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CHRONOLOGIE HISTORIQUE
bourg, en ikveur de l’Àbbaye de Reichesperg, daté
du 22 Octobre 1144* ( Froélich, p. /[%. ) Conrad de
Zéringen prenoit aussi le même titre, comme on le
voit dans un Diplôme de l’Empereur Conrad III, du
18 Octobre 1145, qu’il souscrivit comme témoin.
( Freélich. ) L’an 1148, il perdit Bernard, son frere,
qui périt dans la déroute qu’essuya, dans l’Asie mi-
neure , l’Empereur Conrad, qu’ii avoit accompagné à
la Croisade. L’an 11S8, Henri servit de sa personne
l’Empereur Frédéric I dans son expédition d’Italie.
L’an 1161, chargé-par ce Prince d'une Ambassade
à la Cour de l’Empereur Manuel , le vaisseau sur
lequel il s’étoit embarqué fit naufrage, et lui-même
périt dans cet accident. ( Chron. Augustense , apud
Freher. T. I, p. 5i 1. ) Radevic le qualifie d’homme
plein de valeur, et fort expérimenté au métier des
armes. Nous ignorons Ie nom de sa femme, dont il
11e laissa point d’enfans.
H E R M A N,
11 61. Herman, frere de Henri IV, lui succëda au
Duclié de Carinthie, qu’il posséda l’espace d’environ
vingt ans, étant mort le 5 Gct. de l’an 1181. De son
mariage avec une femrne dont le nom est resté dans
l’oubli, il laissa deux fds, Ulric , qui suit, et Ber-
nard, qui viendra ensuite.
U L R I C l4.
1181. Ulric, fils aîné d’Herman, lui succéda fort
jeune au Duché de Carinthie , dont il fut solemnel-
lement investi, par l’Empereur Frédéric I, à la Diete
d’Erford. On le voit aussi, Pan 1192, à celle de Ra-
tisbonne, tenue, au mois de Janvier, par l’Empereur
Henri VI. L’an 1201, se voyant attaqué de la lepre,
il remit son Duché à Bernard son frero. II approchoit
alors de sa fin, qui arriva l’année suiyante. (Froélich.)
B E R N A R D.
1201. Bernard , successeur d’Ulric son frere au
Duché de Carinthie, paroît, avec cette qualité, dails
un Acte clu 27 Janvier 1202, par lequel les Ducs
d’Autriche et de Carinthie accommodent Ies différends
qui s’étoient élevés entre Pélegrin, Patriarche d’Aqui-
lée, et les Comtesde Goritz. Bernard fut attaché suc-
cessivernent aux Empereurs Philippe , Otton IV, et
Frédéric II. Ce dernier ayant prévalu sur les deux
autres , Bernard suivit le cours de la fortune et se
rnontra l’un des plus zélés partisans de ce Prince, qu’il
accompagna dans la plupart de ses expéditions. C’est
ce qui paroît par sa signature, qui se rencontre dans
un grand nombre de Diplômes que ce Prince fit expé-
dier en divers tems et en divers lieux. L’an 1284^ ü
fonda l’Abbaye de Landestrost, dans la vallée de To-
plitz , pour des Cistercieûs. (Froélich. ) L’an 1242 , il
s’entremit, avec succès, pour la délivrance de F'rédèric
Gosse de Griven, que Flenri, Comte d’Ortenbourg, re-
tenoit en prison, comrae le prouve la Charte qu’il fit
expédier à ce sujet le 9 Septembre de cette année.
( Ibid. ) L’an 1246, après la mort de Frédéric le Bel-
licjiieupc, Duc d’Autriche , il prétendità laSeigneurie
de Carniole, dont il prit le titre ; mais c’est tout ce
qu’il en eut. L’an 1262, les usurpations qu’il fit sur
les terres de l’Evêché de Frisingue, ayant été déférées
au Pape Innocent IV, lui attirerent une excommuni-
cation, dont il fut frappé le 14 Août de cette année.
(Froélich. ) 11 mourut au mois de Février 1256, et fut
enterré au Monastere de Landestrost. (Rubeis.) De
Jutte son épouse, de la Maison royale de Bohême,
il eut 'Ulric , qui suit ; Bernard , mort avant son
pere, et enterré auprès de lui; Philippe, qui vieudra
ci-après; et Marguerite.
U L R I C III.
