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La chronique des arts et de la curiosité — 1907

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Nr. 3 (19 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19764#0029
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ET DE LA CURIOSITE

19

PETITES EXPOSITION j

EXPOSITION DU CERCLE ARTISTIQUE
ET LITTÉRAIRE

Il ne faut pas chercher ici l’imprévu. Nous som-
mes dans l’un des cénacles de la peinture bour-
geoise et des réputations consacrées. Cependant
les organisateurs de cette exposition mondaine se
piquent parfois de renouveler, non sans prudence,
les sources d’intérêt. Cette année, au centre de la
grande salle, dans un cercle formé par les bustes
ou les statuettes de MM. Puech, Sicard, G reber,
Lami, les yeux sont attirés par un petit groupe
décoratif en marbre, que signa le jeune triompha-
teur du dernier Salon, M. Landowsky. Comme à
l’ordinaire, le catalogue s’enorgueillit des noms
de MM. Jules Lefebvre, Cormon, Weerts,Flameng,
Raphaël Collin, Albert Maignan. Les élégances
féminines de MM. Lauth, Paul Chabas, Bordes,
Royer méritent les suffrages qu’elles attendent. Ici
ou là, des paysages de MM. Guillonnet et Barau,
un portrait d’artiste de M. Raymond Woog, une
figure d’enfant de M. Léandre, une toile aimable-
ment décorative de M. Guinier, un tableautin de
M. Cadel, requièrent, par des agréments divers,
l’attention ; tandis que-le Théâtre de M. Devambez,
le paysage nocturne et les Gitanos de M. Laparra
nous procurent le trop rare plaisir de la rencontre
avec un tempérament et une personnalité. Et puis-
que, par MM. Landowsky, Laparra, Devambez, c’est
le prix de Rome qui triomphe, pourquoi ne pas
associer à ces jeunes lauréats leur aîné, M. Gabriel
Ferrier ? Le meilleur portrait qui sé voie ici n'est-
il pas la consciencieuse et assurément ressemblante
effigie d’une dame d’âge mûr, dont le regard tran-
quille nous vient à travers le sans-façon d’un com-
mode binocle?

EXPOSITION SICKERT
(Galerie Bernheim)

Sunt bona, sunt quaedam mediocria, sunt mala

[plura,

Quae legis hic : aliter non fit, Avite, liber.

Ce distique fameux, que M. Sickert inscrit en
tête du catalogue de son exposition, annonce un
artiste lettré et raffiné. Le visiteur qui, guidé par
lui, vient de poursuivre la sensation bizarre et,
tour à tour, les plus frelatés ou les plus ingénus
des paradis artificiels à travers les cabarets ou les
cabinets de toilette de Montmartre, les bouges des
faubourgs londoniens ou les music halls des pe-
tites villes anglaises, les ruelles ou les chambres
meublées de Venise, n’est pas étonné que ce
peintre anglais très francisé se plaise, com-
me Baudelaire, à lire les poètes latins. Nue
ou habillée, sous les panaches de plumes de
la soupeuse ou le châle noir de la Vénitienne, il
observe, dans ses poses coutumières, profession-
nelles, de lassitude, d’ennui ou d’affût, la fille stu-
pide, inconsciente ou lamentable, jouet méprisable
et attirant du caprice masculin. Il la peint avec
un humour dont lacreté n’est pas sans saveur; et
il fait preuve d’un talent qui, parti du dilettan-
tisme whistlérien, semble s’être humanisé au con-
tact de notre jeune école.

EXPOSITION DE PEINTURES ET DE SCULPTURES
(Galerie B. Weill)

Dans cette petite galerie qui favorisa leurs dé-
buts, bien des artistes aiment justement à revenir
après avoir triomphé ailleurs. Aujourd’hui, plu-
sieurs nous offrent l’agréable opportunité de con-
firmer des réputations naissantes. C’est M. Ott-
mann, qui nous présente de nouveau, à côté
d’études également distinguées, des toiles appré-
ciées au dernier Salon d’Automne pour leurs qua-
lités d’atmosphère et d’harmonie. C’est Mlle Charmy
et M. Fornerod, dont les natures mortes et les
figures dans des intérieurs montrent un semblable
souci de la matière et de la couleur. Les terres
cuites de M. Iialou, quelques petits nus de M. Ra-
mon Picliot sont des ouvrages très dignes de sym-
pathie, et les envois de M. Jean Plumet paraissent
très sages à côté des mosaïques schématiques dont
les auteurs, indiscernables entre eux, so nom-
ment MM. Dclaunay et Metzinger.

EXPOSITION LUCIE COUSTURIER
(Galerie Druet)

Cézanne et M. Renoir sont les maîtres préférés
d’une artiste qui semble avoir assez de dons natu-
rels pour ne pas craindre de proclamer ses admi-
rations. Quelques paysages du Bois de Boulogne,
Promeneuse au bord du lac, Saule pleureur, ont
l’agrément d’une tapisserie facilement ordonnée,
vivement et fraîchement nuancée. Les mêmes
mérites se retrouvent, avec des réalisations peut-
être plus complètes, dans les natures mortes et les
fleurs : Roses (pot de grès), Oranges, Choux et
tomates, Chou rouge. On goûte particulièrement la
diaprure de certains bouquets et le charme spon-
tané d’harmonies où des verts très francs et les
jaunes orangés les plus vifs sont ingénument et
heureusement rapprochés.

Paul Jamot. .

Académie des Beaux-Arts

Séance du 12 janvier

Concours. — Ont été admis pour prendre part
au concours définitif du prix Achille Leclère (ar-
chitecture) les auteurs des esquisses portant les
numéros 4, G, 7, 10, 13, 18, 20, 22, 24, 30.

Académie des Inscriptions

Séance du 11 janvier

Monuments cle l’Inde. — M. Ghavannes donne,
lecture, au nom de M. Sénart, d’un mémoire de
M. Pelliot sur deux sites archéologiques de la
région de Kachgar.

La première de ces stations porte le nom des
« Trois Grottes », à 15 kilomètres environ au nord
de Kachgar ; la seconde vise les ruines de Rigur-
man, à 2 kilomètres environ plus à l’est, où
M. Pelliot a découvert un morceau de planchette
portant sur une de ses faces des caractères en
brahme.

C’est le premier spécimen d’écriture hindoue
 
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