Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux (9.1884)

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ropinion qu’il avait déjà émise, à savoir
ijue les modèlesde l’époque païenne étaient
encore en usage dans les ateliers où l’on
sculptait les sarcophages chrétiens à lepo-
que mérovingienne. Ce fait a dérouté ies
archéologues du siècle dernier, qui hien
souvent ont cherché à expliquer par la
mythologie les scènes représentées sur des
sarcophages dont ils ont méconnu ie carac-
tère chrétien ; c’est ainsi que la résurrection
de Lazare a pu ètre prise pour une céré-
monie du culte d’Isis.

M. Ernest Desjardins communique trois
inscriptions latines, dont le texte lui a été
transmis par M. Ernest Bahelon, de la part
de M. Mangiavacchi, administrateur dc
l’Enfida. II faut attendre des estampages
pour donner de ces monuments une lecture
définitive ; mais dès maintenant on peut
dire que deux de ces inscriptions mention-
nent une cité inconnue jusqu’ici, lc Muni-
cipium Aurelium Augustum Segemes ; ia
troisième mentionne un chevalier romain
portant le titre de procurator regionis
Hadrimetinae.

SOCIÉTÉ NATIONALE DES ANTIQUAIRES DE FRANCE

Séanüe du 5 Novemhriî 1884.

M. Mowat communique, de la part de

M. Germer-Durand, une inscription gau-
loise inédite conservée à l’Ermitage de

N. -D. de Laval, près Colias (Gard); elle sc
lcrmine par une formule déjà connue :
dede bratonde Kanten...

M. Mowat présente ensuite deux hagues
antiques en or trouvées à Amiens, et appar-
tenant à M. Feuardent. Le chaton de
l’une d’elles porle un husle gravé en creux;
l’autre hague, de trèsgrand diamètre, porte
l’inscription FIDEM CONSTANTINO.

SÉANCE DU 12 Novembre 1884.

M. de Laigue , consul de France à
Livourne, adresse à la Société les photo-
graphies de dcux vases du xvi c siècle, cn

émail, appartenant à M. Volpini, de Li-
vourne. MM. Saglio et de Montaiglon
émcttent des doutes sur i’authenticité de
ces vases.

M. Courajod lit une note sur deux ma-
nuscrits de la Bihliothèque do Vienne
(Autriche). Le premier est un traité dédié
à Margueritc d'Autriche, duchesse de
Savoie, orné de miniatures françaises, ré-
drgé en français par un jurisconsulte
napolitain, Michel Riz, membre du parle-
mcnt de Paris sous Louis XII. Le second
est une traduction française de THisloire
des Juifs, de Josèpbe, splendidement illus-
trce dc miniatures, datée de 1 463, et attri-
huée à un auteur irnaginaire, lc moine
Rcquier. M. Courajod étahlit que ce nom
dc Requier, qu’il faut rayer do l’histoire
littéraire cle Ja France, provient d’une
lecture inattenlive d’un discours en vers
adressé par l’auteur inconnu au lecteur,
dans les termes suivants :

Des lisants je requier, pour tont rétributoire,

Avoir mon esperit en dévote mémoire.

Requier, au lieu d’ôtre un nom d’homme,
veut dire tout simplement : Je demande.

M. Bertrand communique, en les ac-
compagnant d’observations, les photogra-
phies de divers objets appartenant au Musée
de Laibach (Carniole). Ces objets provien-
nent des anciens cimetières de Saint-Mar-
garetlien et de Watsch, à peu de distance
de Laibach. La pièce principale est une
ciste avec des bas-reliefs représentant des
scènes de la vie réelle ; M. Bertrand voit
dans ces découvcrtes la preuve d’un ancien
courant de civilisation qui serait remonté de
la vallée du Danube dans la direction de
l’Ouest.

M. Flouest fait remarquer que les hra-
cclets perlés qui figurent dans ces photo-
graphies sont identiques à ceux qu’on
trouve dans lcs tumulus de Bourgogne.
D’autres olijets, au contraire, sont tout à
fait différents.

GAZKTTF. AKOHrOLOGIQUE. — ANXF.:: 1881

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