1256. Ulric, fds aîné de Bérnard, et son succes-
seur au Duché dc. Carinthie, et dans le titre de Sei-
gneur de Carniole , avoit été envoyé, dès l’an 1245,
avec 200 chevaux, au secours de Vv renceslas III, lioi
de Bohême , contre Frédéric le BeUiqueux , Duc
d’Autriche. Mais, ayant été battu et fait prisonnier, il
n’avoit recouvré sa liberté que l’année suivante. Son
mariage avec Agnès de Méranie , que le Duc d’Au-
triche avoit répudiée du consentement des Evêquesj
fut une des conditions de son élargissernent. L’an
1260, il fonda Ia Chartreuse de Vronitz, ou Frauden-
tlial (enlatin Jucunda Vaüis), dont son pere avoit
conçu le projet, que le tems et les conjonctures ne
lui avoient pas permis d’exécuter. L’an 1262, il
confirma et dota l’Hôpital de S. Antoine de PoxsrucK,
fondé par Otton I, Duc de Mtranie, son beau-pere.
Devenu veuf, il ëpousa, en secondes noces, l’an 1263,
Agnès, fille d’Herman VI, MarquisdeBade, et deGer-
trude d’Autriche. L’an 1268, il fit cette fameuse
Charte par laquelle, au cas qu’il mourût sans enfans,
il instituoit son héritier universel Przémislas-Otto-
carell, Roi de Bohême, son cousin, sans faire men-
tion de Philippe son frere, qui avoit été élu Arche-
vêque de Saltzbourg en 1266, et n’étoit pas encore
sacré. Les Elats de Carinthie ne furent pas consultés
pour ce Testament. Dans la crainte que Philippe ne
les fitintervenir un jour pour annuller cet Acte, Ulric
et Ottocare s’employerent pour le faire substituer àGré-
goire de Montelongo, Patriarche d’Aquilée, mort le
8 Octobre 1269; etilsy réussirent. Philippe fut élu
Patriarche le 24 du même mois. Ulriç mourut trois
jours après sans laisser de postérité.
P H I L I P P E;
1269. Phïlippe, Patriarche élu d’Aquiîée, trompa
les précautions qu’UIric son frere avoit prises pour
l’exclure de sa succession. Appuyé des Etats de Ca-
rinthie , il se nrit en possession de ce Duché, et prit
en même tenis le titre de Capitainede Frioul, que son
frere avoit porté sur la fm de ses jours. Cependant
Przémislas-Ottocare envoya Conrad, Prévôtde Brinn,
pour demander l’exécution du Traité fait entre Uiric
et lui. Mais Pliilippe eut l’adresse de gagner Conrad ,
et de le inettre dans son parti. Le lioi de Bohême,
indigné de l’infidélité de son Ministre, se hâla de ter-
miner, parun accommodement, la guerre qu’il avoit
alors avec Etienne, Roi de Hongrie; après quoi il fit
passer une armée en Carinthie, sous la conduite d’Ul-
ric de Lichtenberg. 11 y vint lui-mème bientôt après,
et répandit la terreur dans le pays. Les Seigneurs de
Carinthie et de Carniole le prierent de suspendre les
hostilités. On choisit des arbitres pour décider la que-
relle. Leur décision fut en faveur du B.oi de Bohêrne.
Philippe , obligé de lui remettre toutes les places
dont il s’étoit rendu maître , et de lui céder toutes ses
prétentions sur la Carinthie et la Carniole, se retira
dans l’Autriche avec un modique revenu qui lui fut
assignë. Mais, l’an 1274, s’étant assuré de la protec-
tion de l’Empereur Rodolphe, il reprit le titre de Duc
de Carintliie. Rodolphe, dans le même terns, fait som-
mer Ottocare dese démettre de l’Autriche, de la Ca-
rinthie, de la Carniole et de la Stirie, pour s’en ètre
emparé sans le consentement des Etats de l’Empire.
