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deux vallées qu'il coupe eu zig-zag eu les
réunissant par divers tunnels.
Ce chemin de 1er, désigné sous le nom de
Mar mi fer va, se rend à la gare de Carrare
après avoir traversé les principaux chantiers
de blocs situés dans la ville même. Il se rend
ensuite à la gare d'Avenza, puis au port
d'Avenza, désigné sous le nom de Marine
d'Avenza. Il y a 4 ou 5 kilomètres de Carrare
à Avenza et un peu moins d'Avenza à la mer.
On y charge les petits voiliers qui vont à
Livourne se décharger dans les grands
steamers, ou qui vont directement à Mar-
seille, Alger, Barcelone.
Le transport par la Marmiferra, comportant
le chargement et le déchargement des blocs,
coûte par 1,000 kilogrammes, du poggio le
plus proche de Carrare, c'est-à-dire de Torano,
fr. 4.60 jusqu'à la gare de Carrare et fr. 7.40
jusqu'à la marine d'Avenza, et du poggio le
plus éloigné de Canal Grande, c'est-à-dire de
Ravachione, fr. 6.20 à la gare de Carrare et
8 francs à la marine d'Avenza.
Les transporteurs par bœufs ont adopté le
même tarif. Comme un mètre cube pèse pra-
tiquement 3,000 kilogrammes, on voit que
l'influence de ce transport est assez grande
sur le prix total du marbre.
De plus, pour traverser Carrare, les blocs
de marbre doivent acquitter un droit d'octroi
de fr. 1.80 par tonne.
Le chargement à wagon à la gare de
Carrare coûte 0.50 par tonne, tandis que le
chargement à bateaux coûte 3 francs par
tonne de blocs et 3 à 6 francs par tonne de
tranches, à la marine d'Avenza.
Mais les blocs ne sont pas toujours auprès
des wagons à la gare, et presque jamais
auprès des bateaux à la marine, sauf quand
ils viennent d'être transportés à l'instant
même par les wagons de la Marmiferra. Il y
a donc un petit transport intermédiaire à
effectuer et qui est bien particulier. On l'ap-
pelle le lissage ou la lissatura. Il consiste à
monter le bloc ou un lot de blocs sur 2 grands
longerons en bois de 4 à 6 mètres de lon-
gueur, parallèles et distants de 1 mètre
environ.
Ces deux longerons doivent glisser sur des
pièces de bois de lm60 de longueur environ
posées en travers sur la route et soigneuse-
ment savonnés.
Quelques paires de bœufs traînent ainsi
avec une facilité étonnante une lisse de
plusieurs blocs pesant ensemble 20 ou 30
tonnes, si mauvais que soient les chemins.
Les pièces de bois sont reprises derrière la
lisse au fur et à mesure de l'avancement, et
reportées en avant, par quelques hommes.
Ce système est pratique, dans les mauvais
chemins et pour les courtes distances, car il
épargne un chargement. Tous les mouve-
ments se font au son de cris ou de chants
cadencés.
Ce transport coûte 1 franc par tonne pour
transporter les blocs des divers chantiers du
voisinage jusqu'à la gare, et 1 fr. 40 pour les
blocs de la marine jusqu'aux bateaux.
Ce travail de glissage ou de lissage se
retrouve avec plus d'importance pour des-
cendre les blocs de chaque carrière jusqu'à
son poggio ; mais ici il n'y a plus à employer
de bœufs pour tirer les traîneaux. Il faut
au contraire les retenir pour les empêcher
d'être précipités au fond des vallées. Dans ce
but on emploie de grosses cordes que l'on
enroule plusieurs fois autour de poteaux en
bois fichés dans la roche. Ces poteaux sont
à droite et à gauche des chemins que doit
descendre la lisse. Chaque lisse étant rete-
nue par au moins deux cordes reliées de part
et d'autre, il suffit de lâcher plus vite la
corde de droite ou celle de gauche pour diri-
ger les blocs davantage vers la gauche ou
vers la droite. Le chemin à parcourir, qui a
souvent plus de 45 de pente, est constitué
par des déchets de marbres. Des hommes
sont au poste très périlleux qui consiste à
placer devant le traîneau les pièces de bois
savonnées sur lesquelles il doit glisser. Les
poteaux verticaux autour desquels s'en-
roulent les cordes s'usent assez rapidement;
les cordes elles aussi s'usent. Quand un traî-
neau est descendu à bout de corde, il faut
enrouler chaque corde autour de nouveaux
poteaux et ce alternativement, pour que la
lisse soit toujours tenue au moins par une
corde. Enfin, le fait de remonter les cordes
deux vallées qu'il coupe eu zig-zag eu les
réunissant par divers tunnels.
