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Clément, François [Hrsg.]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 3) — Paris, 1787 [Cicognara, 2479-III-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29076#0897

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DES SEIGNEURS DE FAUQUEMONT.

XIX

leur écrire. On ouvrit lé mois suivant à Lduvain cîe
nouvelles conférences sur ce sujet, qiii durerent plu-
sieurs jours; mais elles n’abontirent qu’à une proro-
gation des treves jusqu’à la nativité de S. Jean. Dans
cet intervalle le fils du Seigneur de Heinsberg, ou
ce Seigneur lui - même, et Jean de Fauquemont,
frere de Renaud , entreprirent une expédition contre
la ville de Fauquemont : leur dessein étoit de s’en
rendre maîtres par un stratagême qu’ils avoient ima-
giné.lls y envoyerent un espion quitrouvalemoyen de
découvrir le mot que Reuaud av'oit donné au corps-de-
garde en sortantun jourdela viile, eten informa sur le
champ ses maîtres. Ceux-ci partirent aiors dèsla nuit
avec un gros de troupes , et, après s’être assurés
d’un poste dans un village à peu de distance de la
ville, ils se prësenterent devant la place deman-
dant d’y eutrer. La sentinelle les ayant pris au
signal pour un parti des troupes de la garnison qui
avoit, selon toute apparence, accompagué son Sei-
gneur, leur ouvrit la porte et fut taillée en pieces.
L’alarme se répandit d’abord dans îa ville ; une
partie des habitans se sauva dans le château ; le reste
périt, sans distinction d’âge ou de sexe, par le fer et par
îes fiammes ; ensuite l’ennemi détraisit, au moins
partiô , ies murailles et retourna sur ses pas

en

Renaud attribuant cette infractionde la treveau Duc
de Brabant comme au principal auteur, prit sa re-
vanche sur le Duché de Limbourg, ety envoya un de
ses Ossiciers, le Chevalier de Sleide , qui le parcourut
le flambeau à la rnain et en emmena au-delà de qua-
tre milie bestiaux. Le Roi de Bohême regârdoit aussi
le Duc de Brabant comme l’auteur des hostilités
exercées ccntre la ville de Fauquernorlt, et lui en frt
des reproches, dans une entrevue qu’ilseui'ent au mois
de Déc. de cette année à Nivelle pour terminer le pro-
cès du Seigneur de Fauquemont. La réponse du Duc
fut qu’à la vérité il s’étoit trouvé quelques uns de
ses gens à l’expédition contreFauquemont ; mais que
c’avoit été à son insu, et que cette entreprise n’avoit
été quel’effet d’un ressentiment particulier du frlsdu
Seigneurde Heinsberg contre Renaud; qu’ainsi il ne
s’étoit rienfait contre l’accommodementpassé au mois
d’Octobre de l’année précédente ; mais que cesSei-
gneursavoient paraccident exécuté le démantelement
de la ville de Fauquemont , que Renaud avoit dif-
féré d’effectuer. Le Duc ajouta que ce Seigneur con-
trevenoit actuellement à ce Traité en faisant réparer
les fortifications de sa résidence *, et qn’ainsi, vule dé-
lai du Roi de Bohême à prononcer sa sentence arbi-
trale , quoique le terme limité à cet effet fût déja
écoulé depuis plusieurs mois , il ne lui restoit que
d’entamer d’autres voies pour forcer ce Seigneur à iui
donner satissaction. Sur cela le Roi et leDuc se quit-
terent assez mécontens l’un de i’autre, et s’envoye-
rent réciproquement ie même jour une déclaratioii
de guerre.

L’an ia3g ( Chron. Egmond.), au mois de Mars ,
le Duc de Brabant vint de nouveau mettre le siége
devant le château et la vihe de Fauquemont, dont il
forca la garnison de se rendre, après une vigoureuse
défense, le 11 Mai suivant. Les habitans ayant reçu
la permission de se retirer, la place fut rasée. Le Roi
deBohême, au commencement de Juillet,étant revenu
de son expédition contre les Prussiens dans son Com-
té de Luxembourg , chercha à rassembler une bonne
arinée pour retabiir les affaxres de Renaud . cepeu-
dant le Cornte de Hollande engagea le Pvoi et le Duc
à mettre leur différend en arbitrage. Les arbitres pro-
noncerent en faveur duScigneur ueFauquemont, en-
joignant au Duc de recoustruire son chàtean et de lui
payer huitmille livres cle gros, grossoriim, en declom-
magement. I.e Duc refnsant d’obéir à cette sentence ,
la guerre continua entre les Princes et le Seigneur de
Fauquemont, cequicausa l’hiver suivantbeaucoupde
torts au Duc par les ravages qu’il éprouva dans le Duché

