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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 9.1874

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Nr. 1
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Jacquemart, Albert: L' Extrême Orient au Palais de l'Industrie
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https://doi.org/10.11588/diglit.21838#0059

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L’EXTRÊME ORIENT AU PALAIS DE L’INDUSTRIE.

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compliquée. Le soin qu’il s’imposa scrupuleusement, ce fut de noter
la provenance de chaque espèce, son nom, son prix, et de fournir ainsi à
l’étude des bases toutes nouvelles.

Aussi il s’est trouvé que parmi ces objets rapportés sans prétention
aucune beaucoup vont devenir pour nos céramistes un curieux et pro-
ductif enseignement ; d’autres vont nous mettre sur la trace des centres
jusqu’alors inconnus d’où proviennent d’anciens ouvrages mal classés
dans les collections ; plusieurs encore permettront de remettre à leur
place des poteries que la spéculation livrait aux amateurs comme des mer-
veilles, tandis que ce sont les productions usuelles qu’une industrie
avancée entre toutes livre à des consommateurs de goût.

Pour bien faire comprendre ce qui va suivre, il n’est peut-être pas
inutile de rappeler en peu de mots quelles ont été les origines de l’art
céramique au Japon. Il y fut importé, nous dit l’histoire, l’an 27 avant
notre ère, par une émigration sino-coréenne, et les Coréens contribuèrent
pendant longtemps à ses progrès. Ce fut dans la province d’Omi qu’eurent
lieu les premiers travaux. Il existait en même temps dans la province
d’Idsoumi un athlète du nom de Nomino Soukouné qui faisait des vases
en faïence et en porcelaine et surtout des figurines destinées à être
substituées aux esclaves qu’il était d’usage d’inhumer avec leurs maîtres.

U faut reconnaître, dès lors, qu’il a existé à Nippon deux industries
parallèles : l’une introduite du dehors, ayant un caractère étranger,
l’autre toute nationale et employant, paraît-il, des matériaux différents
de la première, puisqu’on désigne ces matériaux sous le nom de faïence,
bien qu’en langage céramique vrai il serait sans doute plus exact de
dire grès.

En effet, d’après les mémoires publiés jusqu’ici, c’est au perfection-
nement des pâtes dures cuisant à haute température que les potiers
japonais auraient constamment travaillé, et plus particulièrement à la
pâte dure translucide ou porcelaine. La collection de M. Cernuschi con-
firme d’ailleurs ces indications puisque, parmi la foule des grès de tous
genres, décorés ou non, mats ou vernissés, des porcelaines épaisses ou
minces à peintures diverses, nous trouvons à peine deux pièces dont
l’apparence soit celle d’une poterie tendre, terre cuite émaillée ou ver-
nissée.

Examinons donc ces curieux échantillons dans l’ordre géographique
des lieux de production et en commençant, bien entendu, par la grande
île de Nippon, berceau de l’art et de la civilisation.

La province de Moesasi, dans le Tookaïdoo, où se trouve la capitale,
Yédo ou Iédo, appelle d’abord nos investigations ; on y a fait deux genres
 
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