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Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 1.1903-1904 (Nr. 1-28)

DOI issue:
Nr. 14 (16 Mai 1904)
DOI article:
Le Carrare américain, [2]
DOI article:
Le marbre, [2]
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17192#0119

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l'ont agrandie, et maintenant leur appétit aug-
mente : ils exportent au Japon, en Chine, en Aus-
tralie. Quand les verrons-nous arriver en Italie? Le
problème serait assez attrayant pour que ces lut-
teurs s'y attellent et sa solution 11e nous surpren-
drait pas. Entendons-nous : la matière brute de
Vermont n'arriverait pas en Italie, mais quand
l'art du statuaire aura pris possession de la matière
américaine, nous verrons peut-être vendre dans les
vitrines de Florence des statuettes américaines.
Un comble !

En tout cas, leurs prix commencent à s'appro-
cher terriblement des nôtres, et, pour en juger,
nous dirons que nous avons sous les yeux un tarif
où nous voyons les marbres blancs de façade tail-
lés et grésés, à partir de 175 francs le mètre cube ;
les marches massives d'escalier à 400 francs le
mètre cube ; les marches en 5 centimètres d'épais -
seur grésées, à 16 francs le mètre carré; les
contre-marches à 11 francs le mètre carré; les
pavements en marbre blanc de fr. 9.50 à 14 francs
le mètre carré, suivant la qualité.

Si les Américains ajoutaient à la puissance de
production de leurs articles, la connaissance de la
pierre qui résulterait par exemple de l'expérience
séculaire des carriers belges, lesquels sont les
maîtres en la matière, il est probable (pie le règne
de Carrare serait terminé.

Mais non, Carrare est une fortune naturelle
qu'on ne peut supprimer et qu'on n'empêchera pas
de mettre en valeur.

Acculés à la ruine par la concurrence, les Carra-
rais iront à leur tour apprendre en Amérique le
secret de la force de leurs adversaires, et il en
résultera simplement, pour le plus grand bien de
l'économie générale, un abaissement des prix de
revient, et, par suite, une répartition plus étendue
du droit d'employer le marbre, la matière de luxe
par excellence.

En n'envisagent que ce seul point de vue, nous
serons heureux pour notre part de faire connaître
les progrès des Américains aux Européens et réci-
proquement.

(3



JiE

(SUITE)

Ce marbre contient des cristaux de pyrite
de fer dont la décomposition produit la
couleur jaune.

Pour les temples grecs de Delphi, de la
Sicile et de Pompéï, les pierres ordinaires de
construction étaient recouvertes d'une espèce
de stuc marmoréen que l'on croit avoir été
composé de chaux et d'albumine mélangés
avec de la poussière de marbre. Cette même
composition est encore préparée de nos jours
à l'aide de moulins et employée dans les
travaux de stuc.

Les Romains exploitaient les carrières de
lamême façon que les Grecs, mais ces derniers
cependant devaient être plus habiles et les
vestiges encore visibles en font foi. Cette
remarque n'a pas trait seulement aux carrières
du Pentelicon, près d'Athènes, mais encore
aux différents gisements des îles grecques.

Les Romains ne se contentèrent cependant
pas d'exploiter les carrières de blanc, ils en

ouvrirent plusieurs autres produisant les
marbres de couleur. Ils les travaillèrent en
pièces massives pour orner les bâtiments de
Rome-et d'autres villes. La méthode romaine
d'extraction consistait à travailler la pierre
« in situ », c'est-à-dire comme partie de tout
le rocher, verticalement ou horizontalement,
selon la passe et la fermeté de la roche.

Dans certaines carrières, 011 voit encore les
excavations semi-circulaires d'où Justinien fit
extraire les grandes colonnes de Sainte-Sophie,
à Constantinople.

Les sarcophages étaient travaillés directe-
ment dans le rocher, sans que le bloc néces-
saire fût détaché au préalable; ils tenaient
donc à la masse par leur partie inférieure. Le
travail de moulure et de sculpture terminé,
on séparait la pièce du rocher.

Dans les anciennes carrières carystianes
de Cipolin, on trouve beaucoup de travaux
achevés ou mi-achevés « in situ ».
 
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