Le Roi de Boliême envoie, l’an 1275, à la Diete de
VVurtzbourg, Bernard, Evêque de Secxau, etHenri,
Prévôt d’Ettingen , pour y dèfendre sa cause. Mais ses
moyens ayant été rejeiés, on en vint aux arrnes l’année
suivaute. Rodolphe, après avoir remporté quelques
avantages sur Ottocai'é, s’avança vers Vienne, dont il
forma ie siége. Ottocare alors proposa de mettre l’af-
^ faire en arbitrage. Berthoid, Evêque de Wiirtzbourg,
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
bourg, en ikveur de l’Àbbaye de Reichesperg, daté
du 22 Octobre 1144* ( Froélich, p. /[%. ) Conrad de
Zéringen prenoit aussi le même titre, comme on le
voit dans un Diplôme de l’Empereur Conrad III, du
18 Octobre 1145, qu’il souscrivit comme témoin.
( Freélich. ) L’an 1148, il perdit Bernard, son frere,
qui périt dans la déroute qu’essuya, dans l’Asie mi-
neure , l’Empereur Conrad, qu’ii avoit accompagné à
la Croisade. L’an 11S8, Henri servit de sa personne
l’Empereur Frédéric I dans son expédition d’Italie.
L’an 1161, chargé-par ce Prince d'une Ambassade
à la Cour de l’Empereur Manuel , le vaisseau sur
lequel il s’étoit embarqué fit naufrage, et lui-même
périt dans cet accident. ( Chron. Augustense , apud
Freher. T. I, p. 5i 1. ) Radevic le qualifie d’homme
plein de valeur, et fort expérimenté au métier des
armes. Nous ignorons Ie nom de sa femme, dont il
11e laissa point d’enfans.
H E R M A N,
11 61. Herman, frere de Henri IV, lui succëda au
Duclié de Carinthie, qu’il posséda l’espace d’environ
vingt ans, étant mort le 5 Gct. de l’an 1181. De son
mariage avec une femrne dont le nom est resté dans
l’oubli, il laissa deux fds, Ulric , qui suit, et Ber-
nard, qui viendra ensuite.
U L R I C l4.
1181. Ulric, fils aîné d’Herman, lui succéda fort
jeune au Duché de Carinthie , dont il fut solemnel-
lement investi, par l’Empereur Frédéric I, à la Diete
d’Erford. On le voit aussi, Pan 1192, à celle de Ra-
tisbonne, tenue, au mois de Janvier, par l’Empereur
Henri VI. L’an 1201, se voyant attaqué de la lepre,
il remit son Duché à Bernard son frero. II approchoit
alors de sa fin, qui arriva l’année suiyante. (Froélich.)
B E R N A R D.
1201. Bernard , successeur d’Ulric son frere au
Duché de Carinthie, paroît, avec cette qualité, dails
un Acte clu 27 Janvier 1202, par lequel les Ducs
d’Autriche et de Carinthie accommodent Ies différends
qui s’étoient élevés entre Pélegrin, Patriarche d’Aqui-
lée, et les Comtesde Goritz. Bernard fut attaché suc-
cessivernent aux Empereurs Philippe , Otton IV, et
Frédéric II. Ce dernier ayant prévalu sur les deux
autres , Bernard suivit le cours de la fortune et se
rnontra l’un des plus zélés partisans de ce Prince, qu’il
accompagna dans la plupart de ses expéditions. C’est
ce qui paroît par sa signature, qui se rencontre dans
un grand nombre de Diplômes que ce Prince fit expé-
dier en divers tems et en divers lieux. L’an 1284^ ü
fonda l’Abbaye de Landestrost, dans la vallée de To-
plitz , pour des Cistercieûs. (Froélich. ) L’an 1242 , il
s’entremit, avec succès, pour la délivrance de F'rédèric
Gosse de Griven, que Flenri, Comte d’Ortenbourg, re-
tenoit en prison, comrae le prouve la Charte qu’il fit
expédier à ce sujet le 9 Septembre de cette année.
( Ibid. ) L’an 1246, après la mort de Frédéric le Bel-
licjiieupc, Duc d’Autriche , il prétendità laSeigneurie
de Carniole, dont il prit le titre ; mais c’est tout ce
qu’il en eut. L’an 1262, les usurpations qu’il fit sur
les terres de l’Evêché de Frisingue, ayant été déférées
au Pape Innocent IV, lui attirerent une excommuni-
cation, dont il fut frappé le 14 Août de cette année.
(Froélich. ) 11 mourut au mois de Février 1256, et fut
enterré au Monastere de Landestrost. (Rubeis.) De
Jutte son épouse, de la Maison royale de Bohême,
il eut 'Ulric , qui suit ; Bernard , mort avant son
pere, et enterré auprès de lui; Philippe, qui vieudra
ci-après; et Marguerite.
U L R I C III.
