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La chronique des arts et de la curiosité — 1907

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Nr. 2 (12 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19764#0024
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LA CHRONIQUE DES ARTS

= Forma (nos 8, 9 et 10). — Études sur des
peintres espagnols contemporains : le portraitiste
Ramon Casas, par M. M. Utrillo; — le décora-
teur J.-M. Sert, par M. l'abbé Joseph Gudiol
(nombreuses reprod. en noir ou en couleurs).

(N°s 11 et 12). — M. M. Utrillo signale, dans la
collection du sénateur et écrivain Don Gustave
Morales, à Madrid, un tableau, Les Agréments de
l'Été, qu’il attribue à Watteau (reprod.).

— Tolède, par M. G. Morales (18 gravures,
parmi lesquelles des reproduebons de détail des
Funérailles du comte d'Orgaz, du Greco).

— Dans la première de ces deux livraisons, repro-
duction d’une sculpture d’Alonso Cano à Grenade :
une Tête de saint Jean-Baptiste.

— Dans la seconde de ces livraisons, notice de
M. M. Utrillo sur deux tableaux de Velâzquez
dans la collection Wallace : l’étude dite La Leçon
d'équitation, et un portrait de dame (peut-êtie la
femme de l’artiste ?) (reprod. de ces œuvres dans le
fasc. suivant).

(N° 13). — Notes sur le paysagiste espagnol Pa-
hissa (portrait et 13 reprod. d’œuvres).

= La Verrerie, par M. Carlos de JBofarull (nom-
breuses lig.).

(N° 14). — Notice de M. Arthur Masriera sur
l’ancienne cathédrale de Lérida (18 fig.).

= Peignes liturgiques et profanes, parM. M.-J.
Dertran (5 reprod.).

= Dans celte livraison et la précédente, repro-
duction de 6 tissus anciens déposés actuellement
au Musée archéologique de Barcelone et offrant
des épisodes de la vie de Jésus-Christ, d’après des
dessins de l’école de Durer.

La ville de Bruges s’est émue de l’article publié
par M. Cardon dans l'Art Moderne, article dont
nous avons donné une analyse, à cette place, dans
notre dernier numéro. Si la municipalité l’econnait
avec M. Cardon que « la création prochaine d’un
musée parfaitement situé et parfaitement aménagé
est absolument nécessaire à Bruges », elle rassure
les amateurs de l’art flamand sur les conditions de
salubrité de la chapelle et sur l’état actuel des
tableaux, moins endommagés, dit-elle, que M. Car-
don ne l’estime et dont toutes les dégradations
sont antérieures au placement dans le local actuel.

Nous consentons volontiers à prendre acte de
ces déclarations qui prouvent, de la part du bourg»
mestre et des échevins de Bruges, une juste con-
science des trésors d’art qu’ils ont mission de
conserver. Mais on ne peut cependant pas se défen-
dre d’une certaine angoisse en apprenant que le
mode de chauffage employé dans cette étroite cha-
pelle est « un poêle américain, allumé jour et
nuit ».

BIBLIOGRAPHIE

Les Miniaturistes français, par Henry Martin.
— Paris, Henri Leclerc, 1906. Un vol. in-8u,
vm-246 p., av: 35 pl.

Ce livre, dont les différentes parties furent rédi-
gées à propos de l’Exposition des Primitifs fran-
çais, devait être présenté, ici même, par l’homme

qui fut lame de cette exposition et que la mort
brutale vient d’empêcher d’en voir lever tous les
fruits. Une longue et profonde amitié unissait
Henri Bouchot à M. Henry Martin et, pour dis-
semblables que fussent leurs tempéraments et
leurs procédés de travail, l’ardent promoteur des
études sur nos vieux peintres français ne cessa de
témoigner une confiance bien justifiée et une
estime singulière pour la science réfléchie, la
sûreté de jugement et la mesure dans l’affirmation
du savant conservateur des manuscrits de l’Arsenal,
aujourd’hui, enfin, administrateur de cette biblio-
thèque qui lui devait tant. Seul, Henri Bouchot
aurait pu rappeler comme il convenait l’appui qu’il
trouva dans l’auteur de ce livre lors de sa géné-
reuse tentative de 1904, la sûreté, l’extension et
parfois peut-être le frein salutaire qu’apportèrent
à ses enthousiastes conclusions les conseils ami-
caux qu'il trouva toujours prêts et toujours discrets
à ses côtés.

Contentons-nous de signaler au public ce livre
précieux où presque toutes les questions qui se
posent à propos de notre miniature française du
Moyen âge sont abordées, où deux chapitres ex-
cellents sont consacrés à résumer avec précision
et critique ce que l’on sait à l'heure actuelle de
nos enlumineurs, de leurs noms et de leurs œu-
vres depuis le xme siècle jusqu’au xvie, où plu-
sieurs autres contiennent l’exposé de vues person-
nelles et nouvelles sur la composition et les mé-
thodes de travail des ateliers, sur les notes ma-
nuscrites et sur les esquisses que fournissaient les
chefs de ceux-ci à leurs auxiliaires, sur les sujets
habituellement traités et sur les modes de repré-
sentation accoutumés, sur les procédés techniques
enfin, qui étaient mis en usage, particulièrement
sur ceux de l’application de l’or et des feuilles à
calquer.

Signalons aussi les deux chapitres, d’importance
exceptionnelle, que l’auteur, comme pour mieux
marquer sa prédilection à leur égard, a mis pres-
que en tète de son ouvrage, sur les portraits de
personnages plus ou moins célèbres que nous
révèlent les manuscrits depuis le temps de saint
Louis jusqu’à celui de François Ier. Ce sont là
découvertes précieuses que viendra confirmer tt
consacrer l’exposition qui se prépare pour l’année
prochaine à la Bibliothèque Nationale des origines
du portrait peint et dessiné en France jusqu'au
xvxxe siècle.

Les études et les publications sur la miniature
sont d’une difficulté et d'une rareté qui s’expli-
quent par la nature même de leur objet, par la
longueur des recherches indispensables, le nombre
infini des documents, la peine que l’on rencontre
à les reproduire, la nécessité de les comparer de
souvenir, etc. Il est bien rare, de plus, que le.lec-
teur puisse, comme lorsqu’il s’agit de peintures ou
de sculptures, vérifier et juger rapidement par lui-
même la valeur des affirmations du critique. Il n’en
a que plus besoin d’avoir confiance en son guide, de
se sentir dans une main sûre, prudente et expé-
rimentée, de ne paâ craindre les rapprochements
hâtifs, les fantaisies d’attribution, les interpréta-
tions hasardées de signes obscurs ; la sagesse, la
mesure, la circonspection, aussi bien que la pro-
fonde connaissance du sujet dont témoignent ce
livre nous rassurent pleinement et nous permettent
de dire qu’il mérite d'être largement répandu, ce
qui ne paraît malheureusement pas l'intention de
 
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