Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux (9.1884)

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Elies ont été trouvées, il y a trois jours
seulement, dans une maison qui devait
ôtre une trattoria. Tout près de là, mais
dans la rue, on a trouvé aussi l’empreinte
d’un cadavre, qui vient detre moulé. Le
corps était entouré d’une épaisse ceinture,
sans plis, en cuir probablement, ce qui
fait snpposer que c’était celui d’un gla-
diateur. »

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Dans la séance de la Société des Anti-
quaires de France du 20 février dernier,
M. R. de Lasteyrie a annoncé le résultat
des fouilles entreprises dans le chceur de
la cathédrale de Nantes. La crypte qui y a
été découverte se compose d’une abside
semi circulaire, au centre de laquelle se
dressent quatre colonnes de granit. Un
hanc de pierre contourne la partie infé-
rieure de i’abside et supporte des colonnes
engagées. Dans le déambulatoire qui entou-
rait l’abside règne une série de colonnes
semblahles; enfin trois petites baies sont
percées dans le mur qui sépare l’abside du
déambulatoire et deux rnurs de construc-
tion romaine traverscnt les fondations du
monument. Sous le banc de pierre, on a
trouvé trente-huit monnaies d’argent du
xiT sièclc; dans ie déambulatoire, on a
découvert un certain nombre d'ossements
et un squelette intact près duquel était
placë un grand vase à couvercle. Ge monu-
ment date au plus tard du milieu du
xi° sièçle. On peut le rapprocher de la
crypte de Saint-Seurin à Bordeaux et de
celle de Sainte-Groix à Quimperlé. Malheu-
reusement il est à craindre que les travaux
de reconstruction qui s’exécutent actuelle-
ment dans le chœur de la cathédrale de
Nantes n’amènent la destruction de ces
curieux débris. Aussi M. de Lasteyrie,
prévenu de la découverte par une note
adressée à M. Anatole de Barthélemy, par
MM. Montfort etKerviler, s’est-il empressé
d’appeler la sollicitude de ia Commission
des Monuments historiques sur cette
crypte. La Société des Antiquaires de

Franceacru devoir s’associeraux démarches
faites auprès du Ministre des cultes,
démarches dont nous souhaitons vivement
le succès.

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* *

La Commission des Monuments histo-
riques a tenu, le 29 février dernier, une
importante séance. Elle a voté diverses
sommes pour travaux de consolidation
aux églises de Saint-Maurice d’Epinal,
d’Aregno en Corse, de Léoncel dans la
Drôrne et pour le château de Beaucaire.
Elle a accordé une somme de 10,000 fr.
pour suhvenir aux fouilles des arènes de
Paris, et a voté l’acquisition, au compte
de l’Etat, du curieux cloître d’Abon-
dance ( Haute-Savoie ) et des peintures du
xiv e siècle qui le décorent. D’autre part,
elle a rejeté une proposition de restaura-
tion de l’arc de Saint-Remy (Bouches-du-
Rhône), et a chargé trois de ses membres
d’aller examiner sur place les travaux de
consolidation que nécessite le temple de
Diane à Nîmes. La Commission s’est
ensuite occupée de l’Hôtel de ville de
Figeac, qu’il est question d’aliéner et de
démolir. Elle a énergiquement protesté
contre un pareil acte de vandalisme, et a
cru devoir appeler toute l’attention de
l’administration sur ce curieux rnonu-
ment, rare et élégant spécimen des cons-
tructions civiles du xnT' siècle. Elle a enfîn
prononcô le classement de la porte monu-
mentale du cimetière de Sizun (Finistère)
qu’un projet de route menace de destruc-
tion, et a réclamé du service des ponts et
chaussées l’étude d’un nouveau tracé qui
respecte cette porte. Enfin elle a reçu de
M. de Lasteyrie communication de divers
plans relatifs à l’intéressante crypte de la
cathedrale de Nantes dont nous avons
annoncé plus haut la découverte, et elle
a chargé un de ses membres, M. de
Baudot, inspecteur général des édifices
diocésains, d’aviser aux moyens pratiques
d’en assurer la conservation.