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Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 1.1903-1904 (Nr. 1-28)

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Nr. 1 (1er Novembre 1903)
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Les carrières de marbre Cipolin antique à Saillon (Valais), [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17192#0019

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Rome, sont celles de la rue Spada d'Orlando.
Elles font partie du célèbre portique dédié à
Agrippa, en l'honneur de Neptune. On
attribue le choix qui en l'ut lait à ce que,
Neptune étant le dieu des mers, le veinage
du Cipolin rappelle les Ilots.

Le monolithe, d'ordre corinthien, haut de
11"'60, qui se trouve dans le temple d'Anto-
nius et Faustina, est également'remarquable.

En général, ce marbre l'ut destiné, par les
Romains, aux plus somptueux monuments,
temples et palais.

Nous en trouvons encore à Constantinople,
dans le palais impérial du sultan Mahouied et
dans l'église St-Marc, à Venise (colonnades).
Les plus grands pavements qui en lurent
composés sont à Ste-Sophie, à Constantinople
(Cipolin vert) et à St-Marc, à Venise (Cipolin
gris). La décoration tout entière de la mos-
quée de Kukrich, à Constantinople, est laite
dans ce marbre.

« A St-Sulpice, à Paris, la chapelle de la
Vierge est soutenue par six magnifiques
colonnes de Cipolin antique fin grain, qui
vinrent d'un ancien temple romain. La simi-
litude est telle avec le marbre actuellement
exploité à Saillon, que l'on croirait que le
marbre provient des carrières actuelles. »
(Bulletin de la Société raudoise des sciences natu-
relles, XVI, 83.) (1).

Le fameux liritish Muséum en possède de
magnifiques échantillons.

L'exploitation de Saillon remonte à l'anti-
quité.

.Iules César dit dans ses « Commentaires »
(De Bello Gallico, lib. III) que les occupants
du Valais rançonnaient sans merci les voya-
geurs et levaient des taxes exorbitantes sur
toutes les marchandises qui traversaient le
pays. Le général romain, désirant maintenir
un passage libre en cet endroit, ordonna aux

(1) Nous verrons plus loin que la chose est tiès possible.

légions de Sergius Galba d'occuper le pays
s'étendant d'Octodurum au lac Léman. Ce fut
la raison qu'il invoqua pour occuper le
passage des Alpes.

La bataille d'Octodurum (58 av. J.-C.),
assura la domination romaine dans le Valais.
Sous cette domination, les habitants pros-
pérèrent grandement, par l'agriculture, les
vins, l'industrie et le travail de leurs différents
marbres, produits du Valais qui trouvèrent leur
débouché dans la capitale de Vempire. Les arts
romains, dont de nombreux vestiges sont
encore visibles, embellirent Tarnade (actuelle-
ment Saint-Maurice), Octodurum, Sedunum
(Sion) et Brigue.

Après quatre siècles de paix, les Valaisiens
souffrirent des conséquences de la chute de
l'empire. Les Alemans, Burgondes, Francs,
Lombards, Sarrasins, etc., envahirent la
région, ravagèrent les plaines du Rhône,
enrayèrent les progrès créés par la civili-
sation romaine en commerce, industrie, arts.
Noussommes au premier siècle du moyen âge.
L'abbaye de Saint-Maurice fut saccagée et
détruite (.">74); d'Octodurum ne resta qu'un
monceau de ruines. I)e récentes fouilles faites
dans cette ville ont ramené à la lumière de
nombreux vestiges de la civilisation florissante
de l'ancienne Cité, et beaucoup de ceux-ci
figurent dans le musée archéologique de
Sion.

C'est une heureuse fortune qu'après
quinzesiècles de disparition, l'antique marbre
Cipolin ait pu etre redécouvert, à l'endroit
même où, selon toute évidence, il fut tra-
vaillé dans le temps, lorsque la production
d'Eubée commença à s'épuiser

L'identité de pierre et de grain entre le
Cipolin antique et celui exploité actuellement
est incontestable et reconnue par des auto-
rités telles que Viollet-le-Duc et Ch. Garnier.

(A suivre.)

Un coin des scieries.
 
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