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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 3) — Paris, 1787 [Cicognara, 2479-III-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29076#0225

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DES COMTES DE HOLLANDE ET DES ÉVÊQUES D’UTRECHT. zu

COMTES D E HOLLANDE.

hostilités entre l’Evêque et le Comte dureîent plusieurs années -, quoîqüe de
tems en tems interrompues par des armistices. Guillaume, après avoir ievé le
siége d’Utrecht, marcha contre les Frisons. Mais, ayant donné dans une em-
buscade près deStaveren, il y fut assommé le 26 Septembre 1045, suivant
BeKa et Hocsem. Jean de Beaumont, qui l’accompagnoit, ne dut son salut.
qu’auzele d’un Ecuyer qui l’entraîna malgré lui sur un vaisseau. La veuve de
Guillaume, dont elie n’avoit point d’enfans, pour se venger des Frisons, fit
confisquer tout ce qu’ils possédoient dans ses terres. Eile fit plus : elle avoit
fondé chez ies Frisons un Monastere dans l’Isle de Mancer; elle y fit mettre
le feu et fit jetter dans la mer tous ceux qui l’habitoient. On remarque qu’Ams-
terdam, sous le régne de Guillaume IV, étoit encore une très petite ville et
fort au-dessous de Staveren, de Dordrecht et de Leyde, vilies dès lors célebres
par le commerce et l’industrie. (Hoy. Guillaumell, Comte de Hainaut, et
Jean, Comte de Soissons. )

MARGUERITE.

1045. Marguerite , soeur de Guillaume IV et femme de l’Empereur Louis
de Baviere, se porta pour héritiere de son frere dans les Comtés de Hollande et
deHainaut. Mais ce ne fut que le i5 Janvier 1046 que l’Empereur prononça
en sa faveur dans la Diete de Nuremberg contre l’avis de plusieurs Princes qui
prétendoient que ces Comtés étoient des Fiefs ouverts à l’Empire. LesEtats
de ces pays ne se contenterent pas cependant de l’investiture que Marguerite
reçut aiors de l’Empereur ; ils voulurent décider eux-mêmes à qui la succes-
sion de Guillaume IV appartenoit. C est ce que rapporte Vossius (1. X,
p. 320); et M. Fischer (Collect. noviss. part. 2, n° 2, p. 10) a pubiié un
écrit daté de l’an 1046, qui porte : Che sont les articles pour que ii con-
vient que Madame l’Emproys (l’Impératricej viegne temprement ou pays
de Hainaut, de Hollande, de Zéelancle et deFrise. Les Etats alléguentsix
motifs’; 1 0 est ke li bonnes gens de chês pays ont en convent à répondre len-
demain de la Candeller , Liquels tous leur semble ki a plus grand droit d’y
estre Sire de chès pays„... SiMadame l’Emproys suist oupays con lui do-
noit le plus grand droit, i queïle avoit le accent cle bonnes gens. Ce ne fut
donc qu’en Février ou Mars 1046 que Marguerite fut Comtesse des pays
qu’011 vient de nommer. Le 7 de Septembre suivant, l’Empereur témoigne
par un Diplôme que Louis, son fils aîné, a renoncé librement en sa présence
et celle des Princes au droit de succession qu’il avoit dans ces Comtés. (Van-
Mieris, T. II, p. 727.) Le même jour il confirma la nomination que l’im-
pératrice avoit iàite de Guillaume, son second fds, pour Verbeider, ou suc-
cesseur éventuel de ses Etats. Marguerite part ensuite au mois de Novembre
pour aller rejoindre son époux en Allemagne. Guillaume , l’an 1348, déclare
îa guerre, par un acte du 6 Septembre, à l’Evêque d’Utrecht. ( Van-Mieris,

T.ll, p. 754.)

