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Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 1.1903-1904 (Nr. 1-28)

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Nr. 8 (16 Février 1904)
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Le marbre et la rue, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17192#0072

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61

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Dans un précédent article, nous nous atta-
chions aux idées générales et préconisions
l'emploi du marbre à l'extérieur du bâti-
ment.

Ces lignes nous ont valu de nombreuses
communications, intéressantes pour la plu-
part, et nous en remercions nos aimables cor-
respondants. Nous classons actuellement
toutes les réponses aux questions de pratique
et en reparlerons sous peu. Nous croyons
cependant devoir reproduire l'extrait d'une
lettre nous parvenue et résumant de façon
assez complète plusieurs objections qui
nous ont été faites. Le signataire, un des
plus éminents architectes de Paris, dit entre
autres choses :

« Vous avez pleinement raison, la rue a
besoin de couleurs; il est grand temps de dé-
tonner dans la monotonie des lignes grises
qui enserrent, dans leur lassante tristesse,
nos horizons citadins. Combien j'aime mieux
la naïve et rustique simplicité de ces vil-
lages, de ces villettes où la science du con-
structeur réside surtout dans la désharmo-
nisation (est-il académique, le mot?) des
couleurs, et où on vous campe brutalement
un toit rouge sur une bâtisse jaunâtre qu'or-
nent des volets verts ! Nous trouvons cela

ravissant, nous autres Parisiens, quand nous
nous promenons à la campagne, non que ce
soit de bon goût — tant s'en faut! — mais
cela vibre et amuse. Je ne me représente
pas bien une maison de ce genre au boule-
vard des Italiens, mais ce que je verrais
volontiers, ce sont des façades qui ne soient
pas faites exclusivement en pierres de taille
spleenétiques ou en ciment demi-deuil.

» Ah ! si le propriétaire qui, en somme, en
choisissant son architecte, donne à celui-ci
une preuve de confiance en son goût, nous
laissait libres de créer, de fixer dans la matière
impérissable notre idéal, quelles belles choses
11e ferions-nous pas !

» Remarquez d'ailleurs les maisons appar-
tenant aux architectes et élevées selon leur
plan : elles sont marquées d'un cachet artis-
tique que certains stigmatisent de«réclame»,
ce qui est une louange, en somme, car cela
prouverait que c'est mieux que ce que l'on
fait ordinairement.

» Mais, Monsieur, parlez donc aux pro-
priétaires, si riches soient-ils, d'employer une
matière présentant mieux, offrant plus d'as-
pect, mais plus chère qu'une autre matière
vulgaire et de résistance égale ! — Cette naï-

Cheminée 269 Voir prix page 126
 
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