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La chronique des arts et de la curiosité — 1896

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Nr. 12 (21 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0120
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110 LA CHRONIQUE DES ARTS

ments mis à jour, qui permettent d'augurer favo- I
rablement de la campagne qui va s'ouvrir le mois I
prochain.

REVUE DES REVUES

— Repertorium fur Kunstwlssenschaft

(XIX0 vol., 1" fascicule). — M. J. Strzygowski
nous décrit le cloître grec de Mar-Saba, en Pa-
lestine, un des plus remarquables monuments
de l'Orient, édifié déjà, au vr siècle, mais détruit et
rebâti plusieurs fois depuis. Il ne s'y trouve pas
d'œuvre vraiment artistique remontant plus haut
que le xvic siècle ; les choses les plus dignes d'at-
tention sont des peintures murales ou sur pan-
neaux, de travail grec, offrant un caractère byzan-
tin mélangé de réminiscences d'autres styles
(quelques peintures, par exemple, porteraient la
trace d'une influence de Botticelli et de Michel-
Ange), puis un grand crucifix, de travail pure-
ment italien, etc.

— M. W. Lippeit publie des documents inédits,
tirés des archives royales de Dresde, concernant
la construction et la décoration de la chapelle
Saint-André, au couvent d'Allzelle, que la mar-
grave Frédéric de Meissen fit édifier, en 1339,
pour servir de lieu de sépulture à lui et à sa fa-
mille. On trouve, dans ces pièces archivales, le
nom de quelques artiste-i qui travaillèrent à celle
chapelle : un « Johannes pictor », désigné ailleurs
sous son nom entier : « maître Ilans Gerharts,
peintre » ; puis un « maître Nicolas, de Stras-
bourg », architecte, etc. M. Lippert se demande si
ces deux artistes doivent être identifiés avec deux
autres du même nom, mais de mélier différent,
cités à cette époque dans l'histoire des contrées
voisines : Johannes Gerhart, auteur d'xme statue
delà Vierge à l'église Saint-Séverin, d'Erfurt, et
maître Nicolas Wurmser, de Strasbourg, peintre
de l'empereur d'Allemagne Charles IV, qui exé-
cuta les peintures murales du château de Karl-
stein.

— Étude de M. Max J. Friedlsender sur les
portraits que Durer a faits de son père : d'après
les documents certains qui nous restent à ce tu-
jet, il le peignit en 1490" et en 1497. Des trois
exemplaires, à la Pinacothèque de Munich, au
musée de Francfort et à Siou House (coll. du duc
de Northumberland), qui portent cetle dernière
date, c'est le premier qui semble à M. Pried-
lsender être l'original. Le portrait exécuté en 1490
est conservé aux Ollices. A ceux-là, il faut en ajou-
ter deux autres, qui se trouvaient dans ta posses-
sion de Imhof et du baron de Brobeck, et qui ont
passé on ne sait où. Enfin, M. Friedlsender pense
qu'if faudrait voir dans un célèbre dessin à la
pointe d'argent conservé à l'Albertina, attribué à
Memling ou à l'école des Pays-Bas, représentant
un vieillard vu à mi-corps, tenant dans sa main
droite une statuette d'homme en armure (repro-
duit ici), un autre portrait du père de Durer,
orfèvre comme l'on sait, dessiné probablement
par son tils vers 1490.

— Des quatre copies qui existent (deux à la
Bibliothèque de Nuremberg, une à celle de Bam-
berg et une au Musée de Gotha) de la « Chronique
de famille » de Durer, jusqu'ici les trois pre-

mières seules avaient été publiées. M. K. Koels-
chau donne aujourd'hui le texte de celle de Golha,
en notant les variations qu'elle offre avec les
trois autres.

— A quelle date est mort Adam ICrafît? En
1507, répondait-on généralement, ou peut-être
l'année suivante, à cause du millésime 1508 ins-
crit au bas de la Mise au Tombeau sculptée par
lui dans la chapelle Holzschuher, au cimetière
Saint-Jean, de Nuremberg, quoique cette œuvre
ait pu être seulement commencée par le maître et
achevée après sa mort par un do ses élèves.
M. A. Bausch publie un document judiciaire qui
tranche fa question en indiquant tes premiers
jours de janvier 1509 comme date du décès de
l'artiste, ce que confirment aussi les « B,egistres
des sonneries funéraires » de Saint-Laurent et de
Saint-Sébald de Nuremberg; celui de cette der-
nière paroisse donne le 20 janvier comme jour de
l'enterrement, date tardive qui s'explique par ce
fait que l'arliste mourut à l'hôpital de Schwabach
et dut être ramené dans sa ville natale. Con-
clusion : la Mise au Tombeau du cimetière
Saint-Jean fut exécutée du vivant d'Adam Kralft,
sinon entièrement de sa main, du moins sous sa
direction.

— Dans un intéressant article intitulé: .Un
Cabinet d'amateur au xvn" siècle, M. G. von
Térey nous décrit les collections de toute sorte
réunies à cetle époque pir un riche marchand de
Strasbourg, Balhasar Kùnast, et qui comptaient
parmi les choses remarquables de la ville alsa-
cienne: colleciions d'histoire naturelle, antiquités,
curiosités ethnographiques, etc., surtout de nom-
breux objets d'art, dont M. Térey nous donne la
liste: plâtres, ivoires, cires, bois sculptés, gra-
vures en quantité considérable, 22 peintures à
l'huile, parmi lesquelles des tableaux de Hans
Holbein, de Hans Baldung Grien, aquarelles,
dessins (entre autres un Christ au jardin des
Oliviers, daté 1520, par A. Durer).

— Étude de M. F. J. Schmitt sur les Églises
consacrées à la Vierge, au moyen âge, où il
nous fait voir, par d'innombrables exemples pris
en France et en Allemagne, que, toujours dans
les édifices pfacés sous l'invocation de Notre-
Dame, on chercha à obtenir la plus grande ri-
chesse architecturale et à atteindre ce but spécia-
lement par le grand nombre des tours et des
llèches.

— Une importante revue bibliographique com-
plète ce fascicule.

CHRONIQUE MUSICALE

Théâtre de l'Opéra-Comique : Orphée, opéra
en trois actes de Gluck.

Le génie de Gluck, après avoir rayonné sur
toute une époque, a traversé de singulières alter-
natives d'ombre et de lumière. Mais à chacune de
ses réapparitions, il semble briller d'un plus vif
éclat et, au-dessus de nos partis pris transitoires,
de nos engouements passagers, il se dresse et de-
meure en son immuable souveraineté. Vraiment
 
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