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La chronique des arts et de la curiosité — 1907

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Nr. 12 (23 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19764#0105
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ET DE LA CURIOSITE

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d’une lièvre de recherche désintéressée, d'une vie
prodigieusement active et intense.

La déconvenue n’est que plus forte de voir le
Salon des Indépendants déserté par quelques-uns
des chefs du symbolisme qui lui doivent l’origine
de la célébrité. Leur défection s’explique d’autant
moins que l’autorité de L’institution no chôme pas
à s’accroître; je ne fais pas état de l’affluence des
exposants, grande comme jamais, et qui a néces-
sité l’extension des constructions existantes; la I
statuaire acquiert maintenant une importance im-
prévue et il en faut rendre grâces à MM. Albert
Marque, Alfred-Jean Halou, Pierre Christophe,
Maillols Laspeyres; par surcroît, la gravure ori-
ginale, la xylographie surtout, compte quantité
de cadres d’un passionnant intérêt; de plus en
plus l’étranger se préoccupe de participer à ces
libres assises et la contribution internationale —
surtout féminine — ne laisse pas d’être essen-
tielle. ... Ainsi les destins s’accomplissent et les
temps s’approchent où le Salon des Indépendants
deviendra le Salon unique, ouvert à tous, que rêve
le dormeur couché « sur la Pierre blanche ».

Serre des Invalides (A à J)

Salle I. — On dirait volontiei’S de ces avant-
corps surajoutés, en manière de porche, sur le
devant de chaque serre, que la destinée les a voués
à tenir, dans ce Salon, lieu de « dépotoir ».
Les heureuses rencontres s’y font rares ; parmi
l’ivraie de ce seuil, çà et là, des portraits au fusain
de Mma Déplanté, de libres aquarelles de M. Gc-
lestin Bœuf, un Coin de parc en novembre de
M. Grange et un paysage de M. Joseph Hugo.

Salle IL —Je ne contredis pas à. l’intérêt des
souvenirs qu’a rapportés de Grèce M. André
Ghapuy ; mais Parisien d’origine, l’artiste s’accom-
mode mieux, semble-t-il, de demander à la capi-
tale et à sa banlieue le texte de son art. On aime
sa vue de Charenton par la neige ; quant au
Dimanche matin rue Saint-Médard, c’est bien,
selon notre goût, un des plus significatifs tableaux
de mœurs de ce Salon ; les personnages se trouvent
disposés,' massés de façon heureuse et la carac-
térisation des types et des allures s’y avère per-
sonnelle et puissante.

Des portraits, par une artiste très « peintre »
MUe Dora Bahr ; un autre par Mme von Hagen ; un
intérieur de Mme Franconville ; des toiles de M. Irolli,
qui convoite les truculences de ton à la Mancini; des
dessins où se reconnaissent d’emblée les hantises
chères à l’extraordinaire sculpteur qu’est M. Bo-
leslas Biegas ; les Rochers à Camaret de M. Erre-
ment; des paysages boisés d’Albert Belleroche ;
des vues de Noi’wich, de York, tenues dans une
gamme rousse ou bistre assez particulière, par
M. Paul Cohen.

Salle III. — La joie vient surtout ici d’artistes
depuis longtemps familiers à la sympathie : de
Mme Dannenberg, et de M. Castelucho, plus espa-
gnolisant que jamais {Femme riant), de M. Paul de
Castro, quisevaie du format réduit de ses précé-
dents ouvrages et se hausse au rang de peintres de
mœurs (une Manucure) ; elle vient d’une série de
natures mortes aux tons gris, voilés, de la plus
exquise intimité et qui ont M.Robert Dupontpour
auteur ; M. Gat continue Monticelli, non sans
agrément, ni sans faste ; MUo Galard allie curieu-
sement Berthe Morisot et Maurice Denis dans la

ferveur d’un même culte ; ce sont encore des por-
traits de M. Bcnda; des études d’après des enfants
deM. Hildebrand et deMme Boyd; un Palier d'esca-
lier de M. Marcel Baron; la Mare et la Chaumière
de M. Chartier ; la Danseuse sur la scène de
M. Robert Collard ; des fleurs de Mme Jeanne
Denise, et d’intéressantes gravures sur bois de
M. W. Howard.

Salle IV. — M. Henri Déziré aime, pour son
plaisir et pour le nôtre, à faire jouer l’éclat des
fruits avec les blancheurs du nappage et les reflets
argentins des orfèvreries ; ses dessertes constituent,
autant d’harmonies voulues, préméditées, savou-
reuses et froides à la fois (témoins ses tableaux
nos 1553 et 1556) ; il se prend aujourd’hui à'traiter
le nu et, dans ces représentations nouvelles, la puis-
sance et la délicatesse foncières conservent leur
charme intégral de persuasive éloquence. — Parmi
les impressions vénitiennes de M. Yaldo Barbey, le
Voile rouge et les Marionnettes l’emportent sur
le reste ; n’importe, l’ensemble est d’un coloriste,
Plutôt encore que ses peintures, ce sont ses bois,
ses eaux-fortes, ses lithographies, qui imposent au
souvenir le nom d’une artiste russe étonnamment
souple, MUo Lydie Borgek.

Des paysages de MM. Roger Grillon, Jean Fré-
baut, Dagnac-Rivière, Albert Joseph ; de minus-
cules et rapides notations parisiennes, mari-
times ou champêtres, de M. André llellé ; le Coin
de bureau et le Petit fauteuil do Mme Henriette
Gousturier ; un cadre de croquis de M. Hamas ;
l'Effet de nuit et la Nature morte do M. II.-B.
Calvct.

Salle V. — Nul doute que M. Hugonnet ne
soit redevable à ce Salon d’une mise en lumière
légitime et durable ; son dessin est exempt de
banalité ; il possède le sens de la lumière, de la
couleur et, d'autre part, l’indépendance native se
prouve par la diversité des sujets auxquels il
s’arrête et qu'il peint avec une même aisance,
l’âme en fête. — La séduction de tons perlés à la
Whistler recommande une suite d’études signées
par Mmo Blum-Lazarus, où se voient tout uniment)
tantôt un fauteuil tendu de velours bleu passé,
tantôt même, délaissée sur un siège et tout habillée
de gris, une poupée aux pommettes rubicondes.

La série des Jardins publics de M. Ilourtal;
des figures et des paysages par quoi Mmc* Marie
Bermond, Paule Carpentier et M. André Barbier
entretiennent la fidélité de notre dilection ; les
Chantiers et les Japoneries de M. Marcel Jef-
ferys ; les souvenirs de Corse de M1U W. Gharn-
bers ; le^canal à Brug'es de M. Oscar Hall; le
Pont-Neuf, l'Automne et le Matin de M. Geisler ;
des paysages deMlle Fremont (n° 5217), de MM. Al-
luaud, André Allard, Ch. Genty ; la Pendule et le
Moulin au soleil couchant de M. Georget-Faure.
L’influence trop évidente de Le Sidaner laisse
incertain sur la personnalité de M1U Gardiner,
disciple si docile qu’elle s’en a été demander,
comme son maître d’élection, au Béguinage do
Bruges et à la cathédrale de Beauvais le motif de
ses peintures.

Salle VI. — Salle heureuse qui réunit Charles
Guérin {VArmoire), Albert Baignères [Le Petit
déjeuner), Jules Flandrin, — dont le Sommeil est
bien à notre gré le meilleur tableau,— puis Albert
Braut fcelui-là a délaissé les parcs parisiens, leurs
ris, leurs attraits mondains pour revenir à l’étude
 
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