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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 9.1874

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Nr. 4
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Mantz, Paul: La galerie de M. Suermondt, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.21838#0386

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372

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Nous en ferons profiter le lecteur. Ce sont les dernières pages que notre
ami ait écrites.

On sait que la Société néerlandaise de bienfaisance avait organisé à
Bruxelles en 1873 une exposition au profit des pauvres. M. Suermondt y
avait envoyé un certain nombre des tableaux de sa collection. Il nous sou-
vient que, nous trouvant en Belgique au mois de septembre dernier, nous
eûmes l’occasion d’étudier un peu en courant quelques-unes des œuvres
de cette galerie fameuse. Un regret nous restait cependant, car nous savions
que tout ne nous avait pas été montré. Nous sommes consolé aujour-
d’hui. La Société néerlandaise, qui fait l’aumône aux indigents et qui,
par-dessus le marché, instruit les critiques, a ouvert une seconde exposi-
tion. Cette fois, et sauf quelques morceaux qui sont restés à Aix-la-Cha-
pelle, nous pouvons apprécier dans son ensemble le cabinet dont Bürger
a déjà raconté les richesses. La galerie occupe, au musée de Bruxelles,
trois vastes salles de construction récente qui, dans un avenir prochain,
doivent donner asile aux Rubens, aux Crayer, aux Jordaens, à tous les
grands tableaux de la collection nationale de la Belgique. Ce local, dont la
décoration reste à trouver, n’a pas mauvaise apparence, mais si la galerie
de M. Suermondt y prend les allures d’un musée, c’est moins en raison de
l’ampleur des salles qui l’abritent, que grâce au caractère et à la valeur
des œuvres qui la composent.

Toutes les écoles y sont représentées, quoique dans des proportions
fort inégales, et l’on ne sera point surpris d’apprendre que ce sont les
maîtres flamands et hollandais qui y parlent le plus haut.

Van Eyck ouvre la série avec un chef-d’œuvre d’une célébrité euro-
péenne, Y Homme à V œillet que les lecteurs de la Gazette connaissent déjà
par ce que M. Galichon et Bürger leur en ont si bien dit et par l’étonnante
gravure de F. Gaillard. Ce vivant portrait est une date dans l’histoire
de l’art flamand. 11 montre qu’avant JL/i/iO la peinture du Nord savait déjà
tout exprimer et que c’est souvent aux origines des écoles que se
rencontrent les choses les plus éloquentes. Ceux qui considèrent le mou-
vement inauguré par les Van Eyck comme une période de formation et de
tâtonnement changeront de sentiment devant Y Homme à Vœillet. Ils recon-
naîtront que de pareilles œuvres ne sont pas le bégaiement d’un art qui
commence, mais bien le mot définitif, la formule suprême d’un art abso-
lument volontaire, raisonné et parvenu au maximum de sa puissance. On
peut blâmer le système, on est forcé d’admirer l’incroyable résultat qu’il
a enfanté. Je suppose l’œuvre connue, et j’en parle à mon aise comme si le
lecteur avait sous les yeux la gravure de Gaillard. Ce qu’il faut rappeler,
c’est que, dans ce portrait où sont dites et presque célébrées les rides du
 
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