DOI Heft:
Nr. 8 (16 Février 1904)
DOI Artikel:Les carrières de marbre noir de Basècles: une intéressante invention
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17192#0068
ire Année. — N° 8
16 Février 1904
Journal ècla Marbrerie
et ôc l'Art décoratif
Bureaux: 12, Boulevard Poissonnière, Paris (IX)
Bimensuel, paraissant^ le 1er et[ le 16 de chaque mois
.Les carrières de marbre noir de J3asècles
UNE INTÉRESSANTE INVENTION
Basècles est une petite commune d'environ
4,000 habitants. Elle ne doit son importance
relative qu'aux nombreuses carrières de
marbre noir qui s'y trouvent et aux usines
qui le travaillent. Située dans le sud-ouest de
la Belgique, le voisinage de la frontière fran-
çaise lui crée un avantage industriel.
Dans les scieries et ateliers on ne travaille
exclusivement que le marbre noir extrait à
pied-d'œuvre. Les carrières sont exploitées
à ciel ouvert.
Dénuée de toute beauté naturelle, cette
région parait d'autant plus triste que la ma-
tière de son sol est sombre. Dans la cavité
béante des carrières on n'aperçoit qu'une
énorme masse noire tachetée, çà et là, de
larges plaques blanches. Les machines d'épui-
sement, les scieries à vapeur lancent conti-
nuellement de lourds nuages de fumée, enve-
loppant les usines bâties elles-mêmes de cette
pierre noire d'un aspect si maussade.
Le marbre se présente en bancs de diffé-
rentes épaisseurs intercalés entre d'autres
qui sont utilisés comme pierre de taille et
dont les déchets servent à la fabrication d'une
chaux renommée.
L'élément basique est le calcaire carboni-
fère qui forme l'assise des terrains houillers
exploités à quelques kilomètres de là par la
Compagnie des mines de Bernissart.
Ce calcaire vient affleurer, dans la direc-
tion de l'est à l'ouest, sur une longueur de
? o
4 à 5 kilomètres et une largeur ne dépassant
pas 400 mètres. L'inclinaison générale du
gisement est de 13° vers le sud.
Le marbre de première qualité est très
pur, il contient jusque 96 pour cent de car-
bonate de chaux, mais les qualités inférieures
renferment de la silice dans des proportions
considérables.
Bien que le progrès dans l'industrie de la
pierre subisse, depuis quelques années sur-
tout, une impulsion considérable, l'exploi-
tation des carrières de Basècles est encore
très rudimentaire. A peine voit-on quelques
grues de faible puissance et quelques treuils
à vapeur pour la remonte des déblais. Rien
n'apparaît des engins perfectionnés en usage
dans les exploitations pourtant voisines de
granit de Belgique, si admirablement outil-
lées.
On utilise généralement, pour l'extraction
des produits, un système de cabestan en bois,
vulgairement dénommé vaque, mû par un ou
deux chevaux. Le chargement d'un wagon
de blocs exige le travail de plusieurs hommes,
16 Février 1904
Journal ècla Marbrerie
et ôc l'Art décoratif
Bureaux: 12, Boulevard Poissonnière, Paris (IX)
Bimensuel, paraissant^ le 1er et[ le 16 de chaque mois
.Les carrières de marbre noir de J3asècles
UNE INTÉRESSANTE INVENTION
Basècles est une petite commune d'environ
4,000 habitants. Elle ne doit son importance
relative qu'aux nombreuses carrières de
marbre noir qui s'y trouvent et aux usines
qui le travaillent. Située dans le sud-ouest de
la Belgique, le voisinage de la frontière fran-
çaise lui crée un avantage industriel.
Dans les scieries et ateliers on ne travaille
exclusivement que le marbre noir extrait à
pied-d'œuvre. Les carrières sont exploitées
à ciel ouvert.
Dénuée de toute beauté naturelle, cette
région parait d'autant plus triste que la ma-
tière de son sol est sombre. Dans la cavité
béante des carrières on n'aperçoit qu'une
énorme masse noire tachetée, çà et là, de
larges plaques blanches. Les machines d'épui-
sement, les scieries à vapeur lancent conti-
nuellement de lourds nuages de fumée, enve-
loppant les usines bâties elles-mêmes de cette
pierre noire d'un aspect si maussade.
Le marbre se présente en bancs de diffé-
rentes épaisseurs intercalés entre d'autres
qui sont utilisés comme pierre de taille et
dont les déchets servent à la fabrication d'une
chaux renommée.
L'élément basique est le calcaire carboni-
fère qui forme l'assise des terrains houillers
exploités à quelques kilomètres de là par la
Compagnie des mines de Bernissart.
Ce calcaire vient affleurer, dans la direc-
tion de l'est à l'ouest, sur une longueur de
? o
4 à 5 kilomètres et une largeur ne dépassant
pas 400 mètres. L'inclinaison générale du
gisement est de 13° vers le sud.
Le marbre de première qualité est très
pur, il contient jusque 96 pour cent de car-
bonate de chaux, mais les qualités inférieures
renferment de la silice dans des proportions
considérables.
Bien que le progrès dans l'industrie de la
pierre subisse, depuis quelques années sur-
tout, une impulsion considérable, l'exploi-
tation des carrières de Basècles est encore
très rudimentaire. A peine voit-on quelques
grues de faible puissance et quelques treuils
à vapeur pour la remonte des déblais. Rien
n'apparaît des engins perfectionnés en usage
dans les exploitations pourtant voisines de
granit de Belgique, si admirablement outil-
lées.
On utilise généralement, pour l'extraction
des produits, un système de cabestan en bois,
vulgairement dénommé vaque, mû par un ou
deux chevaux. Le chargement d'un wagon
de blocs exige le travail de plusieurs hommes,