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La chronique des arts et de la curiosité — 1907

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Nr. 12 (23 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19764#0109
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ET DE LA CURIOSITE

99

Académie des Inscriptions

Séance du 15 mars

Une découverte à Rome. — Le secrétaire perpé-
tuel annonce que M. Gauckler vient de retrouver,
sur les indications de M. Saint-Clair-Baddeley, le
savant historien anglais, dans la villa Sciarra,
située à Rome sur le versant oriental du Janicule,
en face de l’Aventin, et appartenant à un riche
Américain, M. Wurts, les restes du lucus Fur-
rime, où se tua Caïus Gracchus.

Les découvertes faites dans cette villa lui ont
permis de déterminer l’endroit précis où prit lin la
destinée tragique du célèbre tribun. Elles lisent
l’emplacement du fameux bois sacré et nous
éclairent sur le caractère de cette déesse, nymphe
latine et non pas furie à la manière des Érynnies
grecques.

Elles prouvent que ce sanctuaire fut à l’époque
impériale affecté au culte de divinités syriennes :
Jupiter Keraunios, Jupiter Heliopolitanus, Ada-
dus, Jupiter Maleciabrudus, ce dernier inconnu
jusqu’ici.

Il reste à dégager l’édifice lui-même, dont on
retrouverait certainement des vestiges importants
en déblayant les couches de terre meuble qui, en
le recouvrant, l’ont préservé. Le succès en paraît
assuré.

Vases mycéniens : — M. Edmond Pottier ter-
mine la lecture de son mémoire sur des vases de
style mycénien qui ont été trouvés en Crète et à
Chypre et qui ont été acquis par le musée du
Louvre.

Il s’applique à interpréter l’ornementation de
ces poteries et les idées religieuses qui s’y atta-
chent en prenant pour base les découvertes ré-
centes de Crète, d’Égypte, de Chaldéo et de
Susiane.

MM. Salomon Reinach et Hamy prennent la
parole sur le même sujet.

-v— »-

Société des Antiquaires de Francs

Séance du 13 mars

M. IJ. Martin, trésorier, donne lecture de son
rapport sur la situation financière de la Société.

M. le Dr Guebhard signale la découverte, près
de Menton, de sépultures creusées dans le roc et
contenant chacune un squelette pris dans un bloc
de chaux.

M. Lauer communique une reproduction en cou-
leurs du fameux tissu à l’éléphant découvert dans
le tombeau de Charlemagne à Aix-la-Chapelle.
M. Lauer incline à croire que ce précieux tissu a
été fabriqué à Byzance au xe siècle.

M. 11. de Villefosse présente des photographies
de plusieurs sceaux antiques en bronze découverts
dans le midi de la France et conservés au musée
Galvet.

M. Lefèvre-Pontalis tient à mettre en garde les
archéologues contre la confusion qui pourrait
s’établir entre divers artistes ayant travaillé à
Chartres. It importe de distinguer Rogerus et Roge-
l’ius, qui furent deux personnages distincts, comme
l’architecte-orfèvre Teudo, artiste du xe siècle, de
son homonyme du xne siècle.

M. Lefebre des Nouettes dépose sur le bureau une
série de photographies récemment exécutées par
lui dans l’abbaye de Royaumont (Seine-et-Oise).

Une Galerie anversoise au XVIIe siècle

Un singulier tableau s’est révélé à l’Exposition
des maîtres anciens organisée à la Royal Academy
à Londres, cet hiver. Appartenant à lord Hun-
tingfield, il représente une galerie de peinture,
sujet d’ailleurs assez fréquent chez les maîtres du
xvii6 siècle. Notre savant collaborateur, M. Th. von
Frimmel, en a fait naguère l’objet d’une étude
riche en informations de tous genres.

L’intérêt de l’œuvre qui nous occupe est particu-
lier. Non seulement elle donne les noms du pro-
priétaire de la galerie et du peintre, mais, sous
nos yeux, fait défiler des personnages de notoriété
considérable et, parmi les œuvres d’art reprodui-
tes, beaucoup sont d’importance fort grande pour
l’histoire. A ces divers titres, la peinture, datée
de 1628, constitue un document digne d’être signalé
aux curieux.

Haute de 1 mètre et large de 1 m. 30, la toile
appartenant à lord Huntingfield porte la signature
de Guillaume van ITaecht, un peintre anversois
peu connu, fils du premier maître de Rubens,
Tobie van Haecht, plus généralement mentionné
sous le nom de Verhaecht. On ne peut dire que
l’artiste se révèle sous un jour bien avantageux.
Selon toute vraisemblance, le genre qu’il aborde
est peu conforme à ses goûts, et une Danaé
appartenant à la galerie même, et qui porte sa
signature, semble d’ordonnance meilleure.

Guillaume van Haecht fit, du reste, un séjour
prolongé en Italie et sans doute s’y inspira des
maîtres transalpins. Revenu à Anvers, il y devint
le commensal de l’opulent amateur Cornille van der
Geest, dont l’admirable pirtrait par van Dyck
est un des chefs-d’œuvre de la National Gallery
à Londres.

Nous sommes chez van der Geest, le 15 août 1615,
au moment où le mécène anversois fait les hon-
neurs de sa galerie aux archiducs Albert et Isabelle.
Le salon richement décoré est, pour la circon-
stance, peuplé de monde. Et quel monde! En
dehors des gouverneurs généraux, c’est Yladisias
Sigismond de Pologne; c’est le bourgmestre Rockox,
c’est le président Richardot, c’est Rubens, van
Dyck, Gérard Seghers, Snyders, Ant. de Montfort,
sculpteur et chambellan. On voit tout l’intérêt de
cette peinture. ~L’Athenæum de Londres, par la
plume de M. Edw. Dillon, lui a consacré déjà un
article documenté.

Malheureusement, il se trouve que les portraits
perdent une somme considérable de leur valeur do-
cumentaire, étant empruntés à des sources connues.
Les archiducs sont peu ressemblants. Albert était
mort depuis plusieurs années quand l’œuvre vit
le jour, et pour les autres personnages la plupart
procèdent de l’Iconographie de van Dyck. Ce
peintre lui-même, vu de profil, n’est guère avan-
tagé. Yan Haecht s’est inspiré du portrait de la
galerie royale de Windsor, un des moins flatteurs
de l’illustre portraitiste, et dont l’identité même
avait été mise en question. Yladisias Sigismond,
coifïé de son chapeau à larges bords, orné de l’ai-
grette polonaise, reproduit le portrait de Rubens,
 
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