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La chronique des arts et de la curiosité — 1896

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Nr. 35 (14 Novembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0346
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336

1

LA CHRONIQUE DES ARTS

M.E. Corroyer, 16 ; M. Philippe Gille, 5; M. Jules
Comte, 1.

Cette fois, après neuf tours de scrutin, M. Cor-
royer a été déclaré élu par ~4 voix contre 20 don-
nées à M. Ch. Yriarte.

Académie des Inscriptions

Séance du 6 novembre 1896

M, de Barthélémy communique, au nom de
M. Héron de Villefosse, absent, et de M. P.
Gauckler, directeur des antiquités et des arts
dans la Régence de Tunis, les photographies de
plusieurs marbres antiques trouvés à Garthage,
que ce dernier a été assez heureux pour faire
entrer dans le musée du Bardo.

Le premier de ces marbres représente une
tête de Dioscure imberbe, coiffé du bonnet tra-
ditionnel, et dont la chevelure abondante et bou-
clée encadre le visage. Le nez a été malheureuse-
ment mutilé, ainsi qu'une partie de la lèvre in-
férieure. Cette tête provient d'une petite statue.
Ella a été découverte au mois de juin 1896 à
Douarech-Chott (Carthage) dans les fouilles diri-
gées par M. Gauckler aux frais du service d'an-
tiquités de la Régence.

Cette tête offre une grande analogie avec une
autre tête de Dioscure de même provenance,
donnée au musée du. Louvre par le commandant
Marchant. 0np6ut également la rapprocher d'une
tête colossale de Dioscure trouvée au Teurf-el-
Goulla (Carthage), qui appartient à une statue
dont le. torse a été découvert par MM. Babelon
et Reinach et dont la tête avec le reste du corps
a été cédée au Louvre par le Musée britannique.

Le second marbre représente une tête d'homme
d'un âge déjà mur, les joues creuses, les lèvres
pincées . Il est imberbe ; ses cheveux sont courts
et frisés. La physionomie, très intéressante, in-
dique l'intelligence et la volonté. On ne peut
songer à y reconnaître les traits d'un empereur
ou d'un prince de la famille impériale. C'est cer-
tainement le portrait d'un personnage considérable
de Carthage qui vivait probablement au premier
siècle de notre ère et qui avait mérité d'avoir sa
statue sur une des places publiques de la ville.
Cette tête, découverte en 1875 dans un puits de
la propriété Baccouch à Carthage, au pied de
Sidi-Bou-Saïd, a été acquise en 1896 par le
musée du Bardo.

Le dernier de ces marbres est une statue de
dame romaine du troisième siècle. Elle est de-
bout sur un socle carré, vêtue d'une longue robe;
ses cheveux descendent jusque sur le cou, arran-
gés en bandeaux épais et ondulés. Une large
ceinture, ornée de rosaces, entoure son vêtement
au-dessous des seins. Une sorte de baudrier, un
peu moins large que la ceinture, mais orné de
même, passe sur l'épaule droite, traverse la poi-
trine entre les deux seins et vient retomber sur
la hanche gauche. Il est difficile de dire com-
ment se terminait cet accessoire, car la statue est
brisée en cet endroit. Les deux bras et le nez
sont également brisés.

Ce marbre, découvert au mois de janvier 1896
près de Douar-echChott (Carthage), dans les

fouilles dirigées par M. Gauckler, aux frais du
service des antiquités de la Régence, représente
probablement une impératrice. On peut songer à
Julia Mammœa, mère de Sévère Alexandre,
figurée avec des attributs qui restent à déter-
miner.

REVUE DES REVUES

— Magazine of Art (novembre). — MrsMar-
garet Armour consacre une intéressante étude à
M. Aubrey Beardsley, un des artistes les plus en
vue de la jeune école anglaise. Beardsley y est
qualifié de décadent, mais il ne faudrait pas
attacher à cette épithète la même signification que
chez nous, car on risquerait fort de donner une
idée fausse de ce curieux et complexe talent fait
d'éléments disparates et dans lequel, avec des
qualités bien anglaises, on trouve des réminis-
cences japonaises et aussi des traces non équi-
voques de l'art allemand du xv siècle.

Beardsley, jusqu'ici, s'est surtout manifesté
comme illustrateur. Sa première œuvre fut l'illus-
tration d'un poème de chevalerie, La Mort d'Ar-
thur. Puis vinrent : le Yelloio Book (le Livre
jaune); des dessins pour le Rape of the loch de
Pope, et enfin une publication périodique, le
Savoy, où il semble donner sa formule définitive.

Mrs Armour n'est pas tendre pour son compa-
triote. Tout en rendant justice à ses brillantes
qualités d'exécution, elle déclare qu'aucun terme
ne peut donner l'idée de la visqueuse obscénité
(slimy nastiness) des figures qu'il représente. De
fait, ce qui donne un étrange et troublant intérêt à
la plupart de ses personnages, c'est l'inquiétante
animalité de ces figures sans lumière intérieure
et sur le visage desquels aucun sentiment hu-
main ne semble se refléter.

Mrs Armour, après avoir bien insisté sur le
côté pervers des dessins de l'artiste, termine en
lui conseillant de passer en France, où ses œuvres
malsaines trouveront, assure-t-elle, un excellent
accueil !

— A signaler encore dans ce numéro : une
étude de M. Spielmann, sur Laurence Alma-Ta-
déma, qui renferme de curieux détails biogra-
phiques et anecdotiques sur cet intéressant ar-
tiste ; un article de Mrs Helen Zimmern sur le
paysagiste italien Segantini ; une biographie du
peintre J. Shannon, par M. Alfred Lys Baldry,
et un compte rendu de la dernière exposition des
arts et métiers.

= The Art Journal (novembre). — Conti-
nuant son excellent travail sur la miniature en
Angleterre, M. J. J. Foster passe en revue les
miniaturistes du xvnc siècle et en particulier le
célèbre Petitot ; il signale aussi différentes œu-
vres d'artistes moindres, mais qui ne sont pas
toutefois sans mérite, tels que Ozias Humphrey,
Pierre et Jacques Bordier, John Smart, etc.

= M. Lewis F. Day, rend compte de la cin-
quième exposition des Arts and Crafts, dans un
article qu'accompagnent de nombreuses illustra-
tions. Nous y remarquons principalement de jolis
modèles papier de tenture, composés par M.Wal-
ter Crâne et un curieux essai de M. R. Anning
 
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