DES DUCS D E CARINTHIE.
58i
propre palais, situé sur une montagne voisine appellée
Weingarten, ou des Vignes, à une iieue de Rasenberg.
L’Empereur Henri III, dans un Diplôme donné ,
au mois de Novembre io55, en faveur de l’Eglise de
S. Zénon de Vérone , parle du Duc Welphe avec éloge.
11 11e paroît pas qu’il ait prolongé ses jours au-delà
de l’année suivante. On doute s’il fut marié. Ce qui
estcertain, c’est qu’il mourut sans postérité. Par son
testament, il avoit légué ses vastes Domaines à diffé-
rentes. Eglises; mais Imitza, sa mere, qui vivoit en-
core, empêcha l’effet de cette disposition indiscrete.
Elle avoit une hlle nommée Cuniza, ou Cunégonde,
femme d’Azzon d’Est, Marquis de Ligurie, et deux
petits-fils nés de ce mariage , Welphe et Foulques.
Ayant fait venir l’aîné auprès d’elie, Iinitza le mit en
possession de tous les biens de ses ancêtres maternels
en Allemagne. C’est l’auteur de la Maison, actuel-
lement subsistante , de BrunswicK. 11 devint par la
suite Duc de Baviere. Le second hérita des biens de
son pere , et fonda la Maison d’Est ou de Modene.
( Doy. Weiphe I, Duc de Baviere.)
C O N R A D III.
io5y au plus tard. Conrad, ou Conon, parentde
l’Empereur, est qualifié Duc de Carinthie, l’an 1007,
par Lambert d’Aschaffenbourg. Cnono, dit-il, cogna-
tus Regis Dux factus est Carentenorum. Le même
Ecrivain dit qu’il mourut l’année suivante , io58,
comme il étoit sur le point d’entrer dans la Carin-
thie, qu’il n’avoit pas encore vue. C’est tout ce que
nous savons de lui.
BERTHOLD D E ZERIN GEN,
dit LE BARBU, ET MARQUARD.
1060. Berthold, clit le Bareu, Duc de Zéringen,
I er de son nom, ayant perdu l’espérance d’obtenir le
Duché de Suabe, que i’Empereur Henri 111 lui avoit
promis, reçut, de i’impératrice Agnès, en dédommage-
ment, l’an 1060, le Duché de Carinthie avec la Mar-
che de Vérone. L’Empereur Henri IV, à sa demande,
lui associa, depuis , son fiis de même nom que lui.
Mais, l’an 1070, Henri, le voyant lié avec les Saxons
rebelles, donna la Carinthie avec ses annexes à Mar-
quard, fds d’Adalbéron cl’Eppenstein, qui avoit autre -
fois possédé ce Duché. Pour ne pas, toutefois, jeter
Berthold dans le désespoir, il lui fit entendre qu’il ne
lui avoit donné Marquard que pour collégue. Celui-ci
finit ses jours au mois de Mai 1077, laissant de Liu-
pi'RCH son épouse, Liutold , qui suit; Henri, qui vien-
dra ensuite; Ulric, qui devint Patriarche d’Aquilée en
1086, mort en 1121 ; et Herman , fait Evêque de Pa-
doue en io85, mort en 1087. Berthold n’avoit point
pardonné au Roi Henri sa déposit.ion. II iui rendit la
pareille, le i3 Mars 1077, à la Diete deForcheim,
où il donna son suffrage pour l’élection de l’Anti-
César llodolphe de Suabe ( Lambert. Schafnab. )
Mais il ne jouit pas long-tems du plaisir de la ven-
geance: ii suivit Marquard, son rival, au tombeau
dans le mois de Juillet 1077 ou 1078. (Voy. les Ducs
de Zéringen. )
L I U T O L D.
1077. Liutold, fils aîné de Marquard d’Eppenstein,
lui succéda au Duché de Carinthie et dans la Marche
de Vérone. II étoit alors à la suite de l’Empereur dans
son expédition d’Italie. II servit ce Prince avec zele
pendant plusieurs années; mais il ne persévéra pas
dans la fidélité qu’il lui devoit, L’ambition, à la hn,
en fit un ingrat. L’an 1090, il se joignit aux ennemis
de Henri, dans l’espérance de parvenir, par sa dépo-
sition, à l’Empire. Mais la mort, qui le surprit cette
même année, fit évanouir ce dessein perfide.