dë Limbourg. Au printems de l’an r 33ô, îe Roi de Bd
liême, sorr protecteur, à la tête d’une arniée considéra-
ble, se dispose à porter la désolation dans lé Brabant.
Le Duc prévient le inalheur de ses sujets en agréant un
accommodement que le Comte de Hollande avoit
proposé. L’année suivante Renaud accompagna leRoi
de Bohême en Italie. De retour aux Pays*Bas, iis en-
trerent, au mois d’Avril i33a, tous les deux dans la
ligue que Philippe de Valois , Roi de France, avoit
formée contre le Duc de Brabant pour avoir refusé de
congédier de son pays llobert d’Artois , beau-frere et
ennemi de Philippe. On étoit sur le point d’en venir
aux rnains le i3 Mai de la même année, lorsque Ie
Comte deHainautménagea une treve de six semaines.
Philippefitmêmepeude tems aprèslapaixavecleDuc,
etserendit encorO, de l’aveu des parties, i’arbitre de
ses disférends avec les autres Princes , qui devoient
déduire leurs griess à la charge du Duc avant le mois
de Mai de l’an 1333 , après quoi il prononceroit son
jugement à Noël de la même année. Renaud n’eut
pas la satisfaction de voir la fm de cette asfaire ; car
ayant encore été, la même année i332, assiégédans
sonchâteau de Montjoie parle DLicdeBrabant,suivant
lesuns, ouparle Comte de Juliers, selon les autres,
il fnt atteint à la tête d’une fleche tirée au hasard,
dans le moment qu’il avoit ôté son casque pour res-
pirer après une sortie qri’il venoit de faire. Ce Sei-
gneur, au rapport d’Henricourt, sut de son tems le
plus braveet le plus courageux de tous les Flamands.
11 avoit époLisé, suivant le même Ecrivain , Marie
de Baustershem et Brabant, dont il eut Thierri et Jean
sessuccesseurs, avec cinq filles ; i°. Philippe, héritiere
de la Seigneurie de Fauquemont après la mort de ses
freres, mariée, en i36a, à Henri de Flandre, Sei-
gneur de Ninove ; 2°. N., mariée dès avant i320,
à Jean, Comte de Sponheim ; 3». Béatrix , nommée
ainsi par ButKens , épouse de Thierri, Seigneur de
Génap et de Bréderod , morte en i364; Marie, la
quatrieme, devint Abbesse à Maubeuge ; et la cin-
quieme , Chanoinesse en Allemagne , conçut un
tel chagrin de la vente de Fauquemont faite par sa
soeur, qu’elle enperditle sens. ButKens aomisla deu-
xieme de ces filles ; mais il ajoute en revanche Wale-
ran , tué au siége de F’auquenioiit en 1329 ; Margue-
rite, Dame de Sconeace ; Âdélaïde, femme de Henri,
Comte de Vianden, Seigneur de Grimberg. Le même
Auteur dit encore que Iienaud convola à de secondes
noces avec Elisabeth, fille de Gérard IV, Çomte dë
Juliers.

THIEBRI III.

133s. Thierri III, après îa mort dePxenaud son pere,
hérita non seulement desesSeigneuries, mais aussi de
sabravoure,etse distinguaparmi les Capitainesde son
tems. II se trouva, suivant Henricourt, en qualité de
Maréchal à l’armée des Princes confédérés contre Ie
Duc de Brabant, l’an 1332. La maniere dont cet Au-
teur en parle fait voir que son pere ne vivoit plus
alors, et qu’ainsi il faudroit placer le siége de Mont-
joie tout au commencement de cette année : cepen-
dant Butxens met expressément Renaud et son frere
Jean , Seigneur de Borne, entre les Princes qui pri-
rent les armes contre le Duc. Quoi qu’il en soit ,
Thierri, sans attendre ie jugement que le Pcoi de
France devoit prononcer sur les prétentions des Con-
fédérés contre le Duc de Brabaut, eutra dans la nou-
velle ligue que le Comte de Flandre noua contre
ce Prince au mois de Décembre i333. Les AUiés,
au mois de Mars de l’année suivante, s’emparerent
de Rolduc et de Sittaert; mais le 20 du même mois
on convint d’une treve, qui fut encore renouveliée
I dans lasuite, jusqu’à ce qL.’enfin le Roi de France, de
| l’aveu des parties , prononça sa sentence arbitrale le
 
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