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La chronique des arts et de la curiosité — 1907

DOI issue:
Nr. 19 (11 Mai)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19764#0175
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ET DE LA CURIOSITE

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on distinguera les effigies signées par Mmos Debil-
lemont-Chardon, Matrod-Desmurs, Gallet-Levadé,
M1Ies Odérieu et Arnold, MM. Pattee et Renders,
•et les vases de MUe Pauvert.

On croit noter, à la Société des Artistes français,
un regrettable fléchissement du mouvement qui,
dans ces dernières années, avait favorisé l'estampe
-originale en couleurs. M. Du Gardier reste heureu-
sement fidèle à cette technique dont il est maître
• et qui lui doit tant. Mais, à côté de ses envois, on
ne peut guère nommer qu’une eau-forte de M. Lar-
ramet, les lithographies de M. Léandre, les bois
de MM. Jozsa et Héroux, Allemands tous deux.
Gomme toujours, l’apport des étrangers est consi-
dérable. Les aquafortistes anglais, élevés à l’école
de Whistler et de M. Seymour Haden, triomphent
dans le croquis pittoresque. Et ce sont ici les char-
mantes impressions de Venise de M. Aid, les
vigoureuses études de Londres et de Florence de
M. Fitton, la Cathédrale de Burgos de M. Haig, les
estampes de M. Webster, de MUe Kimball, de
MM. Short, Hornby, Aronson. Les nôtres, il est
vrai, peuvent leur opposer M. Laguillermie, M.
Angerville, M. Lobel-Riche, M. Gorabœuf (pour le
.burin), M. Toupey dont le talent s’est généreuse-
ment dépensé dans ce.Salon, puisque, outre quatre
■ eaux-fortes originales, coins du vieux Paris, il nous
donne, à la section de lithographie, une composition
originale et une remarquable traduction de van Eyek.

Les lithographies de M. Belleroche nous sédui-
sent par un dessin large et un métier plein de
; saveur; celle de M. Delaroclie n’a pas un moindre
mérite. Le bois se prête aux recherches de carac-
tère qu’affectionne M. Vibert.

La gravure de reproduction se réclame cette
année, pour le burin et l’eau-forte, de M. Sulpis
et de M. Léopold Flameng, interprètes, l’un de
Burne-Jones, l’autre de van der Goes; de
MM. Achille et Jules Jacquet et de M. Coppier, de
M. Mayeur et de M. Lequeux, de M. Jarnas et
■de M. Léon, et des lithographes MM. Trinquier
et Huvey.

*

* *

Art décoratif

Une bonne part de l’intérêt excité par l’exposi-
tion delà Manufacture nationale de Sèvres s’attache
aux biscuits exécutés d’après les modèles du
xvme siècle. Les Gobelins n’ont pas l’avantage
d'une pareille ressource. Cependant, tout en goû-
tant comme il convient les grâces surannées du
Sacrifice d'Iphigénie ou à!Alexandre chez Apelle,
nous devons réserver le meilleur de nos encoura-
gements à des tentatives plus originales, par
exemple aux porcelaines dont Sèvres a renouvelé
.le décor en s’inspirant des exemples de Copenhague.

La participation de MM. Lalique et Gaillard
n’est pas moins brillante que les années passées :
l’un et l’autre, M. Lalique surtout, ajoutent à leur
maîtrise habituelle dans le travail des matières
précieuses, une préoccupation nouvelle du décor
des tissus. M. Decorchemont et M. Decœur traitent
avec un goût et un succès grandissants la pâte de
verre et le grès. L’habileté de l’exécution ou l’agré-
ment de la présentation signalent les reliures de
MM. Kieffer et Aumaître,les éventails de M. Fleury
et de M. Bastard, les ciselures de M. Falize et de
M. Laporte-Blairzy, les étoffes de M. Son et de
Mme de Gzarnecka.

Intérim.

PETITES EXPOSITIONS

EXPOSITION DE PEINTURES
PAR MM. DEBORNE, HERBIN, TRISTAN KLINGSOR,
ÉMILE ROUSTAN, N. TARKHOFF
(Galerie B. Weill)

C’est une petite réunion printanière où les fleurs
dominent. M. Tristan Klingsor prouve que la
culture littéraire et le travail de l’écrivain sont loin
d’être incompatibles avec les vertus nécessaires au
peintre. Le goût dont témoignent ses natures
mortes et l’un de ses paysages est soutenu par une
exécution qui n’est déjà plus celle d’un amateur.
C’est aussi dans la nature morte que MM. De-
borne, Herbin, Tarkhoff et surtout Émile Roustan
rencontrent leurs meilleures réussites. Les deux
premiers devront chercher à développer en eux le
sens de la composition. Quant à M. Roustan, il
continue à décrire les fleurs le plus somptueuse-
ment du monde, et l’on prend plaisir à voir que,
sans perdre de sa générosité, le métier de ce jeune
artiste tend à s'assouplir et à s'affiner. A côté de
ses Glycines, M. Tarkhoff nous montre des plages
animées de jeux d’enfants et des sous-bois enso-
leillés; ses qualités d’atmosphère nous plairaient
davantage sans ce faire haché et zébré, dont la
bizarrerie semble voulue comme pour tenir lieu
d'une signature.

EXPOSITION PFEFFERMANN ET SCHULMANN

(Maison des Arts)

Au milieu d’une petite exposition qui doit être
renouvelée tous les mois et où l’on relève les
noms de MM. Aman-Jean, Henri Morisset, Jean-
Pierre et Paul-Albert Laurens, ÉLiot, Grimelund,
Tapissier, Pavill, Morerod, deux jeunes artistes
russes, presque des débutants, occupent deux salles
avec une soixantaine de leurs oeuvres. L’un des
principaux tableaux exposés par M. Abel Pfeffer-
rnann, Sans but, avait pu être remarqué au dernier
Salon d’Automne, et nous Houvons ici plusieurs
études exécutées en vue d’une toile dont le senti-
ment est analogue et qui figure actuellement au
Salon de la Société des Artistes français : La Vie.
Ces deux ouvrages, où Ton constate dès aujour-
d’hui des qualités d’imagination et de mise en
scène, témoignent d’ambitions qui sont généreuses,
mais qui ne sont pas sans danger. Plus que ce
goût du symbole philosophique, on voudra encou-
rager un sens aigu et humoristique de l’observa-
tion, qui semble être partagé presque également
entre ces deux jeunes peintres. Signés par M.
Pfeffermann ou par M. Schulmann, l'Étape, les
Recrues, les Obsèques dans un village russe, les
Réservistes, les Voyageurs, font penser à un
Devambez moscovite ou à un Jean Veber russe.
Et la satire nous touche par un accent particulier,
où nous croyons lire la tristesse et la révolte des
opprimés.

EXPOSITION BERÉNY
(Galerie Femina)

Elle inaugure d’élégants salons qu’ornent déplacé
en place une pittoresque figurine de bronze de
M.Landowski, un Bœuf zébu de M. Navellier, un
Berger romain de M. Bouchard, un expressif buste
en marbre de M. Vermare. M. Berény, dont les
 
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