Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 9.1884

DOI issue:
Nouvelles diverses
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.25357#0384

DWork-Logo
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
— 37G —

longtemps pareille fête. Ce n’est pas seule-
ment la collection d’un amateur au goût
le plus fin et lc plus sûr, c’est aussi
la collection d’un savant et d’un érudit.
Chacune des séries de la collection Davillier
répond à un livre que son possesseur a
publié ou qu’il allait publier lorsque la
mort est venue inopinément l’arracher à
ses études. Nous ne pouvons songer à
décrire ici une collection que dans quelques
jours tout le monde pourra admirer ;
d’autres, plus autorisés que nous, l’ont
d’aüleurs déjà fait ; ils ont rappelé dans
quelles douloureuses circonstances — le
testamont est daté du 10 janvier 1871
— Davillier, dans un élan de patriotisme,
fit cadeau à la France d’une collection à
laquelle il avait consacré toule sa vie.
Ce qu’il ne faut pas non plus oublier,
c’est que si l’Etat bénéficie de ce mouve-
ment généreux, c’est grâce à la libéralité
non moins grande de Madame la baronne
Davillierqui, respectueuse jusqu’au bout de
la volonté du défunt, a consenti à se dépouil-
ler de son vivant, pour remplir ce ([u’elle
savait ôtre le plus cher désir de son mari.
Pourquoi faut-il que cette collection , après
avoirété un moment réunie dans notre grand
musée national, doive ôtre ensuitc disper-
sée, contrairement à la volonté de celle qui
seule a le droit d’interpréter un testament
dont on invoque en vain la lettre ? Nous
nous plaisons encore à espérer qu’on hési-
tera devant un pareil démembrement.
Nous ne constatons que trop, tous les jours,
les résultats funestes de l’éparpillement de
nos collections nationales. Alors qu’à
l’étranger partout on groupe, on classe et
l’on renonce à un système suranné, nous
continuons en France la vieille routine
dont nous recueillons ensuite les résultats
signilicatifs. On nous ferait difficilement
admettre que le Musée de la manufacture
nationale de Sèvres. musée tout technique
et pratique, doive ôtre transformé en un
musée artistique proprement dit. Ceux qui
l’ont fondé n’ont certesjamais cu semblable
intention; pour l’étude, un seul, deux
échantillons de chaque espèce suffisent. On
rii'ait hien d’un directeur de cabinet d’his-
toire naturelle qui alignerait dans une
vitrine, vingt papillons ouvingtcoquillages

exactement semblables ; le cas est le môme
cependant, et collectionner à Sèvres une
dizaine de porcelaines des Médicis, ou une
foule de faïences hispano-moresques, nous
semble une hérésie de même nature.
Davillier a d’ailleurs assez largement fait
les choses pour contenter tout le monde ;
un partage équitable serait lc seul moyen
de mettre fin à des querelles mesquines,
dont le seul résultat pourrait ôtre d’empô-
cher des actes de générosité dont nous avons
tant besoin. E. M.



+ ★

M. Maurice Pnou, membre de l’Ecole
française de Rorne, nous communique la
note suivante :

« Les chanoines de Sainte-Marie Majeure
ayant voulu réparer une cloche de la
basilique qui était brisée, se sont aperçus
quhdle portaitune inscription duxin 6 siècle
mentionnant sa première fonte par l’ouvrier
Alfano, et sa refonte en 1289 par Guidoto
Pisano, aux frais de Pandolfo Savelli. La
cloche portait en outre les armoiries des
Savelli. Lesjournaux de Rome annoncent
que, pour éviter de trop fortes dépenses,
les chanoines auraient malheureusement
décidé de sacrifier ce précieux monument
et d’en employer le métal à la fonte de la
nouvelle cloche. R serait mème déjà, dit-
on, transporté à la fonderie Lucenti. »



* ¥

Une fort intéressante découverte a étô
faite pendant le courant du mois d’octobre
dernier dans la cathédrale d’Evreux. On a
mis au jour la tombe de levèque Jean dc
la Cour d’Aubergenville, décédé en 1256.
A côté du corps de l’évêque a été trouvée
sa crosse, dont l’élégante volute en cuivre
émaillé, de fabrication limousine, porte au
centre une variante de la représentation,
bien connuo, de saint Michel et du dragon.
A la main du défunt on a recueilli son
anneau pastoral, magnifique spécimen de
l’orfèvrerie du xm e siècle : c’est une bague
en or décorée de filigranes et munie d’un
gros chaton en forme de quatrefeuille, orné
d’un beau cabochon entouré de pierres plus
 
Annotationen