Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 9.1874

DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:
Jacquemart, Albert: Exposition en faveur de l'œuvre des Alsaciens et Lorrains demeurés français, [1]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.21838#0585

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
562

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

pbée d’instruments saillant sur son milieu, si les figurines d’athlètes sou-
tenant des enroulements déjà chiffonnés ne désignaient la transition, on le
daterait encore de Louis XIV. La pendule qui le couronne avec son globe
voilé et les génies qui marquent l’heure ne dérangerait en rien cette attri-
bution.

Mais la marqueterie de bois de couleur va se montrer; elle seule peut
convenir pour rehausser les formes contournées des meubles et pour accom-
pagner des bronzes tordus en chicorées, roulés en guirlandes, enruba-
nés comme les bergères de l’époque. L’armoire de M. Beurdeley est un
échantillon bien choisi pour montrer ces tendances nouvelles : ventrue
sans excès, relevée de chicorées discrètes, elle laisse remarquer les
colonnes fleuries, en bois camaïeu, qui enrichissent sa surface. Un autre
chef-d’œuvre de facture est la petite table exposée par M. Double et qui
appartenait aux fdles de Louis XV, Mesdames de France ; ce meuble fai-
sait partie du mobilier du château de Meudon.

Citons encore le charmant meuble appartenant à M. le baron Gustave
de Rothschild, et qui semble annoncer en même temps un retour aux
idées anciennes et l’aurore d’un genre nouveau. Sa face d’ébène est occu-
pée par deux médaillons peints à l’aquarelle par Iluet et Le Prince; des
cuivres riches et compliqués couvrent le bois et promettent les frises ara-
besques, les chutes de fleurs qu’on verra plus tard sur le bois de rose et
l’acajou ; les côtés sont formés de plaques en laque à relief d’or, tribut
payé au talent des artistes de l’extrême Orient. Daté par les dessins de
l’année 1771, ce joli objet montre une recherche de délicatesse dénotant
une transition intéressante.

Il faudrait multiplier ces descriptions à l’infini pour dire toutes les
richesses que renferme l’Exposition; mais nous devons nous hâter, car
voici le style Louis XVI, cher aux amateurs actuels, triomphe de la cise-
lure, du travail fin et précieux.

A vrai dire, ce style échappe à toute analyse; on n’explique pas la sim-
plicité somptueuse, la grâce rigide, la froideur émouvante; on ne peut non
plus faire comprendre par des mots cette perfection du burin qui rend une
frise en bronze, un médaillon de commode rivaux d’un bijou d’or. Il
faut donc renvoyer aux objets eux-mêmes en signalant une horloge, véri-
table monument, exposée par Mme de Rothschild. Le soubassement à
colonnes porte des bronzes splendides et supporte, outre le cadran dans
sa caisse surmontée d’un globe étoilé, deux figures bronzée's d’un grand
style. Citons encore une table appartenant à M. le prince Marc de Beau-
vau , dont les bas-reliefs et les ornements en bronze sont de véritables
bijoux; les deux commodes de M. Double, l’une en marqueterie de bois
 
Annotationen