Ce chemin de 1er, désigné sous le nom de
Mar mi fer va, se rend à la gare de Carrare
après avoir traversé les principaux chantiers
de blocs situés dans la ville même. Il se rend
ensuite à la gare d'Avenza, puis au port
d'Avenza, désigné sous le nom de Marine
d'Avenza. Il y a 4 ou 5 kilomètres de Carrare
à Avenza et un peu moins d'Avenza à la mer.
On y charge les petits voiliers qui vont à
Livourne se décharger dans les grands
steamers, ou qui vont directement à Mar-
seille, Alger, Barcelone.
Le transport par la Marmiferra, comportant
le chargement et le déchargement des blocs,
coûte par 1,000 kilogrammes, du poggio le
plus proche de Carrare, c'est-à-dire de Torano,
fr. 4.60 jusqu'à la gare de Carrare et fr. 7.40
jusqu'à la marine d'Avenza, et du poggio le
plus éloigné de Canal Grande, c'est-à-dire de
Ravachione, fr. 6.20 à la gare de Carrare et
8 francs à la marine d'Avenza.
Les transporteurs par bœufs ont adopté le
même tarif. Comme un mètre cube pèse pra-
tiquement 3,000 kilogrammes, on voit que
l'influence de ce transport est assez grande
sur le prix total du marbre.
De plus, pour traverser Carrare, les blocs
de marbre doivent acquitter un droit d'octroi
de fr. 1.80 par tonne.
Le chargement à wagon à la gare de
Carrare coûte 0.50 par tonne, tandis que le
chargement à bateaux coûte 3 francs par
tonne de blocs et 3 à 6 francs par tonne de
tranches, à la marine d'Avenza.
Mais les blocs ne sont pas toujours auprès
des wagons à la gare, et presque jamais
auprès des bateaux à la marine, sauf quand
ils viennent d'être transportés à l'instant
même par les wagons de la Marmiferra. Il y
a donc un petit transport intermédiaire à
effectuer et qui est bien particulier. On l'ap-
pelle le lissage ou la lissatura. Il consiste à
monter le bloc ou un lot de blocs sur 2 grands
longerons en bois de 4 à 6 mètres de lon-
gueur, parallèles et distants de 1 mètre
environ.
Ces deux longerons doivent glisser sur des
pièces de bois de lm60 de longueur environ
posées en travers sur la route et soigneuse-
ment savonnés.
Quelques paires de bœufs traînent ainsi
avec une facilité étonnante une lisse de
plusieurs blocs pesant ensemble 20 ou 30
tonnes, si mauvais que soient les chemins.
Les pièces de bois sont reprises derrière la
lisse au fur et à mesure de l'avancement, et
reportées en avant, par quelques hommes.
Ce système est pratique, dans les mauvais
chemins et pour les courtes distances, car il
épargne un chargement. Tous les mouve-
ments se font au son de cris ou de chants
cadencés.
Ce transport coûte 1 franc par tonne pour
transporter les blocs des divers chantiers du
voisinage jusqu'à la gare, et 1 fr. 40 pour les
blocs de la marine jusqu'aux bateaux.
Ce travail de glissage ou de lissage se
retrouve avec plus d'importance pour des-
cendre les blocs de chaque carrière jusqu'à
son poggio ; mais ici il n'y a plus à employer
de bœufs pour tirer les traîneaux. Il faut
au contraire les retenir pour les empêcher
d'être précipités au fond des vallées. Dans ce
but on emploie de grosses cordes que l'on
enroule plusieurs fois autour de poteaux en
bois fichés dans la roche. Ces poteaux sont
à droite et à gauche des chemins que doit
descendre la lisse. Chaque lisse étant rete-
nue par au moins deux cordes reliées de part
et d'autre, il suffit de lâcher plus vite la
corde de droite ou celle de gauche pour diri-
ger les blocs davantage vers la gauche ou
vers la droite. Le chemin à parcourir, qui a
souvent plus de 45 de pente, est constitué
par des déchets de marbres. Des hommes
sont au poste très périlleux qui consiste à
placer devant le traîneau les pièces de bois
savonnées sur lesquelles il doit glisser. Les
poteaux verticaux autour desquels s'en-
roulent les cordes s'usent assez rapidement;
les cordes elles aussi s'usent. Quand un traî-
neau est descendu à bout de corde, il faut
enrouler chaque corde autour de nouveaux
poteaux et ce alternativement, pour que la
lisse soit toujours tenue au moins par une
corde. Enfin, le fait de remonter les cordes