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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 9.1874

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Nr. 1
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Jacquemart, Albert: L' Extrême Orient au Palais de l'Industrie
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https://doi.org/10.11588/diglit.21838#0070

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

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Heureusement que l’œil le moins exercé ne saurait s’y méprendre et
qu’il n’y a aucune analogie de pâte, de couverte et de bleu, entre les
kouan-ki et les porcelaines d’Irnari.

Nous l’avons dit déjà, l’histoire céramique du Japon vient de naître.
A peine ouverte à nos relations, cette contrée a été envahie par une foule
de spéculateurs et- de curieux qui ont tout écouté, tout recueilli sans
contrôle, en sorte que la confusion s’est produite par le fait qui devait
fournir la lumière. Lors de l’Exposition universelle, des porcelaines
épaisses mais de belle qualité, décorées en rouge et or avec une remar-
quable finesse, firent leur apparition en nombre; les Japonais interrogés
sur ces produits répondaient, les uns : Yego, les autres Nisikite. Aujour-
d’hui ces porcelaines nous arrivent sous la rubrique de Kanga. Or Yego
ni Kanga ne figurent sur les meilleures cartes japonaises; quant à
Nisikite, cela veut dire porcelaine peinte en rouge ou bariolée; les deux
autres noms sont sans doute ceux des propriétaires de l’usine située à
Akaye-Matsi, quartier des peintres en rouge. Nous ne saurions douter
d’ailleurs que ces porcelaines ne sortent d’une des vingt-quatre fabriques
de l’Idsoumi-Yama (montagne aux sources). Grâce à la précaution qu’a
prise M. Cernuschi de se faire écrire en japonais les noms des principales
localités céramiques, nous retrouvons la forme du nom d’Imari dans les
deux premiers caractères inscrits sous la plupart des pièces dites de
Kanga, et qui se lisent en chinois Kieôu-Kou.

Un fait vient à l’appui de cette supposition : nous voyons dans la
collectidîi de M. Cernuschi deux charmantes pièces en porcelaine mince
du plus admirable vernis, dont le sobre enjolivement consiste en cercles
bleus très-doux et en fines spirales blanches tracées sous couverte avec
le hoa-che : l’une est une bouteille dont le limbe supérieur du col est
roulé en dedans; l’autre, un cornet court à couvercle plat surmonté d’un
bouton. Ces porcelaines sont étiquetées : Nabisima; or, c’est le nom
d’une famille princière à laquelle appartient la fabrique Oho Kavatsi
yama, sur l’Idsoumi, et l’histoire nous apprend que les produits de cette
usine ne sont point livrés au commerce; remercions donc le voyageur
qui nous les fait connaître.

Nous ne pouvons sortir de Iviusiu sans passer par la province de
Satzuma. Disons-le pourtant, l’engouement irréfléchi du public poui les
grès truités de ce lieu nous les a fait prendre en désaffection; autant
nous aimions les vieux produits ventre de biche rehaussés d’émaux bleus,
verts, et d’or, autant nous trouvons froides ces poteries blanches à décor
maigre et cru qui encombrent aujourd’hui tous nos magasins de curiosi-
tés. U y a pourtant des exceptions à faire, et nous en réclamerons une
 
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