Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 3) — Paris, 1787 [Cicognara, 2479-III-1-2]

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.29076#0790

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
77* CHRONOIOGI

1

plus sage que n’avoiîètè Anîiibal dans îes expéditions
de Cuines, de Pouzole, de Naples et deNole, soute-
noit queles grands Capitaiues ne devoient, ni se char-
ger de plusieurs entreprises à la fois, ni abandoriner
celles qu’ils avoient entamées , pour ne poinl nuire à
leur réputation, et relever, en se désistant, le cou-
rage de l’eimeini. On poursuivit donc le siége ; et les
Capouans alors étant venus trouver Fabius, lui de-
nianderent la permission de retourner sains et saufs
dans leur patrie. jVIais , tandis qu’on parlementoit, le
Consul s’étant adroitement rendu maitre de la porte
par où ils étoient sortis, le massacre cormnença au de-
bors et audedans. Les pvisonniers capouans et cartha-
ginois que i’on fit, ayant été envoyés à Roxne , y fu-
rent renfermés dans des cachots et le reste des habi-
■tans distribué dans les viiles du voisinage. Fabius
étant passé delà dansle Samnium , en dévasta la cam-
pagne et prit de force les villes de Compulteria, de
Telesa, de Lossa, de Mela,de Fiesoli et d’Orbitanio,
de Blanda dans la Basilicate, et d’Anca dans la Pouille.
On faitétat de q.5 rnilie hommes que les vainqueurs
mirent à mort ou firent prisonuiers dans ce pays , ou-
tre trois cens soixante et dix fhyards qui , ayant été
pris et envovés à Ilome, y furent précipités de la Ro-
che Tarpéiene , après avoir èté battus de verges. ( T.
Liv., Decad. 3 , L. IV, c. to. )

L’an 542 de Rome, tandis qu’Annibal est occupé
à faire iesiége de Tarente , les deux Consuls, Appius
Claudius Puicheret Q. Fulvius Flacctis, forment le des-
sein d’assiéger Capoue. Ftant arrivés, chacun avec deux
légions, dans leSamnium, ils jettentlaterreur parmi les
Capouans,qui, setrouvantdcpourvus de vivres,dépu-
tent au Général africain pour le prier de leur procurer
ies nioyens de subsister, atiendu que tous les chemins
qui aboutissoient à leur viile étoient fertnés par les
Romaîns. Aunibal ayant aussitôl fait ramasser tous îes
grains qui étoient dans la Calabre , chargea son
Lieutenant Hannon de les faire transporter à Capoue.
Celui-ci s’acquitta fidèlement de cet ordre. Mais son
convoi ayant été rencontré par le Consul Fabius, il y
eut un si terrible combat entre les troupes qui l’escor-
toient et les Romains que ces derniers eurent besoiu
de toute Pardeur et la fermeté de leur courage pour
obtenir la victoire : V'icit omnia pertinax virtus , dit
Tite Live. Le camp des Carthaginois fut emporté par
ks Romains, au milieu d’un combatoù iîs mirent à
mort phis de sixmille hommes, outre sept mille pri-
sonniers qu’ils fireut. On. recouvra aussi tout ie butin
qu’Hannon avoit fait sur les amis du Peuple romain.
Les Capouans ne tarderent pas à faire part de ce re-
vers au Général africain qui s’obstinoit au siége de
Tarente, lui mandanten même ternsquelesdeux Con-
suls étant retournés à Bénevent, qui n’est qu’à une
journée de marche de leur ville, ils étoient près de
voir l’armée romaine sous leursmurs, et que , sans un
promptsecours, Capouetomberoit au pouvoirde Pen-
nemi en moinsde tems qu’il n’en avoit mis à se rendre
maîlre d’Arpi. Ce qu’ils avoient lieu de craindre 11e
tarda pas d’arriver. Les deux Consuls, après avoir fait
degrandsmagasins à Casüinetàl’embouchure du Vol-
turne, comtnencerent à s’approcher de Capoue pour
enfaire le siége. Annibal cependant avoit à cœurde 11e
pas abandonner cette ville ni ses alliés. Mais, dans le
mêine tems, il apprit que le PréteurCn. Fulvius , qui
commandoit une armée dans la Pouille, devenu in-
solent pour queîques petits avantages qu’il avoit rem-
portés sur Ies terres qui obéissoient aux Carthaginois,
ne gardoit plus aucune discipline militaire. Sur cette
nouvelle il jugea à propos de marcher sans délai
contre une armée tumultueuse etvagabonde, et pa-
rut subitement dans laPouilIe. Le Préteur,à son ar-
rivée, plein de confiance, marche à sa rencontre, et
l’atsaque avec tant de désordre que toute son armëe
fut mise en déroute et taillée en pieces jusqu’au nom-
hre de dix-sept mille hommes, deux miile ayant eu

E HÏSTORIQUE

peine à s' ,écliapper après que le Gènéral eutpris la fuite
avec deux cens chevaux.