Marguerite, l’an x 349 ? P ar Lettres du 5 Janvier, données à Munich, cède
à Guillaume la propriété de la Hollande, de la Zéelande et de la Frise , sous
la réserve d’une pension viagere. Mais , l’année suivante, irritée contre la
conduite cle ce fils, elle vient dans les Pays-Bas, et, par Lettres données au
Quesnoi le mardi après la Fête-Dieu ( î Juin) , elle casse tout ce qu’il a
fait au préjudice de sa Souveraineté. (Ibid. p. 780. ) Guillaume, touché de
repentir, déclare, le 27 Septembre suivant, que, séduit par de mauvais con-
seils, il n’a point rernpli les conditions auxquelles il s’étoit obligé envers sa
mere ; qu’en conséquence il lui a remis les rénes du gouvernement, et releve
ses sujets du serment de fidélité qu’ils lui ont prêté. ( Ibid. p. 786. ) Mais
bientôt il change de disposition, et, soutenu cie la Noblesse qui plioit avec
peine sous les ordres d’une femine, il veut reprendre les Etats dont il s’étoit
démis. Delft et la plupart des villes de la Nord-Hollande et du Kennemerland
se cléclarent pour lui. Marguerite, esfrayée de cette révolution, implore le
secours du Roi d’Angleterre son beau-frere, en lui osfrant le gouvernement
de la Hollande pour un certain nombre d’années. Les Flollandois à cette oc-
casion se divisent en deux factions, les Cabeliaux ( 1 ), attachés à Guillaume,
et les FIoeKins, déclarés pour l’Impératrice. (Ces deux factions subsisterent
long-tems après la mort de Marguerite et de Guillaume.) L’an i35’i, vers le
mois de Février, Marguerite paroît à la hauteur de Veere, dans Plsle de Val-
cheren,avec une ssotte composèe d’Anglois, de Flennuyers et de Zéelandois.
Guillaume qui l’attendoit avec toutes ses forces, dès qu’il l’apperçoit, déploie
! toutes ses voiles pour Ia joindre. Le combat s’engage , et le fils est vaincu par
| sa mere. S’étant sauvé en Hollande, il y trouve dans le zele de ses partisans
£ de promptes ressources pour réparer cet échec. 11 remet à la voile et atteint

EVÊQUES D’UTRECHT.

Prélat de se démettre de son
Evêché. Le Roi Francois I, au-
quel il fit part de ses disposi-
tions, lui conseilla de permu-
ter avec l’Evêque de Metz,
Jean, fds de René d’Anjou,
Duc de Lorraine. Mais l’Em-
pereur Maximilien et l’Archi-
duc Charles son fils, Stadhou-
der ae Hollande, instruits de
son dessein , vinrent à bout,
partie par insinuations, partie
par menaces, de le traverser.
Cédant enfin à leurs instances,
il résigna', l’an i5i6, l’Evêché
d’Utrecht à Philippe, fils natu-
rel de Philippe le Bon, Duc de
Rourgogne, et de Marguerite
Post. 11 mourut, cassé de vieil-
lesse, à Lire en Brabant, l’an-
née suivante, le 26 Septembre,
et sut transporté à Baden pour
yêtre inhumé. {Batavia sacra,

p. 231.)

PHILIPPE

DE BOURGOGNE.

i5i6. Philippe de Bourgo-
gne , successeur de l’Evêque
Frédéric de Bade, étoit Ainiral
de Hollande lorsque celui-ci
lui résigna son Evêché. Ce fut
contre son inclination et par
déférence pour l’Empereur et
i’Archiduc qu’il consentit à ce
changement d’état. Sa naissan-
ce étoit même un obstacle au
nouveau qu’il embrassoit: mais |
douze miile ducats, payés au I
Pape Léon X, leverent cet em- !
pêchement et obtinrent à Phi- 1
lippe le Bref de dispense dont |
il avoit besoin. Les Trajectins
11’apprirent qu’avec regret cette
nomination, persuadés qu’elle
avoit pour but d’asservir leur
Eglise à la Maison d’Autriche.
Mais il fallut plier, et le Ma-
gistrat accorda de bonne grace
ce qu’il ne pouvoit refuser à la
force. Philippe fut installé dans
son Eglise à la tête cle mille J
chevaux; mais il ne fut sacré
que l’anriée suivante. Ce Pré- 1
lat vit naître l’hérésie de Lu- j
ther; et, sans l’embrasser ou- j
vertement, ii se montra dispo- j
sé à la favoriser. Les progrès \
des armes du Duc de Gueidre j
dans la Frise l’engagerent à de-
mander du secours à la Prin-
cesse Marguerite, Gouvernante
des Pays-Bas, pour les arrêter.
Mais les troupes qu’elle lui
fournit travaillerent pour le
compte de la Maison d’Autri- |
che, qu’elles rendirent entière-

8 (i) Ce fut sous le régne de Marguerite que prirent naissance les

deux factionsdesCabeliauxet des Hoexins, quipartagerent long-tems
la Hollande. Les premiers, qui tenoient pour le Prince, furent ainsi
appellés du nom d’un poisson fort commun en Hollande. Les se-

conds prirent leur nom du mot Hoex, qui veut dire l’hameçon avec J
lequel on prend le cabeiiau. Les deux partis se distinguerent par
ia couleur de leurs bonnets; ies Hoexins les avoientrouges, les autres
les portoient gris.
 
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