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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 9.1884

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Heuzey, Léon: La stèle des Vautours: étude d’archéologie chaldéenne, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25357#0176

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— 168 —

tion ou dans une bataille, plutôt qu’arrachés à des cadavres par le bec même
des oiseaux. La pierre brisée ne laisse plus compter que six de ces rapaces;
mais il v en avait certainement un plus grand nombre : ils volent tous dans le
même sens, vers le côté gauche du monument. Immédiatement au dessous,
commence l’inscription, dont le début est marqué par une case en retraite ;
puis les autres cases s’alignent sur quatre rangs horizontaux, occupant tout le
champ inférieur du fragment.

Les têtes humaines sont remarquables par leur caractère. Elles ont le crâne
nu et la barbe rasée, le nez aquilin, réuni au front par une seule courbe, les
sourcils épais, qui se joignent, les yeux aliongés, horizontaux, presque trian-
gulaires, l’oreille remontée; ce type se retrouve d’ailleurs, à quelques détails
près, dans toutes les autres ligures de la stèle.

Quant aux oiseaux, les formes animales ne sont pas aussi franchement
caractérisées ici que dans l’ancien art égvptien. Cependant les vautours sont les
seuls oiseaux de proie qui volent ainsi en troupe et qui s’attaquent à des débris
de cadavres. On les reconnaît à la courbure de leur bec, à ieur tète dénudée,
ainsi qu’à la longueur de leur cou, sur lequel le sculpteur chaldéen a des-
siné des plumes comme sur ie reste du corps, ce qui n’est pas tout à fait
exact, au moins pour l’espèce la plus commune de ces animaux.

Contrairement à la première description cjue j’avais donnée du fragment, on
a supposé que cette partie haute de la stèle représentait la perspective lointaine
d’un champ de bataille, où les vautours, posés à terre, rongeraient sur place
les débris des morts 1. L’observation n’est pas confirmée par une étude attentive
du monument. Sans doute quelques bas-reiiefs assyriens et particulièrement
un tableau de bataille du règne d’Assour-nazir-habal, montrent bien, aux der-
niers plans du terrain, l’horrible curée, à iaquelle prennent part des corbeaux
et des vautours' 2 ; mais la scène est ici différente.

1. Pen-ot et Chipiez. Hhtoire de l'art dans L’an-

tiquilc, p. 590. —Mon ami M. Georges Perrot,
dans le deuxième volume de son Histoire dc l'art,
s’est occupé aussi de ces curieux fragments ; il en
a publié plusieurs reproductions et il leur a con-
sacré quelques pages pleines d’intérêt et de savoir.

Sur différents pointsde détail, il propose des inter-
prétations qui s’écartent de celles que j’avais don-
nées. Ces objectionsméritent d’être prises en sérieuse
considération, et je les discuterai avec soin dans la
suite de la présente étude.

2. Layard. Monuments, U, pl. 56; cf. I, pl. ”20.
 
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