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La chronique des arts et de la curiosité — 1907

DOI issue:
Nr. 31 (5 Octobre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19764#0308
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298

LA CHRONIQUE DES ARTS'

Académie des Beaux-Arts

Séance du 28 septembre

Prix. — L’Académie des Beaux-Arts rend son
jugement sur le concours pour le prix Chaude-
saigues (architecture)' consistant en deux annuités
de 2.000 francs l’une, à attribuer, après concours,
à un jeune architecte qui devra séjourner deux
ans en Italie.

Ce prix est attribué à M. Levard, élève de
M. Pascal.

Des mentions sont, en outre, accordées à
MM. Laprade, élève de M. Redon; Boutterin,
élève de MM. Raulin et Héraud; Woillez, élève de
M. Marcel Lambert, et Noël, élève de M. Pascal.

Le sujet imposé était : « La partie centrale,
ouverte au public, de l’hôtel d’un grand journal
précédant les ateliers et l’administration. »

CORRESPONDANCE D’ITALIE

Rome, 13 septembre 1907.

Il y a environ deux semaines, des ouvriers,
occupés à démolir un groupe de vieilles maisons,
entre la via délia Consolazione et la via di Monte
Caprino, c’est-à-dire au pied du Capitole, trouvèrent
à une profondeur d’environ 7 ou 8 mètres au-
dessous du niveau actuel du sol, une statue de
marbre assez bien conservée. La Congrégation
« délia Divina Pietà », propriétaire du terrain où
la découverte fut effectuée, a fait soigneusement
enlever la statue et l’a confiée provisoirement à la
garde de son trésorier, le chevalier Enrico Ojetti,
qui a bien voulu m’autoriser à la voir.

La statue, qui mesure environ 1 m. 40 de hau-
teur, représente une vieille femme, sans doute une
marchande de légumes et de volailles, si l’on en
juge par les accessoires déposés à sa gauche : un
panier, que des herbages remplissent jusqu’à sou-
lever un peu le couvercle, et, sur le panier, deux
poulets attachés ensemble par les pattes. La vieille
est fortement penchée en avant et à droite; elle est
vêtue d’une tunique longue, dont les pans sont
ornés de glands. L’un des pans de la tunique est
relevé au milieu de la taille par une ceinture, met-
tant à nu la jambe droite; la gauche est recouverte
jusqu’au pied. Un manteau, qui forme voile sur la
tête et prend, dans le dos, la forme d’une draperie
assez vague, complète le costume.

Le nez est abîmé; les bras manquent, le pouce
du pied droit est brisé ; le groupe des poulets est
fort endommagé; toutes les autres parties delà
statue sont en assez bon état.

La tête de la vieille, malgré sa détérioration
superficielle, est encore remarquable d’expres-
sion. Accompagnant le mouvement du corps, elle
est penchée en avant et inclinée vers l’épaule
droite. Les cheveux, partagés sur le front en deux
bandeaux disparaissent sous le voile; les yeux
sont écarquillés sans prunelles; la bouche est
grande ouverte, comme si la vieille était en train
de crier sa marchandise. Le cou est tendu, avec
une saillie des muscles très accentuée sous la peau
rêclie.

Le sujet traité, la facture, le style très natura-
liste de cette statue, permettent de la rappprocher

d’autres œuvres de l’époque hellénistique. Il y a
quelque analogie entre la tête de la Vendeuse et
colle de la Vieille femme ivre trouvée autrefois sur
la via Nomentana et actuellement conservée au
musée du Capitole. L’un et l’autre de ces deux
ouvrages reproduisent sans doute des originaux
grecs de l’époque hellénistique. Toutefois, la statue
récemment retrouvée me paraît loin de valoir,
comme finesse d’exécution, celle du Capitole. On
dit qu’un expert-marchand l’a estimée de 15 à
20.000 francs, et qu’un amateur pourrait bien en
offrir le double ou le triple do cette somme. 11 ne
semble pas cependant que ce nouveau spécimen
cl’un art connu, et fort bien représenté clans les
grands musées d’Europe, doive fournir sur l’époque
hellénistique des lumières nouvelles.

Quant à l’hypothèse d’un portique couvert, qui
se serait élevé autrefois à la place où cette statue
a été trouvée (c’est-à-dire à l’extrémité du Forum
Boarium) et dont les espaces entre colonnes au-
raient été occupés par une série de statues du
genre de celle qui vient d’être mise au jour, elle
n’est nullement vérifiée, et ce n’est pas la décou-
verte en question qui pourra contribuer à la faire
admettre : ni les dimensions, ni le style de la
vieille Vendeuse ne permettent do la désigner pour
une telle destination.

Maurice Pernot

REVUE DES REVUES

|| Les Arts (août). — Fascicule consacré entiè-
rement à la belle collection de tableaux de M. van
Randvijk, de La Haye, où figurent tous les maîtres
modernes hollandais et français, de 1839, du pay-
sage : les frères Maris, Blommers, Bosboom,
Neubuys, Israels, Mauve, Breitner, Mesdag, Mil-
let, Dupré, Corot, Daubigny, Th. Rousseau,
Troyon, Diaz, etc. (34 reproch).

(Septembre). — Etude de M. P.-A. Lemoisnc-
sur la récente exposition de portraits peints et
dessinés du xm° au xvii6 siècle à la Bibliothèque
Nationale (23 reprod.).

|| AI. Ch. Saunier signale les dégradations subies
parles épaves du Musée des Monuments français
de Lenoir, abandonnées aux intempéries dans les
cours et le jardin du directeur do l’Ecole des
Beaux-Arts et supplie qu’on les sauve en les
transportant au Louvre (7 fig. démonstratives).

|| Article de M. G. Mourey sur l’exposition,
actuellement ouverte dans les serres du Cours-
la-Rcine, de peintres italiens modernes (4 reprod..).

|| Notice de M. A.-J. Rusconi sur la statue de
prêtresse provenant de Porto d’Anzio, récemment
acquise, comme nous l’avons dit (1), par le Musée
National de Rome.

|| M. P. A. P. soumet, pour l’identification du
sujet, un tableau de Janssens et van Bassen repré-
sentant une fête au xvue siècle (coll. de lord Tlyl-
ton) et dans lequel il lui semble voir la représen-
tation d’une des fêtes galantes données à Louis XIV
jeune dans le palais des filles d’honneur de la
reine mère.

(1) V. Chronique des. Arts du 18 mai dernier,
p. 174.
 
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