La chronique des arts et de la curiosité (1907)

ET DE LA CURIOSITE

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Pleurante, est entré récemment au Louvre (2 re-
productions).

+ Notice de M. H. Prentout sur le bel hôtel
d’Eco ville, à Caen, une des merveilles de la Renais-
sance en France (reprod.).

= Les Arts (janvier). — Article de M. Édouard
André sur le bel hôtel Lauzun, malheureusement
rétrocédé l’an dernier par la Ville de Paris, qui
l’avait d’abord acquis avec l’idée d’y installer un
musée du mobilier (4 vues intérieures).

= M. Paul Vitry expose en détail, d’après des
documents en partie inédits, l’histoire assez com-
plexe de la Diane de Houdon et de ses différentes
répliques : un plâtre ancien, modelé en 1776, et
d’après lequel fut exécutée en 1839 une fonte en
bronze, aujourd’hui au musée de Tours ; un autre
modèle en plâtre au musée de Gotha ; un buste en
marbre (1778), appartenant à Mme la comtesse Gref-
fulhe ; une grande statue en marbre exécutée en
1780 pour le duc de Saxe-Gotha et aujourd’hui au
musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg; une
traduction en bronze au musée du Louvre ; une
autre, exécutée pour Girardot de Marigny et passée,
il y a quelques années, du château de Bagatelle en
Amérique. Pour le même amateur, Houdon avait
exécuté également un Apollon en bronze, qui
devait faire pendant à la Diane et qui appartient
aujourd’hui aux héritiers de M. Léopold Gold-
schmidt (6 reprod.).

= M. Boyer d’Agen décrit ce qui reste des pein-
tures murales du palais des Papes, à Avignon, et
reproduit celles de Simone Memmi et de Matteo
di Giovanetti qui décorent les chapelles Saint-
Martial, Saint-Jean et du Consistoire (17 grav.).

= M. E. Durand-Gréville compare les deux por-
traits ■’d’Inghirami, attribués à Raphaël, à la gale-
rie Pitti et dans la collection de M“e Gardner, à
Boston : il voit dans cette dernière œuvre l’original
du maître, et dans celle du palais Pitti une répli-
que digne également de Raphaël (2 reprod.).

BIBLIOGRAPHIE

Eugène Carrière, par Charles Morice. Paris, éd.
du Mercure de France. Un vol. in-16, de 254 p.
avec un portrait (3 fr. 50).

M. Charles Morice goûta, voici longtemps, l’art
d’Eugène Carrière ; il fut parmi les premiers à en
pénétrer le sens et la beauté, et le commerce
qu’il entretint avec le maître ne laissa pas d’être
suivi; c'en est assez pour autor ser du vdables
conclusions sur la philoso Lie généreuse du pen-
seur et sur l’œuvre admirable du peintre D’autres
hommages ne manqueront pas de suivre ; celui-là
demeurera toujours significatif en raison d’affinités
intellectuelles et esthétiques indéniables, et encore
à cause du parti auquel M. Charles Morice s’est
arrêté d’inviter son héros à s’expliquer lui-même.
Les citations fréquentes, du plus passionnant
intérêt, avivent notre impatience de posséder ce
recueil des écrits de Carrière auquel M. Jean De-
volvé consacre en cet instant ses soins.

Une bonne héliogravure placée en frontispice
reproduit un portrait de Carrière daté de 1887 ;

l’ouvrage se clôt par un essai de nomenclature des
œuvres peintes du maître ; les divisions proposées
sont les suivantes : 1° Maternités et scènes de la
vie familiale ; 2° Têtes, l'étude de la vie, les nus;
go portraits ; 4° Paysages ; 5° Grandes composi-
tions décoratives.

M.

Sous le titre Essai de bibliographie pratique :
aide-mémoire du libraire et de l’amateur de
livres (Paris, 19, rue des Fossés-Saint-Jacques ;
in-8°, 240 p. à 2 col. ; 10 fr.), un ancien libraire
vient de faire paraître un livre qui rendra de grands
services aux deux catégories de personnes aux-
quelles il est destiné. On y trouve, par ordre alpha-
bétique de noms d’auteurs, la nomenclature de tous
les ouvrages anciens ou modernes qui peuvent inté-
resser un bibliophile : éditions originales, livres
et gravures des xvie, xvne, xvme et xixe siècles,
impressions rares, etc., avec l’indication de leur
valeur dans le commerce.

S’il nous est permis de citer un exemple per-
sonnel, nous y avons trouvé des indications assez
exactes sur notre Gazette et ses diverses publica-
tions, notamment le très rare numéro spécimen de
1858. Mais il eût été intéressant de mentionner
également cette Chronique des Arts sous ses trois
formes successives, dont la collection complète est
bien plus rare que celle de la Gazette, et les an-
nuaires de 1869, 1870 et 1870-71.

La première partie de cet ouvrage s’étend de la
lettre A à LAL.

NECROLOGIE

Nous avons le regret d’annoncer la mort du
sculpteur César-Isidore-Henri Gros, bien connu
par ses travaux de céramique et de verrerie, décédé
à Paris, à l’âge de soixante-six ans. Né à Nar-
bonne, le 16 novembre 1840, il fut élève d’Etex et
de J. Valadon et exposa aux Salons, à partir de
1864, divers portraits, bustes ou médaillons. Il est
aussi l’auteur de plusieurs bas-reliefs et d’une
statue de Bérénice dont un moulage a figuré à
l’Exposition centennale de 1900. Après de minu-
tieuses recherches dans les textes anciens et de
longs et laborieux essais, il retrouva le procédé
employé par les Grecs pour la fabrication de la
pâte de verre colorée à l’aide d’oxydes métalliques.
L’État lui avait donné un atelier à Sèvres et lui
faisait une pension pour qu’iL pût continuer ses
travaux. Il était l’auteur de la fontaine en pâte de
verre du musée du Luxembourg et du bas-relief
(.iii’ou vient de mettre en place à la maison de
Victor Hugo, place des Vosges. II a écrit, en colla-
boration avec M. Henry, un Traité de la peinture
à Vencaustique chez les anciens, quia été l’objet de
plusieurs commentaires.

On annonce la mort, à Bordeaux, sa ville natale,
du peintre-paysagiste Paul Sebillsau, décédé à
l’âge de soixante ans. II était élève du peintre bor-
delais Auguin, et exposait depuis assez longtemps
aux Salons de Paris. Il avait obtenu une mention
honorable en 1881, une médaille de bronze à l’Ex-
position Universelle de 1889, et une de deuxième