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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 9.1884

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Chronique
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https://doi.org/10.11588/diglit.25357#0311

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CHRONIQUE

30 SEPTEMBRE 1884

ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS & BELLES-LETTRES

SÉANQE DU 11 JUILLET 1884.

M. Oppert lit un mémoire sur la langue
des Elamites. II a découvert, dit-il, cette
langue en 1862, et il a reconnu qu’elle
appartenait à la famille sémitique. Un
vocabulaire de cet idiome, comprenant qua-
rante-huit mots, vient d’ètre découvert au
Musée Britannique. M. Delitzscli a voulu
voir dans ce monument un spécimen de la
langue des Cosséens, tribu de hrigands
des montagnes de la Susiane. M. Oppert
rejette cette hypothèse : la iangue en
question est, selon lui, celle des Elamites
ou Hammurabi, peuple sémitique, distinct
des Assyriens. II a donc été parlé, dans le
bassin du Tigre, qu.atre langues diiïérentes,
pour lesquelles l'écriture cunéiforme a été
également employée : le sumérien, l’éla-
mite, le suso-médique et l’assyrien. Ces
quatre idiomes emploient, pour exprimer
une même idée, des mots entièrement
diiférents : ainsi pour désigner le ciel, on
dit, selon qu’on parle l’une ou l’autre de
ces langues, anna, dagigi, kik et samu;
pour « Dieu », dingir, bashu, anna'p et
ilu; pour « honorer », kar, nimgirab,
kukti et edir, etc.

M. Delisle présente, au nom de Madame
la comtesse de Bastard d’Estang et au
sien, une planche de fac-similé héliogra-
phique qu’il a fait exécuter, d’après un
manuscrit de Saint Gall, pour combler
une lacune de l’ouvrage de feu M. le
comte de Bastard d’Estang, Peintures et
ornements des manuscrits. 11 annonce en
même temps qu’un exemplaire de choix et
très complet de ce somptueux ouvrage

vient d’être donné à la Bibliothèque
Nationale par la veuve du fils de l’auteur,
Madame la comtesse de Bastard d’Estang.

M. le D r Hamy lit un mémoire sur les
peintures d’un tombeau égyptien de la
XVIIP dynastie (xvn e siècle avant notre
ère), où sont représentés des hommes de
peuples divers. On- y distingue quatre
groupes ethniques principaux. M. Hamy
s’attache à identifier les divers petipies
fîgurés ; il s’aide pour cela des données
que fournissent à la fois l’archéologie,
l’histoire naturelle et l’ethnographie. II
croit pouvoir établir que les Rotennou sont
un peuple du Liban, les gens de Poun, les
Somalis, etc.

SÉANCE du 18 Juillet 1884.

M. le Ministre de l’instruction publique
accuse réception de la délibération de
l’Académie, en date du 23 juin, relative
aux mesures à prendre pour la conserva-
tion des monuments anciens dans les pos-
sessions françaises. II craint que des difïi-
cultés financières n’empôchent de donner
des suites à cette délibération. M. Deloche
réclame une loi contre les destructeurs de
monuments.

M. le Ministre de l’instruction publique
transmet une communication de M. le
Vice-Consul de France à Brindisi au sujet
d’une mosaïque représentant le Labyrinthe,
Thésée et le Minotaure, découverte récem-
ment dans cette ville. Cette mosaïque sera
prochainement placée au musée de Brin-
disi.

M. Deloche cominunique un rapport de
M. le capitaine d’artillerie Bernard, sur
quelques monuments mégalitbiques obser-
vés chez les Touaregs, au cours de la pre-
 
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