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La chronique des arts et de la curiosité — 1896

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Nr. 12 (21 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0119
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ET DE LA CURIOSITÉ

109

Les Moulages en vente au Palais du Louvre

{Suite et fin) (1)

C'est le hasard, disions-nous, qui a réuni dans
les magasins du Musée du Louvre cette grande
quantité de matrices, parmi lesquelles il convient
aujourd'hui de faire un choix sévère pour éviter
l'encombrement. C'est aussi le hasard qui, sou-
vent, présidera au remplacement des moules inu-
tiles par des moules nouveaux; — et ce hasard,
ce sera Yalea de la demande publique.

Cependant, après la mise au pilon des modèles
notoirement surannés, il n'est pas convenable en-
core d'attendre la demande du public sans la pré-
venir. Les conservateurs des salles du rez-de-
chaussée et de quelques salles du premier étage
pourraient désigner telle ou telle pièce qui, sans
inconvénient, subirait l'opération du moulage ;
dans bien des cas, on aurait la certitude de ré-
pondre à la demande latente de l'amateur ano-
nyme et l'avantage de la solliciter. Il est évident,
par exemple, que les belles tètes de matière dure
et les fines statuettes conservées dans les salles
historique et civile du musée égyptien seraient
d'un débit plus facile que n'est celui du grand
sphinx, qui coûte 600 fr. en plâtre et mesure cinq
mètres de long.

Nous ne saurions entrer méthodiquement dans
le chapitre des desiderata. Contentons-nous de
dire que ce sont souvent les morceaux du passé
les plus propres à l'enseignement artistique et les
les plus goûtés du promeneur instruit qui ont
échappé à la popularité du moulage. Tel est le
cas des bronzes antiques et des bronzes de la Re-
naissance — ce qui ne veut pas dire que les mar-
bres de la Eenaissance soient mieux servis. —
Tout arliste sent l'intérêt qui s'attache spéciale-
ment à l'œuvre sculpturale fondue en métal; et
si, de nos jouis, la technique de la ciselure est
abandonnée à des manœuvres, il n'en est que
plus nécessaire de multiplier les modèles du tra-
vail personnel des artistes anciens appliqué au
bronze. Les bronzes de Barye eux-mêmes, ou du
moins ceux qui figurent dans la salle Gatteaux-
Davillier, ont échappé à l'opération ; et c'est
grand dommage, car l'industrie privée a parfois
trahi ce grand artiste sous les espèces du surmou-
lage. Enfin, en ce qui concerne les oiuvres de
terre cuite — ici nous pensons à notre belle col-
lection de figurines dites de Tanagra —■ c'est,
nous en avons l'assurance, faute de connaître les
procédés scientifiques récemment découverts que
l'on recule devant leur délicate reproduction.

On rencontre à l'état sporadique, dans le cata-
logue que nous avons analysé, la mention de piè-
ces provenant de collections nationales autres que
celles du Louvre : le parc et le palais de Versail-
les, le Cabinet des antiques à la Bibliothèque na-
tionale, le musée de Cluny, etc.

Pourquoi ne pas s'autoriser de ces précédents
et ten ter un essai auquel le public intelligent ap-
plaudirait aussitôt? Aucun de ces établissements
ne peut, comme le Louvre, tenir boutique ouverte

(1) Voir la Chronique des Arts du7 mars 1896,
page 89. .

de moulages ; à peine le photographe y entre-t-il
de loin en loin : leurs richesses sont, plus que
celles de beaucoup de collections privées, intan-
gibles et comme à jamais cadenassées derrière
une vitre. Un peu d'air, un peu de lumière leur
rendrait la jeunesse éternelle; un peu de plâtre
gâské menu leur donnerait la gloire méritée.

Par contre, il semble que les moulages d'u u-
vres modernes doivent être rares et leur demande
soumise à un examen sérieux. Nous voyons figu-
rer dans le catalogue l'Eve après la chute de feu
Delaplanche (250 fr.) à côté du PhUophœmen
de David d'Angers (300 fr). Les magasins du
Musée du Louvre no peuvent pas servir d'abri
aux bons creux de tous les moulages que la Di-
rection des Beaux-Art-! peut être appelée à com-
mander. D'ailleurs, chose curieuse, les ateliers de
moulago du pavillon Daru, qui sont bourrés à
éclater d'hérilagos administratifs, ne sont pas en
possession du modèle officiel par excellence : le
buste du chef du pouvoir exécutif. Le buste en
plâtre du chef de l'État qui décore les mairies de
province ne porte pas l'estampille de plomb de
cet atelier national, quoique le buste de chaque
Président de la République soit l'objet d'une
commande et devienne ipso facto propriété natio-
nale.

Le 1" ventôse an IX, l'Administralion centrale
des Arts, placée au Louvre, adressait aux profes-
seurs des écoles centrales et spéciales des dépar-
tements une circulaire énumérant les richesses
de la Chalcographie nationale et dont voici les
derniers mots :

« L'Administration, citoyens professeurs, en
vous adressant ce catalogue, vous prie d'en don-
ner connaissance à vos élèves, aux amateurs et
aux personnes qui font le commerce d'objets d'art
dans votre département. Pour encourager les ar-
tistes professeurs dans les écoles centrales, elle
leur fera la remise usitée dans le commerce, afin
de les indemniser de leurs frais de correspondance
et de commission ».

L'Administration des musées nationaux ne sau-
rait avoir honte de faire connaître, par les moyens
de publicité si nombreux dont on dispose aujour-
d'hui, les objets dont elle fait un commerce licite
et productif.

A. R.

Académie des Inscriptions

Séance du samedi 13 mars

Fouilles en Grèce. — M. Haussoullier rend
compte des fouilles qu'il a entreprises l'année
dernière, avec unemis.sion du gouvernement sur
remplacement du temple d'Apollon Didyméen,
non loin de Milet.

Les premières fouilles, dirigées par deux Fran-
çais, MM. Rayet et Thomas, remontent à 1873.

M. Haussoullier, de concert avec M. Pontremoli,
ancien pensionnaire de l'Académie de France à
Rome, a commencé à dégager le côlé nord du
temple, du côté de la Voie sacréj.

Il met sous les yeux de l'Académie de nom-
breuses photographies représentant les monu-
 
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