Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel (1.1903-1904 (Nr. 1-28))

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curieuses. Même réflexion pour les figures de
bronze symbolisant les provinces etcelles qui
seront taillées dans la pierre bleue de l'ar-
cade.

» M. Girault, par cette profusion de sta-
tues, rompra l'uniformité des lignes et ani-
mera l'œuvre ; c'est là une heureuse idée.

» L'Arc de Triomphe du Carrousel lui
donnait d'ailleurs, au point de vue de la
décoration sculpturale, un enseignement
heureux. Quant au quadrige, il s'imposait
comme le couronnement de la conception.

» Les artistes n'ont-ils pas reproché sou-
vent à l'Arc de Triomphe de l'Etoile de ne
point en posséder et Falguière, le grand

sculpteur français, mort l'an dernier, n'avait-
il pas exécuté une maquette colossale qu'il
fit hisser sur la terrasse de l'Arc, maquette
toutefois qui ne fut pas acceptée par la cité ?

» Les sculpteurs chargés de cette vaste
décoration seront-ils prêts au moment voulu?

» On le dit... Souhaitons-le à M. Girault.
Il faudrait, pour son œuvre, qu'elle appa-
raisse avec son quadrige, ses gloires et ses
statues, c'est-à-dire avec sa parure sculptu-
rale, le jour où l'on démolira l'échafaudage
qui va lui servir de rideau.

» On la comprendra mieux et elle fera
pousser alors aux Bruxellois épatés une
exclamation admirative. »



]c)a sculpture du marbre en Italie

Chacun a été frappé par le succès des
statuettes vendues dans les sections italien-
nes de toutes les expositions. Ce succès, dû à
la merveilleuse finesse du travail et au bas
prix des objets offerts, se justifie pleinement
à ce double titre.

Sculpteurs de pères en fils depuis de nom-
breuses générations, les artistes de Carrare
sont arrivés à une dextérité inégalée. Dans la
masse, il faut compter évidemment des com-
mençants encore incertains ainsi que des
artisans de valeur douteuse; mais il y a par
contre des artistes de haute envolée dont le
ciseau donne la beauté et la vie à tout ce
qu'il touche. Nous ne voulons parler aujour-
d'hui ni des uns ni des autres, mais plutôt
des sculpteurs de très bonne valeur moyenne,
capables de reproduire avec goût les modèles
historiques connus, avec toute l'expérience
et l'adresse désirables. Nous ne voulons donc
pas traiter de la création, mais de la repro-
duction des œuvres d'art, et c'est sur ce
terrain que nous nous sommes placés en con-
cluant avec M. Raffaello Battelli, de Pietra-
santa,près de Carrare, une entente par laquelle
tous les articles en marbre qu'il fabrique
seront reproduits dans ce journal et leurs
prix indiqués dans la Bourse des marbres.

La maison Battelli ne fabrique que le mar-

bre et jamais le Castellina, lequel est une
espèce d'albâtre qu'il ne faut pas confondre
avec le marbre et qui se taille au canif. Nous
publierons successivement les articles de
jardins, fontaines, autels, cheminées, vases,
bustes, groupes, etc., etc., la plupart copiés
sur les modèles historiques dont l'Italie four-
mille. Nous sommes convaincus que nous
intéresserons beaucoup de nos lecteurs en
leur indiquant en même temps la valeur de
ces objets, ce qui fixe aisément les idées et
permet d'élaborer les budgets. Chacun est
libre par la suite de chercher un fournisseur
quelconque, mais on a au moins une base
certaine que l'on peut considérer au pis aller
comme un maximum.

La maison Battelli possède un procédé spé-
cial pour donner aux marbres blancs un pati-
nage qui les identifie à s'y méprendre avec
les objets antiques retrouvés dans les ruines
de Rome et de Pompéi.

Ce patinage se fait sans majoration de prix.

Elle peut aussi, sur demande et dans des
conditions de prix à débattre, confier l'exécu-
tion de certains travaux à des artistes répu-
tés, garantissant ainsi l'exécution hors pair.

Elle fournira également des sculptures
faites suivant dessins ou modelages quel-
conques.