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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 9.1874

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Nr. 3
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Ménard, Louis: Pallas Athènè
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https://doi.org/10.11588/diglit.21838#0285

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27 2

GAZETTE DES B EAUX-ARTS.

L’étymologie du nom d’Àthènè est difficile à découvrir. Si ce nom se
rattache à la même racine que le mot éther, il peut signifier la brillante
ou la brûlante. Le nom de Pallas viendrait, selon les scholiastes d’IIo-
mère, du mot TraXXetv, agiter, secouer. Tritonia, Tritogeneia, qui n’ont été
expliqués que par le sanskrit, peuvent se traduire par fille du ciel.
L’épithète homérique y7«u-/.w7uç signifie aux yeux clairs ou aux yeux de
chouette; l’oiseau qui voit clair la nuit est une allégorie naturelle de
l’éclair qui dissipe les ténèbres. Quant au nom latin Minerva, on l’a rap-
proché du mot mms, intelligence. 11 y a en effet une association d’idées
très-simple entre la lumière céleste et la sagesse divine. Les anciens,
comme l’a dit avec raison M. Renan, n’étaient ni matérialistes ni spiritua-
listes dans le sens étroit et exclusif que nous attachons à ces deux mots;
pour eux, les apparences sensibles étaient la révélation des forces cachées.
Une clarté subite illumine ce qui était obscur, donc elle voit en avant,
elle prévoit ; de là le nom de Providence, Trpovota, sous lequel Athènè était
adorée à Delphes.

La fdle du ciel lumineux, c’est son énergie et sa pensée, c’est une
force irrésistible et une éclatante lumière. Comme son père, elle lance la
foudre, et, armée comme lui de l’Lgide, qui est la tempête, elle combat
les géants, les vents terrestres, qui entassaient des montagnes de nuages
pour escalader l’Olympe. Après l’orage, elle est la sérénité du ciel bleu,
la raison au clair regard; ainsi s’explique le double caractère d’Athènè,
selon qu’on la considère dans la lutte ou dans la victoire. A ce double rôle
dans la nature répond la diversité de ses fonctions politiques; elle pré-
side à la fois aux travaux de la guerre et à ceux de la paix. L’art s’attacha
surtout à rendre ce caractère moral qui éclipsa bientôt la manifestation
physique primitive de la Déesse. La force protectrice de l’éther, âkaX/.oyev/i
tç a07]vt), devint la protectrice des cités; elle veille sur elles du haut des
acropoles, le casque en tête, la lance en arrêt, le bouclier levé. La rai-
son divine, la providence et la sagesse, qui plante l’olivier sacré, emblème
de la paix et des arts, Athènè l’ouvrière, èpvav/i, tenant la quenouille et le
fuseau, enseigne aux femmes les travaux de leur sexe; aux hommes,
elle enseigne, avec Hèphaistos, la fabrication des armes, et elle préside
avec Hermès aux luttes pacifiques de l’Agora.

Les plus anciennes images d’Àthènè étaient des espèces d’hermès avec
une tête surmontée d’un casque, une lance d’un côté, un bouclier de
l’autre1. Le Palladion troyen représentait la Déesse dans l’attitude du com-
bat, la lance levée et le bouclier en avant; c’est ainsi du moins qu’elle

\. Passeri, Lucern. fietil., II, 99
 
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