1090.
d’Istrie ,
H E N R I II.
IIenri, que l’Empereur avoit fait Mârqtiis
succéda , i’an 1090, à Liutold son frere,
mort sans lignée , au Duché de Carinthie. L’an 1096,
il acheva i’Abbaye deS. Lambert, cornmencée par son
pere dans la haute Stirie. 11 eut, connne son frere , un
compétiteur de la Maison de Zéringen; c’étoit Ber-
thold III, qui prenoit aussi le titre de Duc de Carinthie.
L’an 1114? l’Empereur Henri V confirma la fondation
du Alonastere de S. Lambert par ses Lettres datées du
16 Janvier , dans lesquelles ii appelle le Duc Henri
son neveu: Petitione Henrici Ûucis Carinthice 11e-
potis nostri. ( Froélich , Archont. Carinth. p. 36.)
Ce terme, nepotis, ne peut être pris ici dans le sens
propre, attendu que le Duc Henri étoit beaucoup plus
âgé que cet Empereur. Lazius et Mégiser placent sa
mort au 25 Mars 1127, d’après d’anciens monumens.
II avoit épousé, i° Liutkarde, 2 0 Béatrix, 3° Sophie,
fille de Léopold le Beau, Marquis d’Autriche, dont
il eut une fiile , mariée à Engelbert d’Ortenbourg ,
Comte de Lavant. Par la mort de Henrill, le Duché
de Carinthie, au défaut d’hoirs mâles, sortit de la
Maison d’Eppenstein pour passer dans ceile de La-
vant, appeilée depuis de Sponheim.
HENRI III, dit LE JEUNE.
1127. Henri, fils d’Engelbert, Comte de Lavant,
Marquis d’Istrie, etd’Hedwige deCarinthie, succéda,
l’an 1127, à son aïeul maternel, Henri II, dans le
Duché de Carinthie. Mais il n’en jouit pas long-tems,
étant mort, au mois de Février n3o, sans laisser de
postérité. Peridaat ce court intervalle, il eut de grands
démêlés avec Conrad I, Archevêque de Saltzbourg. Ce
Prélat, excédé par les violences qu’il exerçoit à son
égard, prit le parti de l’excommunier. Le remede pro-
duisit son esfet. Flenri s’humilia, et étant venu de-
mander pardon, nu-pieds , à PArchevêque, il ob-
tint son absolution. (Pez, Ânecd. T. III, part. II,
p. 242.)
ENGELBERT, ou ENGILBERT.
113o. Engelbert , frere de Henri III, lui succéda
au Duché de Carinthie, qu’il joignit au Marquisat
d’Istrie, dont il étoit pourvu dès 1128. Des réflexions
qu’il fit ensuite sur la vanité des choses d’ici-bas , le
déterminerent, l’an 1135, à quitter le mondeetàse re-
tirer dans un Monastere, où ii finitses jours ie 28 Avril
1142» Utha, sonépouse, fille de Gebbhard, Comte
deSultzbach, le fit pere d’Ulric, qui suit ; d’Engel-
bert, Marquis d’Istrie en 1138 , vivant encore en
1164 ; de Rapothon, Comte d’Ortenbourg; et de Ma-
thilde, femmè de Thibaut le Grand, Comte de Cham-
pagne.
U L R I C I.
1135. Ulric , FIs aîné d’Engelbert, devint son suc-
cesseur au Duché de Carinthie après son abdication.
L’an 1137', il fut de l’expédition de l’Empereur Lo-
thaire en Italie. On le voit, l’année suivante, parmi
les souscripteurs d’un Diplôme que l’Empereur Conrad
donna, à Bamberg, en faveur de l’Abbaye de S. Blaise,
dans la Forêt noire. (Hergott, Geneal. Domûs Austr.
T. II, p. i58. ) Le P. Froélich rapporte sa mort à l’an
1143, ou à l’année suivante. De sa femme, dont on
ignore le nom, il laissa quatre fils, Henri, qui suit;
Udalric; Bernard; et Herman.
H E N R I IV.
1144 au plus tard. Henri, fils aîné du Duc Ulric,
et son successeur, se trouve qualifié Duc de Carinthie
dans un Diplôme de Conrad I, Archevéque de Saltz-
H
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propre palais, situé sur une montagne voisine appellée
Weingarten, ou des Vignes, à une iieue de Rasenberg.
