Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 3) — Paris, 1787 [Cicognara, 2479-III-1-2]

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.29076#0224

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
2 10

CHRONOLOGIE HISTORIQÜE

COMTES D E HOLLANDE.
GUILLAUME III.

i3o4- Guillaume III, surnommé le Bon, fils du Comte Jean et de Phi-
lippine de Luxembourg, succéda dans les Etats de Hollande à son pere, ainsi
que dans le Hainaut. Au printems de Eannée suivante , il se rendit à Paris,
où il épousa la Princesse Jeanne , fdle de Charles de France, Comte de Valois.
L’an 13o6, au mois de Juiilet, il conclut une treve de quatre ans avec Robert,
Comte de Flandre. II signa, l’an i3o7 , le 10 Avril, un Traité de paix avec
Jeanll, Duc de Brabant, qui avoit pris parti pour les Flamands dans la der-
niere guerre. Ceux-ci étoient cependant toujours disposés à recommencer les
hostilités contre la Flollande. L’an i3io, les armées des deux Puissances
étant campées vis-à-vis l’une de l’autre, le Comte de Hollande, qui se trou-
voit inférieur en forces, obtient, par l’entremise du Comte de Namur et d’au-
tres Seigneurs, un accommodement dont les conditions attestoient sa foiblesse.
Elles obligeoient Guillaume àse reconnoître feudataire de la Flandre pour une
partie de la Zéelande, à renoncer à ses prétentions sur le Comté d’Alost, le
pays de Waès et les quatre Bailliages , et à assigner à Gui de Flandre autant
de revenu qu’en rapportoient les Isles de Zéelande que Guiilaume tiendroit
en fief de Ia Flandre. (Oudegherst, Chron. de Flcind. 143.) Ce Traité, rnalob-
servé, fut révoqué par un autre signé à Paris dans la mi-Carême i322. (V. S.)
(Kluit, Cod, JDiplom. pp. 1042-1060.) Par celui-ci, Louis, Comte de Flan-
dre , remettoit au Comte de Hollande l’hommage pour la Zéelande ; et Guil-
laume,de son côté,renonça de nouveau à ses prétentions sur le Comté d’Alost.
Ainsi finirent, après avoir duré près de quatre cens ans, les sanglantes contes-
tations que l’ambition de posséder ces Isles avoit causées. {Voy. Louis I,
Comte de FLandre. )

Guillaume reçoit, l’an 1326 , à Valenciennes , Isabelle , femme d’E-
douard II, Roi d’Angleterre, conclut avec elle le mariage de Philippine sa fille
avec le jeune Prince Edouard, et fait équiper une flotte en Hollande pour
reconduire la Reine en Angleterre. Jean de Hainaut fut chargé de cette expé-
dition , qui aboutit à la déposition du Monarque anglois. L’an i328 , le
23 Août, Guillaume combat pour la France à la fameuse journée de Cassel.
L’an i33o , il rétablit son autorité dans la Frise, où elle étoit presque mé-
connue par la négligence de ses prédécesseurs. 11 se rend médiateur, l’an 1332,
entre le Duc de Brabant et le Roi de France, Philippe de Valois , irrité contre
ce Duc pour avoir donné retraite à Robert d’Artois, Comte de Beaumont.
II se brouille, l’an i334, avec le Roi Philippe de Valois, son beau-frere ,
parce qu’il avoit empêché le mariage d’une de ses filles avec le Duc de Bra-
bant, dans la vue de faire épouser Marie sa fille à ce Prince. Ce ne fut point
une boutade passagere. Guillaume , déterminé à n’en point revenir, s’allia se-
crètement, l’année suivante, contre la France avec Edouard III, Roi d’An-
gleterre, qui fut l’ame de la ligue que forma ce dernier. Guillaume n’omit rien
pour la cimenter, la grossir et l’encourager ; mais il n’en vit pas les effets,
étant mort le 7 Juin de l’an 1337 à Valenciennes. De son mariage il laissa un
fils , qui suit, et quatre filles ; Marguerite , qui viendra ci-après ; Jeanne ,
mariée à Guillaume, Comte de Juliers ; Philippine , femme d’Edouaixl III,
Roi d’Angleterre ; et Elisabeth, morte sans alliance. Ce Comte à la valeur
joignoit l’amour de son peuple et un grand zele pour la justice. Un paysan
s’étant venu plaindre à lui que le Bailli de son village lui avoit enlevé une
vache qui nourrissoit sa famille, le Comte, malade alors , fit trancher la tête
à l’accusé dans la chambre où il étoit couché, après l’avoir confronté avec
son accusateur, et condamna le Grand Bailli à payer cent pieces d’or au paysan
pour avoir mis dans la Magistrature unprévaricateur. (Goudhovoden,C/zron. de
Hol. p. 98. ) Par le même esprit d’équité il obligea le Clergé de Hollande à con-
tribuer à l’entretien des digues qui mettoient le pays à l’abri des inondations.
On ne lui reproche qu’un goût excessif pour la magnificence , et sur-tout pour
les fêtes brillantes, telles que les tournois , dont le peuple fit les frais par les
taxes que le Comte lui imposa. ( Voy. Guillaume I, Comte de Hainaut. )

