes petites villes de pê-
cheurs du Holstcin ; enfin, une église déla-
brée sur une falaise rouge dominant la mer ;
de M. L. Uiy (Berlin), un rivage de Rfisen,
extrêmement lumineux, et des arbres et des
toits sous un ciel triste, au bord d'une route
déserte de la Marche, un souvenir de Corot,
dirait-on; de M. Hans Herrmann (Berlin),
de gras paysages et des types de Hollande ;
des vagues très mouvementées et le retour
d'une ilotille de pêcheurs dans la mer du
nord, de Hans von Bartels (Munich), dont
les marines ont acquis une juste célébrité
en Angleterre et en Allemagne.
W. R.
Les Commandes officielles de tableaux
AU XVIIIe SIÈCLE (1)
{Suite)
François BOUCHER
(Suite)
Les Sujets de la Fable
Dans son Répertoire détaillé des tapis-
siers des Gobelins, M. Gerspach reconnaît
les erreurs et les confusions auxquelles ont
donné lieu les tapisseries d'après Rouchcr :
« Elles ont été groupées tantôt dans un ordre
rationnel, tantôt arbitrairement; les mêmes
pièces se trouvent ainsi dans des diverses
tentures et plusieurs tapisseries isolées ont
(1) Voir la Chronique des Arts du 2 mars au
4 mai et des 20 juin, 13 et 27 juillet, 10 et24 août,
7 septembre, 5 et 19 octobre, 9,16 et 23 novembre,
1 , 21 et 28 décembre 1895, 4, 11, 18 et 25 janvier,
1er février 1896.