L’Empereur Henri III, dans un Diplôme donné ,
au mois de Novembre io55, en faveur de l’Eglise de
S. Zénon de Vérone , parle du Duc Welphe avec éloge.
11 11e paroît pas qu’il ait prolongé ses jours au-delà
de l’année suivante. On doute s’il fut marié. Ce qui
estcertain, c’est qu’il mourut sans postérité. Par son
testament, il avoit légué ses vastes Domaines à diffé-
rentes. Eglises; mais Imitza, sa mere, qui vivoit en-
core, empêcha l’effet de cette disposition indiscrete.
Elle avoit une hlle nommée Cuniza, ou Cunégonde,
femme d’Azzon d’Est, Marquis de Ligurie, et deux
petits-fils nés de ce mariage , Welphe et Foulques.
Ayant fait venir l’aîné auprès d’elie, Iinitza le mit en
possession de tous les biens de ses ancêtres maternels
en Allemagne. C’est l’auteur de la Maison, actuel-
lement subsistante , de BrunswicK. 11 devint par la
suite Duc de Baviere. Le second hérita des biens de
son pere , et fonda la Maison d’Est ou de Modene.
( Doy. Weiphe I, Duc de Baviere.)
C O N R A D III.
io5y au plus tard. Conrad, ou Conon, parentde
l’Empereur, est qualifié Duc de Carinthie, l’an 1007,
par Lambert d’Aschaffenbourg. Cnono, dit-il, cogna-
tus Regis Dux factus est Carentenorum. Le même
Ecrivain dit qu’il mourut l’année suivante , io58,
comme il étoit sur le point d’entrer dans la Carin-
thie, qu’il n’avoit pas encore vue. C’est tout ce que
nous savons de lui.
BERTHOLD D E ZERIN GEN,
dit LE BARBU, ET MARQUARD.
1060. Berthold, clit le Bareu, Duc de Zéringen,
I er de son nom, ayant perdu l’espérance d’obtenir le
Duché de Suabe, que i’Empereur Henri 111 lui avoit
promis, reçut, de i’impératrice Agnès, en dédommage-
ment, l’an 1060, le Duché de Carinthie avec la Mar-
che de Vérone. L’Empereur Henri IV, à sa demande,
lui associa, depuis , son fiis de même nom que lui.
Mais, l’an 1070, Henri, le voyant lié avec les Saxons
rebelles, donna la Carinthie avec ses annexes à Mar-
quard, fds d’Adalbéron cl’Eppenstein, qui avoit autre -
fois possédé ce Duché. Pour ne pas, toutefois, jeter
Berthold dans le désespoir, il lui fit entendre qu’il ne
lui avoit donné Marquard que pour collégue. Celui-ci
finit ses jours au mois de Mai 1077, laissant de Liu-
pi'RCH son épouse, Liutold , qui suit; Henri, qui vien-
dra ensuite; Ulric, qui devint Patriarche d’Aquilée en
1086, mort en 1121 ; et Herman , fait Evêque de Pa-
doue en io85, mort en 1087. Berthold n’avoit point
pardonné au Roi Henri sa déposit.ion. II iui rendit la
pareille, le i3 Mars 1077, à la Diete deForcheim,
où il donna son suffrage pour l’élection de l’Anti-
César llodolphe de Suabe ( Lambert. Schafnab. )
Mais il ne jouit pas long-tems du plaisir de la ven-
geance: ii suivit Marquard, son rival, au tombeau
dans le mois de Juillet 1077 ou 1078. (Voy. les Ducs
de Zéringen. )
L I U T O L D.
1077. Liutold, fils aîné de Marquard d’Eppenstein,
lui succéda au Duché de Carinthie et dans la Marche
de Vérone. II étoit alors à la suite de l’Empereur dans
son expédition d’Italie. II servit ce Prince avec zele
pendant plusieurs années; mais il ne persévéra pas
dans la fidélité qu’il lui devoit, L’ambition, à la hn,
en fit un ingrat. L’an 1090, il se joignit aux ennemis
de Henri, dans l’espérance de parvenir, par sa dépo-
sition, à l’Empire. Mais la mort, qui le surprit cette
même année, fit évanouir ce dessein perfide.
