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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 9.1874

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Nr. 4
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Gonse, Louis: Le musée de peinture, [6]: Musée de Lille
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https://doi.org/10.11588/diglit.21838#0356

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' GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

3 Zj 2

lorsqu’il s’est aventuré dans les sujets dramatiques. La Marée de Véqui-
noxe, scène de Y Antiquaire de Walter Scott, Y Épisode de la Saint-Bar-
thélemy, ne valent pas mieux que la Mort de Vespion Morris, empruntée
à Bob Boy. Ce ne sont que des vignettes de Thony Johannot démesuré-
ment agrandies; et, ce qui est charmant dans une planche sur acier de
quelques centimètres, ajoutée à un livre élégant, devient insupportable
dans un tableau de trois mètres carrés. Cette grande toile du musée de
Lille, malgré son importance dans l’œuvre de Roqueplan, malgré quel-
ques vigoureux détails d’exécution, comme le soldat à gauche, mort et
étendu sur le ventre, morceau digne de Géricault, ne peut donner idée
du délicieux lithographe et du peintre exquis des Scènes populaires àYEs-
pagne et de ce merveilleux chef-d’œuvre qui s’appelle Y Antiquaire.

La grande Procession du Corpus Domini sous la colonnade du Bernin
est datée de Borne 1830. Cette toile immense et pompeuse est l’œuvre
capitale de ce pauvre Clément Boulanger, auteur de la Tarasque et de la
Fontaine de Jouvence, mort trop tôt pour sa mémoire dans une expédi-
tion scientifique aux ruines d’Ephèse. D’autres peintres du même nom l’ont
fait oublier. Il repose maintenant, inconnu, dans le cloître de l’église
grecque à Smyrne, où probablement aucun voyageur ne songe à aller
lui rendre un pieux hommage. Cette éclatante machine n’est certes pas
d’un peintre ordinaire ; vue de loin et encadrée dans l’enfilade du musée
elle est vraiment d’un grand effet. Mais je signalerai comme une erreur
de métier l’emploi d’empâtements effroyables à côté de parties lisses et
soigneusement repassées; il y a des fleurs dans le bas du tableau qui
ont un pouce d’épaisseur. L'Ivresse de Silène du peintre des Funérailles de
Marceau du musée de Chartres, Bouchot, doit être citée à côté de ces
deux peintures romantiques. Cela est brillant et vif, à Limitation de
Roqueplan, d’une très-fraîche couleur, gracieux et de son temps comme
une lithographie de Devéria. Même remarque pour la Jeanne la folle de
Steuben, avec l’éloge en moins. C’est du très-mauvais Scheffer de la
seconde manière. La Vue intérieure du musée de Lille par Bonnier de
Leyens, à l’époque où les tableaux étaient placés dans la chapelle du
couvent des Récollets, est à relever comme note historique sur le musée.
C’était une longue salle sombre, éclairée à l’une de ses extrémités. On y
distingue particulièrement le Van Dyck et le Crayer.

Disons aussi quelques mots d’un peintre doué d’un tempérament mer-
veilleux et de dons exceptionnels, dont il n’a pas su tirer parti, de Sou-
chon, élève de David et directeur de l’École de peinture de Lille de 1836
à 1857, année de sa mort. Ses œuvres originales sont ici peu nombreuses :
deux paysages, dont l’un pris dans la campagne de Rome est de la plus
 
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