Ce succès releva les espérances des Capouans et
ranima leur courage ; mais, d’un autrecôté, leConsuI
AppiusClaudius, étant retournéau carnp de Capoue,
après avoirdonné ses ordres pour l’approvisionnement,
y retrouva Q. Fuîvius son collegue qui rassembloit
toutes les rnachines nécessaires pour battre la place.
lis rappellerent alors de SuessLila le Préteur Clau-
dius Néron, qui vint promptement les joindre après
avoir laissé une petite garnison dans la place. Capoue
se vit donc environnée de trois camps etde trois armées.
Réduits à se renfermer dans leurs rnurs, après avoir
fait de vains eflorts pour rompre les travaux des assié-
geans , les Capouans députerent une seconde fois au
Général africain pour le conjurer de venir incessam-
ment à leLir secours dans une conjoncture où ils se
voyoient non seulement bloqués , mais étroitement
resserrés par ies assiégeans. JJans le même tems arri-
verent de Rorne des lettres clu Préteur Publius Cor-
nélius aux Consuls , par lesquelles il les chargeoit
d’avertir les Capouans qu’avant les ides ( ou le i5 )
de Mars il seroit libre à chacun d’entrer ou de sortir
de la vilîe avec les effets qu’il jugeroit à propos d’em-
porter ; mais que , passéce terme, quiconque resteroit
; àCapoue ou tenteroit de s’èchapper, seroit également
traité comme ennerni. T.Live dit (Decad. 3, L. i3,
c. 18 ) que ies porteurs de cette déclaration furent j
reçus à Capoue non seulement avec mépris mais avec
des injures et des menaces. De nouveauxdéputès, en-
voyés de Capoue au Général africain , le trouverent
en marche vers Brindes. Sa réponse à l’exposé qu’ils
firent de l’état de leur ville fut qu’auparavant ii les
avoit délivrés d’un siége; mais que pour le présent, les
ennemis avant prévenu son arrivée , il n’ètoitpas en
son pouvoir de les secourir. Réflèchissant toutefois,
après les avoir congédiés, surla honte qui rejailliroit
pour lui d’avoir abandonné une ville dont Palliance
lui avoit procuré celles de toutes les viîles de la Cam-
panie , il se détermina à faire de nouveaux efforts en
faveur de Capoue : ayant donclaissé la plus grande
partie de ses bagages en Calabre , il choisit ce qu’il
y avoit de ph.is ieste dans sa cavalerie et son infan-
terie, et, s’étant inis en campague , il dirigea sa route
vers la Campanie. Arrivé au Château de Galatia , il
s’en rendit le maitre après en avoir chassé ia garni-
son ; de là étant allé camper dans une vallée pro-
fonde , derriere les Monts Tifata , il fit donner avis
aux Capouans du tems où il attaqueroit les Ro-
mains , afin qu’aussitôt, dans une sortie gènérale ,
ils vinssent fondre sur eux de toute part ; ce qui fut
exécuté. Tite Live dit que ce fut une surprise , les
Roinains n’ayant point étè préveuus de l’arrivée d’An-
nibal. Quoi qu’il en soit , on cornbattit de part et
d’autre avec un grand acharnement. On fait étatde
huit mille Carthaginois et de trois mille Campa-
niens qui périrent dans la mêlée; mais peu s’en fallut
qu’Annibal ne se rendît maître du camp des Romains
dont il avoit déja emportè un quartier. Nullement
abattu par la perte qu’il avoit faite, il s’avisa ,
puisqu’il ne pouvoit sauver Capoue par la force , de
transporter , pour faire diversion, son arrnée dans le
voisinage de Rome : c’étoit ce qu’il auroit dû faire
après la bataille de Cannes, et qu’il se repentoit de
n’avoir pas fait : mais il pensoit qu’en s’approchant
subitement de Rome , la terreur qu’il inspireroit par
là y répandroit le trouble , ce qui lui faciliteroit le
moyen d’enlever au moins quelques uns de ses quar-
tiers ; qu’alors ou les deux Consuls ou tout au moins
l’un d’eux ne manqueroient pas d’accourir au se-
cours de Rome ; que leurs forces étant ainsi divisées,
il seroit facile à lui-même ou aux Capouans de battre
les Romains. D’après ce plan il s’avance vers Rome ,
et ayant assis son camp sur les bords de l’Anio
( aujourd’hui le Teverone), il fait hardiment le tour
 
Annotationen