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La chronique des arts et de la curiosité — 1907

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Nr. 37 (30 Novembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19764#0357
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ET DE LA CURIOSITE

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la maison rue de Richelieu, numéro 23, où
est mort Mignard : la date de naissance est
1612 et non 1603.

Il s’est enfin occupé d’élaborer les inscrip-
tions à placer sur les façades intérieures des
hôtels Carnavalet et Le Peletier de Saint-
Fargeau, rue de Sévigné, 23 et 29.

*** Le comité du Salon d’Automne a procédé
la semaine dernière à l’élection de son bureau
pour l’année 1907-1908. Ont été élus : prési-
dent,. M. Frantz-Jourdain ; vice-présidents,
MM. Desvallières, Ch. Plumet et C. Lefèvre ;
trésorier, M. Géo Weiss ; secrétaires des sec-
tions, MM. Ch. Guérin (peinture), A. Marque
(sculpture). Hamm (art décoratif), Dethomas
(dessin), Perrichon (gravure), Sauvage (archi-
tecture) ; membres. MM. P.-L. Baignères,
P. Albert Laurens, Laprade, Duchamp-Villon,
Bellery-Desfontaines.

Les fonctions de secrétaire général ont été
confiées à M. Paul Cornu, 4, rue Antoine-
Boucher.

*** La Société pour la Protection des Pay-
sages de France, dans sa dernière séance de
Comité, a émis les vœux suivants :

1° Que le parc de Versailles soit maintenu
en bon état de conservation, et notamment
qu’on prenne d’urgence les mesures qui s’im-
posent à l’égard du Hameau ;

2o Que soient classés sur la route de Trou-
ville à Honfleur, entre autres points intéres-
sants, le manoir de Conti et l’église de Cri-
quebœuf ;

3° Que soient conservés intégralement les
remparts historiques et pittoresques du
Brouage (Charente-Inférieure).

*** Un comité où figurent MM. Léon Dierx,
Stéphen Liégeard, Jean Richepin, Henri de
Régnier, Jean Moréas, Emile Blémont et au-
tres poètes ou écrivains, vient de se consti-
tuer à l’effet d’acquérir par souscription
publique un portrait de Baudelaire par le
peintre Chantalat, qui sera ensuite offert à
l'Etat pour un des musées de Paris, ville na-
tale du poète des Fleurs du mal.

*** La ville de Lyon est en train d’organi-
ser chez elle un musée historique dont il était
question depuis assez longtemps déjà, et qui
sera consacré à la réunion d’objets et de do-
cuments de toutes sortes relatifs à l’histoire
de la vieille cité lyonnaise. Ce musée sera
installé au palais Saint-Pierre, où se trouvent
déjà les collections de peinture, de sculpture,
de numismatique, d’archéologie et d'ethno-
graphie appartenant à la Ville.

*** La Société archéologique de Saint-Malo
a émis un vœu demandant que la chapelle de
Saint-Ninian, à Roscoff, construite en sou-
venir du débarquement de Marie Stuart en
France, soit restaurée. Cette chapelle tombe,
en effet, en ruines. De môme que la Société
d’archéologie de Saint-Malo, Ja Société du
Finistère vient d’émettre un vœu faisant
appel au gouvernement et à toutes les bonnes
volontés pour que le monument historique
soit tiré de l’état lamentable dans lequel il se
trouve et remis en son état primitif.

*** Le Comité des expositions françaises
des Beaux-Arts à l’étranger, chargé cl’assurer
la participation de l’art français à l’exposi-
tion franco-anglaise de 1908, a tenu, samedi
dernier, sa première réunion plénière, sous
la présidence de M. Bonnat, assisté de
MM. Besnard et Mercié, vice-présidents. Il a
nommé tout d’abord six membres nouveaux :
MM. Degas, Monet, Renoir, dans la section
de peinture ; Soudaire, dans la section d’ar-
chitecture ; Bouisset et Lenoir, dans la sec-
tion de "gravure. Il a ensuite adopté le règle-
ment de toutes les sections.

Les Achats de la Ville au Salon d’Automne

PEINTURE

René Debraux : La Vieille église.

André Allard : Mantes au soleil couchant.

PETITES EXPOSITIONS

FLEURS ET NATURES MORTES

(Galerie Bernheim)

C’est une fort louable idée qui vint à MM. Bern-
heim lorsqu’ils décidèrent la confrontation deros
peintres de natures mortes, depuis Courbet jus-
qu’à M. Matisse. La nature morte, longtemps
reléguée au troisième plan, a été de nos jours
élevée par Cézanne à la hauteur d’un genre émi-
nent. Tout aussitôt elle abusa de la situation. Du
moins y avons-nous gagné, à défaut d’œuvres
imaginatives, un certain nombre d’œuvres analy-
tiques de premier ordre où les artistes se sont
dépeints eux-mêmes à travers des fleurs, des
fruits et des bouteilles, d’intensité correspondante
aux tempéraments.

Le tempérament le plus puissant, à l’évidence,
est celui de Cézanne. Il règne en maître, ici, si
despotiquement, que tout a l’air falot à côté de ses
toiles. Quand Cézanne parle, son verbe autoritùre
oblige rudement ses collègues à s’effacer. Cette
autorité, don natif, puise sa sève dans l’innocence.
Cézanne est simple comme un enfant et grave
comme un apôtre. Aussi se donne-t-il tout entier
à sa moindre peinture, qui en reçoit un pouvoir
singulier. Dans les gaucheries de Cézanne, en dé-
pit de ses propos explicatifs, il serait oiseux de
chercher autre chose que la maladresse due à
l’émotion, laquelle émotion, d’autre part, est géné-
ratrice de ces bleus pénétrants, de ces rouges ma-
gnifiques, qui grondent sourdement, pareils aux
vitraux des cathédrales. La virulence et l’âpreté
de sa couleur ne réussissent pourtant pas à faire
oublier, chez Cézanne, les insuffisances de mise en
œuvre qui, dans Le Bégonia, par exemple, désar-
çonnent l’admiration. Pourquoi ce coin -de table, à
gauche, est-il si pauvre et si nu? Lui seul empêche
que Le Bégonia soit un chef d’œuvre. Pourquoi la
table sur laquelle repose Le Sucrier veut-elle être
ennuyeusement parallèle à la baguette qui l’enca-
dre? Ce sont là des travers qu’il eût été facile
d’éviter, ce semble, sans faillir à la sincérité. Mais
Cézanne est tout d’une pièce, tout d’une pièce dans
ses défauts, tout d’une pièce dans ses qualités,
 
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