1090.
d’Istrie ,
H E N R I II.
IIenri, que l’Empereur avoit fait Mârqtiis
succéda , i’an 1090, à Liutold son frere,
mort sans lignée , au Duché de Carinthie. L’an 1096,
il acheva i’Abbaye deS. Lambert, cornmencée par son
pere dans la haute Stirie. 11 eut, connne son frere , un
compétiteur de la Maison de Zéringen; c’étoit Ber-
thold III, qui prenoit aussi le titre de Duc de Carinthie.
L’an 1114? l’Empereur Henri V confirma la fondation
du Alonastere de S. Lambert par ses Lettres datées du
16 Janvier , dans lesquelles ii appelle le Duc Henri
son neveu: Petitione Henrici Ûucis Carinthice 11e-
potis nostri. ( Froélich , Archont. Carinth. p. 36.)
Ce terme, nepotis, ne peut être pris ici dans le sens
propre, attendu que le Duc Henri étoit beaucoup plus
âgé que cet Empereur. Lazius et Mégiser placent sa
mort au 25 Mars 1127, d’après d’anciens monumens.
II avoit épousé, i° Liutkarde, 2 0 Béatrix, 3° Sophie,
fille de Léopold le Beau, Marquis d’Autriche, dont
il eut une fiile , mariée à Engelbert d’Ortenbourg ,
Comte de Lavant. Par la mort de Henrill, le Duché
de Carinthie, au défaut d’hoirs mâles, sortit de la
Maison d’Eppenstein pour passer dans ceile de La-
vant, appeilée depuis de Sponheim.
HENRI III, dit LE JEUNE.
1127. Henri, fils d’Engelbert, Comte de Lavant,
Marquis d’Istrie, etd’Hedwige deCarinthie, succéda,
l’an 1127, à son aïeul maternel, Henri II, dans le
Duché de Carinthie. Mais il n’en jouit pas long-tems,
étant mort, au mois de Février n3o, sans laisser de
postérité. Peridaat ce court intervalle, il eut de grands
démêlés avec Conrad I, Archevêque de Saltzbourg. Ce
Prélat, excédé par les violences qu’il exerçoit à son
égard, prit le parti de l’excommunier. Le remede pro-
duisit son esfet. Flenri s’humilia, et étant venu de-
mander pardon, nu-pieds , à PArchevêque, il ob-
tint son absolution. (Pez, Ânecd. T. III, part. II,
p. 242.)
ENGELBERT, ou ENGILBERT.
113o. Engelbert , frere de Henri III, lui succéda
au Duché de Carinthie, qu’il joignit au Marquisat
d’Istrie, dont il étoit pourvu dès 1128. Des réflexions
qu’il fit ensuite sur la vanité des choses d’ici-bas , le
déterminerent, l’an 1135, à quitter le mondeetàse re-
tirer dans un Monastere, où ii finitses jours ie 28 Avril
1142» Utha, sonépouse, fille de Gebbhard, Comte
deSultzbach, le fit pere d’Ulric, qui suit ; d’Engel-
bert, Marquis d’Istrie en 1138 , vivant encore en
1164 ; de Rapothon, Comte d’Ortenbourg; et de Ma-
thilde, femmè de Thibaut le Grand, Comte de Cham-
pagne.
U L R I C I.
1135. Ulric , FIs aîné d’Engelbert, devint son suc-
cesseur au Duché de Carinthie après son abdication.
L’an 1137', il fut de l’expédition de l’Empereur Lo-
thaire en Italie. On le voit, l’année suivante, parmi
les souscripteurs d’un Diplôme que l’Empereur Conrad
donna, à Bamberg, en faveur de l’Abbaye de S. Blaise,
dans la Forêt noire. (Hergott, Geneal. Domûs Austr.
T. II, p. i58. ) Le P. Froélich rapporte sa mort à l’an
1143, ou à l’année suivante. De sa femme, dont on
ignore le nom, il laissa quatre fils, Henri, qui suit;
Udalric; Bernard; et Herman.
H E N R I IV.
1144 au plus tard. Henri, fils aîné du Duc Ulric,
et son successeur, se trouve qualifié Duc de Carinthie
dans un Diplôme de Conrad I, Archevéque de Saltz-
H
Tome ///.