1256. Ulric, fds aîné de Bérnard, et son succes-
seur au Duché dc. Carinthie, et dans le titre de Sei-
gneur de Carniole , avoit été envoyé, dès l’an 1245,
avec 200 chevaux, au secours de Vv renceslas III, lioi
de Bohême , contre Frédéric le BeUiqueux , Duc
d’Autriche. Mais, ayant été battu et fait prisonnier, il
n’avoit recouvré sa liberté que l’année suivante. Son
mariage avec Agnès de Méranie , que le Duc d’Au-
triche avoit répudiée du consentement des Evêquesj
fut une des conditions de son élargissernent. L’an
1260, il fonda Ia Chartreuse de Vronitz, ou Frauden-
tlial (enlatin Jucunda Vaüis), dont son pere avoit
conçu le projet, que le tems et les conjonctures ne
lui avoient pas permis d’exécuter. L’an 1262, il
confirma et dota l’Hôpital de S. Antoine de PoxsrucK,
fondé par Otton I, Duc de Mtranie, son beau-pere.
Devenu veuf, il ëpousa, en secondes noces, l’an 1263,
Agnès, fille d’Herman VI, MarquisdeBade, et deGer-
trude d’Autriche. L’an 1268, il fit cette fameuse
Charte par laquelle, au cas qu’il mourût sans enfans,
il instituoit son héritier universel Przémislas-Otto-
carell, Roi de Bohême, son cousin, sans faire men-
tion de Philippe son frere, qui avoit été élu Arche-
vêque de Saltzbourg en 1266, et n’étoit pas encore
sacré. Les Elats de Carinthie ne furent pas consultés
pour ce Testament. Dans la crainte que Philippe ne
les fitintervenir un jour pour annuller cet Acte, Ulric
et Ottocare s’employerent pour le faire substituer àGré-
goire de Montelongo, Patriarche d’Aquilée, mort le
8 Octobre 1269; etilsy réussirent. Philippe fut élu
Patriarche le 24 du même mois. Ulriç mourut trois
jours après sans laisser de postérité.
P H I L I P P E;
1269. Phïlippe, Patriarche élu d’Aquiîée, trompa
les précautions qu’UIric son frere avoit prises pour
l’exclure de sa succession. Appuyé des Etats de Ca-
rinthie , il se nrit en possession de ce Duché, et prit
en même tenis le titre de Capitainede Frioul, que son
frere avoit porté sur la fm de ses jours. Cependant
Przémislas-Ottocare envoya Conrad, Prévôtde Brinn,
pour demander l’exécution du Traité fait entre Uiric
et lui. Mais Pliilippe eut l’adresse de gagner Conrad ,
et de le inettre dans son parti. Le lioi de Bohême,
indigné de l’infidélité de son Ministre, se hâla de ter-
miner, parun accommodement, la guerre qu’il avoit
alors avec Etienne, Roi de Hongrie; après quoi il fit
passer une armée en Carinthie, sous la conduite d’Ul-
ric de Lichtenberg. 11 y vint lui-mème bientôt après,
et répandit la terreur dans le pays. Les Seigneurs de
Carinthie et de Carniole le prierent de suspendre les
hostilités. On choisit des arbitres pour décider la que-
relle. Leur décision fut en faveur du B.oi de Bohêrne.
Philippe , obligé de lui remettre toutes les places
dont il s’étoit rendu maître , et de lui céder toutes ses
prétentions sur la Carinthie et la Carniole, se retira
dans l’Autriche avec un modique revenu qui lui fut
assignë. Mais, l’an 1274, s’étant assuré de la protec-
tion de l’Empereur Rodolphe, il reprit le titre de Duc
de Carintliie. Rodolphe, dans le même terns, fait som-
mer Ottocare dese démettre de l’Autriche, de la Ca-
rinthie, de la Carniole et de la Stirie, pour s’en ètre
emparé sans le consentement des Etats de l’Empire.
Le Roi de Boliême envoie, l’an 1275, à la Diete de
VVurtzbourg, Bernard, Evêque de Secxau, etHenri,
Prévôt d’Ettingen , pour y dèfendre sa cause. Mais ses
moyens ayant été rejeiés, on en vint aux arrnes l’année
suivaute. Rodolphe, après avoir remporté quelques
avantages sur Ottocai'é, s’avança vers Vienne, dont il
forma ie siége. Ottocare alors proposa de mettre l’af-
^ faire en arbitrage. Berthoid, Evêque de Wiirtzbourg,