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Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 1.1903-1904 (Nr. 1-28)

DOI issue:
Nr. 8 (16 Février 1904)
DOI article:
Les carrières de marbre noir de Basècles: une intéressante invention
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17192#0071

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stitue l'épaisseur des tranches de pierre ou
de marbre après sciage.

Le sable est loin d'être complètement usé
quand il sort de la pierre. Une faible partie
seulement a été écrasée entre le fer et la
pierre.

On le reprend alors et 011 le rejette cons-
tamment jusqu'à ce que, usé, il parte en boue
avec le trop plein d'eau.

* * *

Notre attention a été attirée et retenue par
1111 appareil tout nouveau, fonctionnant chez
MM. Bernard frères et Cie, une des plus
importantes firmes de la région de Basècles.

Il s'agit d'une simple roue servant à l'ali-
mentation des châssis à scier le marbre. A
son pourtour deux cornières se trouvent
adaptées, supportant une tôle en forme de
jante creuse en U. Le bas de la roue est noyé
dans le mélange de sable et d'eau. La roue,
d'un diamètre de sept mètres environ, est
animée d'un mouvement de rotation suffisam-
ment accéléré pour que le mélange de sable
et d'eau soit tenu dans la jante par la force
centrifuge, et élevé jusqu'au point supérieur
de la course.

On obtient par ce moyen une couche annu-
laire du mélange atteignant 8 à 10 centi-
mètres d'épaisseur, c'est-à-dire arrivant jus-
qu'au rebord intérieur des cornières formant
les parties latérales de la jante.

C'est donc une application des plus
simples de la force centrifuge. Au point supé-
rieur de la course se trouve une raclette dont
les dimensions sont calculées de manière à
rompre la couronne d'eau remplissant la
jante et à projeter le liquide dans un canal
latéral allant desservir tous les châssis à
scier de l'usine.

Tout cela est d'une extrême simplicité,
d'une marche régulière et facile et d'une pro-
preté qu'on 11e pourrait attendre d'aucun
autre appareil de ce genre.

MM. Bernard etCienous ont dit que l'emploi
de ce système leur a permis la suppression de
huit ouvriers et leur a fait réaliser une sé-
rieuse économie de sable.

Pour bien se rendre compte de la valeur
du nouvel appareil, il faut connaître les résul-

tats pratiques atteints par les différents
procédés en usage pour l'alimentation des
châssis.

Autrefois, le sable était répandu à la main
sur les blocs, et l'eau tombant en pluie
entraînait sa chute dans les traits de sciage.

Plus tard, toutes sortes de systèmes virent
le jour : chariots à mouvements alternatifs,
plateaux tournants ou parolis, trémies, etc.,
répartissant mieux le sable, mais toujours
ce dernier devait être remonté à la main.
Cette seule main-d'œuvre coûte de 25 à
50 centimes par mètre carré scié.

L'Amérique nous a envoyé un système qui
remonte le sable et l'eau au moyen de pom-
pes centrifuges; il est très répandu parce qu'il
fut le premier perfectionnement connu. Son
principal défaut est que les pompes s'usent
avec une rapidité effrayante, et la vitesse du
mélange est telle en remontant, que le sable
s'use sur lui-même.

On a imaginé aussi des chaînes remontant
dans des tuyaux; leur ascension à grande
vitesse entraîne l'eau et le sable dans lequel
baigne le bas du tuyau. O11 a imaginé encore
des roues énormes à godets et des courroies
à godets.

Il est hors de doute que tout cela a consti-
tué de sérieux perfectionnements. Mais la
roue qui remonte l'eau et le sable sans vitesse,
sans chocs, sans usure des mouvements, par
la simple force centrifuge, nous semble
l'idéal el le dernier mot.

Les photographies que nous en donnons per-
mettront aux lecteurs de se rendre compte
de l'appareil.

Nous avons quitté Basècles emportant une
meilleure impression que celle ressentie à
l'arrivée et nous nous sommes promis de faire
connaître qu'il existe là, dans 1111 petit coin
perdu de Belgique, un appareil (l'unique
exemplaire peut-être) qui constitue le plus
grand progrès réalisé depuis longtemps pour
le sciage du marbre.

Comme ce problème intéresse beaucoup de
nos lecteurs, nous leur promettons de pour-
suivre cette étude, car le sciage est la grande
difficulté de la marbrerie et la base de tous
les prix de revient.
 
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