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Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 1.1903-1904 (Nr. 1-28)

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Nr. 2 (15 Novembre 1903)
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Décorations artistiques
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https://doi.org/10.11588/diglit.17192#0027

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petit commerçant dégagé du souci de courir
la clientèle et de lutter contre les petites
tracasseries ordinaires du métier. Il pourra
donc gagner bien plus que son collègue qui
travaille seul.

Nous disions tantôt que les favorisés de la
fortune peuvent seuls, jusqu'à présent, se
créer des intérieurs d'harmonie parfaite, où
les détails chantent avec l'ensemble, si nous
pouvons nous permettre cette expression.
Malheureusement, les maîtres capables de
mener à bonne lin de si délicates entreprises
sont rares,car ils doivent créer tout et refondre
les études de chaque corps de métier.

Aucune voie n'est tracée, ils doivent, au
contraire, lutter contre le déjà vu qui les
obsède forcément. Les vrais artistes, doués
des plus précieuses qualités d'assimilation
technique dans tous les métiers, peuvent seuls
créer les décorations où tout : les bois, les
marbres, les étoffés, les ors, les bronzes, les
plâtres, les couleurs, s'harmonise en per-
fection.

Notre bonne étoile nous permet de sou-

mettre aujourd'hui à nos lecteurs quelques
détails d'ameublement dus à M. Chambon,
un de ces rares privilégiés. Ces quelques
photogravures sont les premières d'une série
magnifique.

Le talentueux architecte de S. M le roi
des Belges a bien voulu nous communiquer
quelques photographies de ses travaux. Il
nous a paru intéressant de présenter à nos
lecteurs les motifs décoratifs du palais de
M. Mors, à Paris. Nous donnerons prochai-
nement des vues d'ensemble et détaillées du
Pavillon royal d'Ostende et du Kursaal,
également œuvres de M Chambon.

L'éminent maître a encore confirmé son
entendement aux grandes questions d'art;
dans les moindres détails le cachet artistique
se révèle, le souci du fouillé est poussé au
plus haut degré, la pureté du style est impec-
cable. L'ensemble laisse la puissante impres-
sion d'un chef-d'œuvre.

Jusqu'aux délicats et délicieux bibelots,
ces « riens » qui créent la vie dans un ameu-
blement sont savamment distribués de façon
à lormer un tout avec les pièces principales
et à conserver l'harmonie des lignes.

Rien n'est banal; tout est imprégné d'une
rare distinction. Les jeux de lumière sont
calculés; le pli d'une draperie, la place d'un
meuble, qui semblent plutôt nés du hasard,
sont voulus.

M. Chambon a non seulement le goût heu-
reux dans les décorations intérieures, iL a le
sentiment, qui rarement se rencontre, du
plein air. Le monument de Saint-Gilles, que
nous reproduirons également, en est une
nouvelle et éclatante preuve.

Nous connaissons plusieurs théâtres déco-
rés à Londres d'après ses plans, dans ces
quinze dernières années, et qui servent
constamment de modèles aux architectes
anglais.

Les édilités ostendaises ont eu la bonne
inspiration de confier à M. Chambon la cons-
truction du théâtre appelé à remplacer la
grange actuelle; on parle d'en faire l'ouver-
ture dans dix mois : ce serait un tour de force
surprenant pour beaucoup d'architectes, mais
il ne nous étonnera pas de la part de
M. Chambon.
 
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