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Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 1.1903-1904 (Nr. 1-28)

DOI issue:
Nr. 22 (16 Septembre 1904)
DOI article:
Carrare, [2]
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17192#0179

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ire Année. — N° 22

16 Septembre 1904


Journal Se la Marbrerie

et de l'Art décoratif

Bureaux: 12, Boulevard Poissonnière, Paris (IX)

Bimensuel, paraissant^ le l6' et[ le 16 de chaquc? mois


Lorsqu'on arrive à Carrare après avoir
changé de train à Avenza, on est frappé de la
quantité de blocs de marbre blanc du milieu
desquels la gare semble émerger comme une
ile. Lorsqu'on entre dans Carrare on voit des
blocs, puis des tranches de marbre et encore
des blocs et encore des tranches. Dans les
rues on entend partout le choc cadencé des
marteaux sur la pierre, et par les entre-
bâillements des portes on voit des sculpteurs
reproduisant à l'infini ces sujets si connus
par les expositions, ou exécutant les monu-
ments dont les commandes affluent de tous
les points du globe.

Dans les rues, sur les places, dans les cafés
des hommes portant sur leurs vêtements et
leurs chaussures la trace de la poussière de
marbre et montrant que dans cette petite
ville bien vivante tout le monde vit pour ou
par le marbre.

Carrare étant un centre ouvrier important
est devenu aussi un centre politique où
fermentent les idées nouvelles. Les conflits
entre les patrons et les employés sont fré-
quents et quand il n'y a pas de grèves, il y a
au moins menaces de grèves.

A la suite de divers conflits traduits par
des grèves, on a admis que la journée payée

(1) Yoir notre numéro 21.

à l'ouvrier commençait depuis le moment où
il arrivait au poggio de la carrière jusqu'au
moment où il y revenait.

On appelle poggio d'une carrière, le quai
ou le chantier du bas de la vallée où les
blocs de marbre sont rassemblés pour être
chargés sur les wagons du chemin de fer ou
les chariots à bœufs.

Les blocs extraits et façonnés dans la
carrière se trouvent en effet à une certaine
altitude et on doit les descendre jusqu'à la
route par des moyens spéciaux dont il sera
parlé plus loin. Or, pour aller du poggio à
la carrière il faut quelques minutes pour les
carrières très basses, mais il faut de longues
heures pour les carrières les plus élevées. Il
s'ensuit que les salaires à ces dernières sont
proportionnellement beaucoup plus élevés,
car on n'a pas encore trouvé le moyen de
créer là haut des hôtels pour les ouvriers,
dont la moitié du temps, et parfois plus, est
perdue en route, sans compter qu'ils se
mettent à la besogne déjà fatigués.

Un chemin de fer a été créé il y a une dou-
zaine d'années, qui monte à une certaine
altitude dans les deuxprincipales vallées, c'est-
à-dire dans Canal Grande, Canal Bianco et
Ravacliione ; ce chemin de fer va d'ailleurs
aussi haut que les bœufs peuvent eux-mêmes
aller, et il raccorde les principaux poggios des
 
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