Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 1.1903-1904 (Nr. 1-28)

DOI Heft:
Nr. 7 (1er Février 1904)
DOI Artikel:
Biographie, [1]: Léonce Hainez : architecte du Nouveau-Théâtre de Lille
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.17192#0063

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
sa

4 de musique, ce qui n'a rien d'étonnant d'ail-
leurs, vu les habitudes locales.

La salle était comble, et lentement la foule
des spectateurs avait, à une heure moins un
quart, achevé de quitter le théâtre.

Une demi-heure après, le monument était
en feu et en deux heures tout était détruit.
Les quatre murs seuls restaient.

Ces quelques minutes de différence ont peut-
être fait éviter une catastrophe dans le genre
de celle du théâtre de l'Iroquois, très récente
encore.

La question se posa immédiatement de
savoir s'il était possible de laisser une ville
aussi importante, aussi riche, aussi vivante

L. Hainez, architecte. Cariatides de la porte d'entrée.

que Lille, pendant plusieurs années dans
l'attente de la construction d'un théâtre
municipal.

L'administration municipale ne le crut pas,
à juste titre. Outre les besoins intellectuels

et artistiques de la population, il y avait aussi
à tenir compte de ce que cette disparition, ce
vide dans la vie mondaine, allait priver de
ressources toute une pleïade de gens, ouvreu-
ses, machinistes, musiciens, arrêter les affai-
res d'une masse de petits et grands commer-
çants qui gravitent autour du théâtre et en
vivent.

Aussi, le 14 mai 1903, l'administration
municipale adressait à tous les architectes de
Lille une lettre-circulaire leur demandant s'il
était possible de construire en quatre mois et
pour une somme d'environ 300,000 francs un
théâtre susceptible de recevoir 2,000 specta-
teurs, avec une scène permettant la repré-
sentation des grandes œuvres modernes.

Les réponses et, s'il y avait lieu, les pro-
jets devaient être déposés pour le 20 mai.

Trente-six réponses parvinrent à la muni-
cipalité et cinq projets furent déposés dans
les six jours suivants.

Le projet présenté par M. L. Hainez, archi-
tecte de Lille, fut retenu par la commis-
sion. Dans un compromis joint au dossier,
MM. Hainez, architecte, et Debosque, entre-
preneur, s'engageaient à ériger sur le terrain
de la place Sébastopol, en quatre mois et
demi et pour la somme de fr. 349,826.40 une
salle de spectacle pouvant contenir 2,000 per-
sonnes.

11 y eut quelques tiraillements, difficultés
soulevées par des concurrents évincés, mais,
enfin, le 21 juillet, l'autorisation de commen-
cer les travaux fut donnée.

* * *

Le Nouveau-Théâtre de Lille a vraiment
belle allure ; les photographies que nous en
donnons permettront au lecteur d'en juger.

L'architecture du monument est tout
entière conçue dans le sentiment Renaissance.
La façade principale comporte trois plans
successifs se mettant mutuellement en valeur
et donnant au tout un mouvement des plus
heureux. La largeur des lignes s'harmonise
on ne peut mieux avec le cadre magnifique
que lui font les grands boulevards.

Rien ne révèle, même dans les détails, la
 
Annotationen