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Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 1.1903-1904 (Nr. 1-28)

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Nr. 19 (1er Août 1904)
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L' œuvre de Puig Cadafalch, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17192#0161

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151

Is'œuvre de Puig Cadafaleh 1

Nous ne saurions rester indifférents à
quelque manifestation artistique que ce soit,
quand même n'intéresserait-elle pas directe-
ment le programme que nous nous sommes
tracé. A plus forte raison voulons-nous par-
ler de l'œuvre de Puig Cadafaleh, car on
remarquera, grâce aux croquis que nous
publions, quelle large part l'artiste laisse au
marbre et à la pierre dans ses remarquables
études.

Rendons d'abord hommage au réel effort
fait par M. Parera, le distingué éditeur de
Barcelone, pour réunir, sous une forme aussi
artistique, la reproduction des oeuvres de
Puig Cadafaleh.

Ce qui frappe de prime abord l'attention,
c'est l'extraordinaire puissance de produc-
tion de l'artiste, alliée à un luxe de détails
dont toute banalité est nettement proscrite.
Puig Cadafaleh traite avec la même facilité
tous les genres, et il est maître en tous : de
la maison de rapport au cottage, du monu-
ment public à l'intérieur de l'habitation ; il
ne se spécialise pas, si ce n'est dans le style
de ses œuvres dont chaque trait dénote
l'amour.

« Les dessins et les croquis qui remplissent
ces feuilles, dit-il, sont le résultat du labeur
d'un certain nombre d'années de ma vie d'ar-
chitecte en Catalogne, au nord-est de l'Espa-
gne. Ce pays limitrophe de la France ou,
pour mieux dire, qui s'introduit en terre
française, n'est pas coupé, comme il parait
l'être, par les Pyrénées, car ces montagnes,
pour nous, 11e sont pas la frontière, mais la
colonne vertébrale de la patrie.

» La tradition artistique de ses écoles
gothique et romane s'était presque inter-
rompue en Catalogne; l'invasion delà Renais-
sance, au milieu de sa pauvreté et de sa
décadence, était passée par là. Presque la
moitié du xixe siècle s'écoula, 11e reflétant
que pauvrement les styles délicats des écoles
françaises. E11 se réveillant dans une vie
nouvelle, exubérante de richesse, la Cata-
logne voulut se parer aussitôt des splendeurs
d'un art qu'il fallait créer, improviser, pour
lui permettre d'élever une grande cité. »

Puig Cadafaleh voit naître une école de
ces éléments, un art nouveau approprié au
milieu, à l'existence, au goût; il réunit, sans
les copier, les caractéristiques de chaque
style, et quel résultat remarquable n'ob-
tient-il pas !

« Et de tout cela, ce que peut-être entre
tous, nous avons créé de plus positif, c'est un

(1)M. Parera, éditeur, Barcelone.

art moderne, prenant pour base notre art
traditionnel, orné des beautés des matériaux

Puig Cadafaleh. Détail d'escalier.

nouveaux, résolvant avec l'esprit rationnel
de notre art ancien les besoins du jour, le
poussant vers quelques-unes des exubérantes
décorations méridionales, et même lui infil-
trant certaines ornementations mauresques ou
quelques vagues illusions d'Extrême-Orient,
et un cachet purement local, bien distinct
des autres.

» Lorsque je recevais les albums et les
cahiers publiés en d'autres pays, créateurs
d'une architecture nouvelle, basée sur le
propre de leur patrie, il me paraissait que
ma Catalogne aimée pouvait, et devait aussi,
prendre part à ces travaux de toute 1 Eu-
rope. »
 
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