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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 9.1874

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Nr. 2
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Ménard, René: Spinello Aretino
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https://doi.org/10.11588/diglit.21838#0127

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SPINELLO AfiETINO.

119

En J Zi05, Spinello était à Sienne, et le 18 juin 1/i07 il contracta
l’engagement de peindre, avec son fils Parri, la série des fresques qui
décorent une salle du palais des Prieurs à Sienne. Le père et le fils
devaient recevoir ensemble la somme de 15 florins d’or par mois. Un
payement fut encore fait le h avril 1408; mais, à partir du 11 juillet
de la même année, le nom de Spinello ne paraît plus sur les registres
de compte, ce qui a fait supposer que sa mort a dû arriver vers cette
époque; mais on n’a aucun document certain pour en préciser la date.
Les fresques du palais des Prieurs, aujourd’hui fort altérées, représentent
la lutte survenue entre le pape Alexandre III, qui est natif de Sienne, et
l’empereur Frédéric Barberousse.

« Lorsque Spinello revint à Arezzo, dit Vasari, il aurait pu, grâce aux
richesses qu’il avait amassées, se livrer au repos ; mais, malgré son grand
âge, le travail était devenu pour lui un besoin impérieux. Il entreprit de
représenter à Sant’ Agnolo l’histoire de saint Michel. Il esquissa en rouge
tous ses sujets sur l’enduit du mur, selon la coutume des anciens peintres,
et en peignit un entièrement comme pour servir d’échantillon; ayant
ensuite arrêté son prix avec l’administration de l’église, il acheva la
Chute des Anges rebelles. Saint Michel combat dans les airs le serpent à
sept têtes et à dix cornes, et Lucifer, sous la figure d’un monstre hideux,
occupe le bas du tableau. On rapporte que Spinello se plut à le revêtir
de formes si horribles, qu’il en fut lui-même effrayé; le diable lui apparut
en songe et lui demanda où il l’avait vu pour le peindre sous un aspect
aussi ignominieux. Spinello s’éveilla tellement épouvanté, qu’il ne put
crier et que ses tremblements convulsifs éveillèrent sa femme, qui était à
ses côtés. S’il ne mourut pas sur-le-champ de la terreur que lui causa
cette étrange vision, il en fut frappé au point que son esprit et sa santé
en furent altérés. Peu de temps après il quitta cette vie, au grand cha-
grin de ses amis. » L’étrange aventure racontée par Vasari inspire à
M. Paul Mantz un rapprochement ingénieux avec une des plus gracieuses
légendes de l’antiquité : « Pygmalion animant sa statue, Spinello mou-
rant de terreur à la vue du démon qu’il a inventé, n’est-ce pas le même
symbole, n’est-ce pas un hommage pareil rendu à la toute-puissance de
l’art? »

Spinello étant natif d’Arezzo et ayant passé la plus grande partie de
sa vie dans cette ville, il n’est pas étonnant d’y trouver plus qu’ail-
leurs des œuvres du peintre dont elle est fière. Parmi les peintures que
l’on montre aux étrangers et qui n’offrent pas toutes la même certitude
pour l’authenticité, nous signalerons : dans l’église de l’Annunziata, une
fresque extérieure et fermée par une grille qui la protège, représentant
 
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