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La chronique des arts et de la curiosité — 1907

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Nr. 6 (9 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19764#0056
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LA CHRONIQUE DES ARTS

nous soumettre, non pas, comme tant d’autres, le
pêle-mêle de ses productions les plus récentes,
mais un choix sévère portant sur les œuvres de
ces six dernières années. Son exposition y gagne
en sérieux, en tenue. Les tableaux, aquarelles et
eaux-fortes qu’il nous montre sont, pour la plupart,
consacrés à la côte bretonne ; ce sont de fidèles té-
moins des saisons et des sites. Il est permis de re-
connaître aux aquarelles, La Crique de Belle-Ile ou
L'Entrée du 'port des Sables-d'Olonne, un charme
de spontanéité et une franchise de couleur qui
manquent parfois aux plus grandes des toiles ex-
posées ici, surtout à celles qui paraissent avoir
une destination décorative. Cette verdeur d’impres-
sion fait cependant le prix des meilleures peintures,
telles que Le Chemin de la chapelle (Cadol), plu-
sieurs des tableaux exécutés à Saint-Jean-du-Doigt
et Le Bassin des bateaux de pêche du Croisic.

EXPOSITION PICABIA

(Galerie Haussmann)

On craint d’être injuste en reprochant à un ar-
tiste encore jeune de laisser trop clairement pa-
raître une admiration bien placée. Et Sisley n’est-il
pas, pour un paysagiste, un modèle d’élection ? Il y
a, semble-t-il, avec une extrême facilité, une sorte
de verve qui pourrait aboutir à des œuvres plus
personnelles, dans les 76 tableaux que M. F. Pi-
cabia nous présente. Mais l’on ne peut s’empêcher
de remarquer que les plus réussis sont ceux qui
reproduisent le plus fidèlement les effets et les
motifs chers à Sisley. N’est-ce pas le signe d’une
docilité vraiment excessive que de s’asseoir, pour
mieux imiter un maître, aux endroits mêmes où il
planta son chevalet, et n’est-il pas significatif que
les oliviers des Martigues ou les pins de l’étang de
Berr se prêtent moins favorablement à la veine de
M. Picabia que le pont de Morct, la neige à Ville-
neuve-sur-Yonne ou les peupliers de Montigny-
sur-Loing ?

EXPOSITIONS DIVERSES

M. Georges Scott, qui s’est fait une spécialité
des scènes, des costumes et des types militaires
d’autrefois, — premier et second Empire, armée
d’Afrique, — déploie dans son travail d’illustrateur
une verve qui lui assigne un rang honorable, non
loin de M. Édouard Détaillé, maître du genre.
Cette verve est, d’ailleurs, soutenue par l’observa-
tion de la vie actuelle. Car il sait être aussi un vif
et sagace reporter du crayon ou du pinceau, comme
le prouvent telles études d’après des pêcheurs de
Camaret ou de Volendam (Galerie Georges Petit).

M. Lucien Frank, un paysagiste belge, qui jouit,
nous dit-on, d’une belle réputation dans son pays,
nous montre une soixantaine d’œuvres, peintures,
aquarelles, pastels, où il y a plus de métier que
de sentiment personnel (Galerie Bernheim).

Parmi une vingtaine d’artistes qui ont réuni
leurs ouvrages dans la Galerie Bonne-Nouvelle, il
faut signaler : M. Cappiello et ses dessins rehaus-
sés ; M. Émile Roustan et ses somptueuses études
de fleurs ; M. Synave, sympathique observateur
des grâces, des jeux, des sommeils de l’enfance ;
M. Descatoire et ses souples groupes de figurines,
dont la matière est due au céramiste Decœur.

Paul Jamot.

Société des Antiquaires de Franc®

Séance du 23 janvier

M. F. de Mély poursuit son étude critique sur
les signatures des miniaturistes du Moyen âge et
en signale plusieurs.

M. Héron de Villefosse entretient la Société de
divers objets de bronze découverts près de La
Tour-du-Pin (Isère), et notamment d’une statuette
de Mars Ultor.

M. P. Vitry communique des photographies de
plusieurs statues du xive et du xv6 siècle, dont
nous parlons plus haut, provenant de l’abbaye de
Maubuisson et offertes récemment à notre musée
national par la Société des Amis du Louvre.

Société Française de Numismatique

Séance du 5 janvier

M. A. Blanchet résume plusieurs articles récents
relatifs à la numismatique gauloise et communique
un sceau privé du Moyen âge.

Le docteur Bailhache fait connaître deux dou-
zains d’Henri II, dont la différence d’atelier soulève
un problème.

M. Bordeaux donne le résultat de ses recherches
relatives à une enquête du Parlement de Bordeaux
sur la valeur du denier d’or de 1463 à 1577. 11
établit qu’on entendait sous ce nom le poids d’un
denier, ou 1 gr. 27. C’est la solution pour cette
époque du rapport des deux métaux.

M. Bordeaux communique ensuite un document
relatif à la frappe des jetons du Conseil du Roi
pour 1576.

REVUE DES REVUES

-f Musées et Monuments de France (1907,
n° 1). — M. Raymond Kœchlin étudie les trois
tapisseries des Bûcherons que possède le Musée
des Arts décoratifs (déjà commentées dans un article
récent de la Zeitschrift fur bildende Kunst) (1)
œuvres tournaisiennes du. xve siècle, dont une est
reproduite hors texte.

+ M. P. de Nolhac retrace brièvement l’histoire
des Fragonard de Grasse (aujourd’hui propriété de
M. Pierpont Morgan), primitivement peints, comme
on sait, pour le pavillon de Mme Du Barry, à Lou-
veciennes.

-y Al. Jean Laran parle des Goya du musée de
Castres, déjà signalés ici-même par M. P. La-
fond (2) : deux portraits et une composition repré-
sentant une assemblée. »

+ Étude de M. P. Brune sur Jean de la Huerta
et le tombeau de Louis de Chalon, à l'abbaye de
Mont-Sainte-Marie (Jura), dont un débris, une

(1) V. Chronique dxs Arts du 29 décembre 1906,
p. 360.

(2) Y. Chronique des Arts des 14 et 28 mars
1896. Le Portrait de Goya a été reproduit dans la
Gazette des Beaux-Arts de 1903, p. 200.
 
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