GUILLAUME IV.

1337. Guillaume IV, fds de Guillaume III, lui succéda dans tous ses
Etats. A l’exemple de son pere, il entra dans la ligue formée par le Roi d’An-
gleterre contre la France. L’an i345, piqué contre les Trajectins, propter
quædam vaniloquia, dit Bexa, Ecrivain du tems, il emploie une armée de
28 mille hommes, qu’il avoit destinée contre les Frisons révoltés, pour faire
le siége d’Utrecht, dontl’Evêque, Jean d’Arxel.. étoit pour lors absent. La
place est vigoureusement défendue par Robert d’Arxel, frere du Prélat. Pen-
dant ce siége, qui dura six semaines, l’Evêque, averti par son frere, arrive et
vient à bout d’appaiser le Comte sous la condition que 5oo Bourgeois vien-
dront lui deinander pardon à genoux , nu-pieds et la tête découverte. Jean
de Beaumont, oncle du Comte, fut le médiateur de la paix, ou plutôt de la
treve; car on voit par les Annales de Vossius et d’autres monumens que les

EVÊQUES D’UTRECHT.

de Gueldre. Leur confédération
n’empêcha pas Albert d’entre-
prendre, l’an 1499, le siége de
Groningue. Mais les pluies de
l’Automne et les instances de
l’Evêque l’engagerent à con-
clure une treve avec le Sénat,
après quoi il partit pour la Mis-
nie, laissant Henri, son fils, à
Franexer, où il avoit transporté
le Conseil de la province. La
conduite de ce jeune Prince
ayant irrité les Frisons, ils vien
nent l’assiéger dans Franexer.
A cette nouvelle, Albert engage
le Duc de BrunswicK à voler au
secours de son fils. Les Frisons
essuient par-tout de sanglantes
défaites. Albertarrive lui-même
bientôt, et son fils, qu’il délivre,
exerce la plus affreuse vengean-
ce sur le pays où il avoit été
détenu. Mais le pere, tandis
qu’il assiége Groningue, est ern-
porté, l’an i5oi, par la peste
qui désoloit son année.

L’Evêque Frédéric se brouille,
vers le même tems , avec le
Duc de Gueldre à l’occasion
des Forts de Kuinze sur l’em
bouchure de la riviere de Linde,
dans le Zuyderzée, et de Renoi,
dans le Bailliage de Beest, que
l’un et l’autre réclamoient. La
gueire entre eux éclata l’an
i5io. Le Duc ayant pris à sa
solde deux mille Allemands,
les chargea, lorsqu’ils venoient
le joindre, de surprendre Cam-
pen, ville du haut diocèse d’U-
trecht. Mais les Trajectins les
ayant surpris dans une embus-
cade, firent pendre tous ceux
qui tomberent entre leurs
mains. Irrité de ce traitement
barbare, le Duc voulut user
de représailles. Mais sa ven-
geance ne fut qu’imparfaite,
et des revers, qu’ilessuya après
quelques succès, l’obligerent,
la même année, à demander
humblement la paîx. (Pontan.
Hist. Gelr. p. 641.)

Les Trajectins , l’année sui-
vante, lui fournirent l’occasion
de réparer ses pertes. Mécon-
tens de leur Evêque, ils nom-
merent le Duc de Gueldre leur
Avoué pour l’opposer à Florent
d’Ysselstein, partisan du Pré-
lat. Celui-ci ayant entrepris,
au mois de Février i511 , d’es-
calader Utrecht à la faveur des
glaces, fut rencontré par une
troupe de Gueldrois qui firent
échouer son projet. (Cérisier,
T. II, p. 362.)

La mutinerie persévérante
des Trajectins, fondée princi-
palement sur ce que Frédéric
îaisoit tout sans consulter les
Etats, fit naître la pensèe à ce
 
Annotationen